La séance plénière organisée hier par la Chambre des députés a voté une délégation quasi absolue au Président de République par intérim, M. Foued Mebazaâ, en matière législative.
Au vu des débats inédits, houleux à la limite, vécus hier à la Chambre des députés en marge de l’examen de la délégation exceptionnelle du pouvoir législatif au président intérimaire de la République, ressortent des interrogations évidentes sur la capacité de certains députés, longtemps figurants, de changer de bord et de rater une occasion exceptionnelle de se taire maintenant que s’est ouverte une ère de liberté en Tunisie. Le débat a été ouvert par le premier vice-président de la Chambre des députés, M. Sahbi Karoui, qui a « salué la révolution de tout un peuple contre le despotisme et la corruption » et « mis l’accent sur le besoin de dépasser les appartenances partisanes et d’être en phase avec les exigences du paysage politique en Tunisie » pour permettre « une transition telle que souhaitée par le peuple dans sa révolution ».
Le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a expliqué cette demande étendue de délégation exceptionnelle des pouvoirs en matière législative par « un impératif d’accélération des procédures législatives pour mettre en route les réformes démocratiques permettant de transformer le visage de la République ».
« Opposition » en force !
S’il est vrai que 16 députés, seulement, se sont opposés à la délégation des pouvoirs votée hier par la Chambre des députés au profit du Président par intérim de la République. Il n’empêche que les débats étaient très chauds, à la limite de l’agressivité. Khadija Mbaziaâ (PVP) et Raoudha Essaïbi (PSL) se sont emportées suite aux propos de Hichem El Bassi (RCD) qui demande « la dissolution de la Chambre et la mise en route d’une assemblée constituante tout en mettant en place des mécanismes de contrôle du gouvernement de transition ».
Mme Mbaziaâ reproche à M. El Bassi «son silence et celui des députés RCDistes pendant des décennies» et l’accuse « d’opportunisme et du désir de s’approprier une révolution qui n’est pas sienne». Mme Essaïbi conteste « le hold-up opéré contre le Parti Social Libéral (PSL) ». Elle affirme que « le PSL a longtemps milité pour la liberté d’expression » et que «le parlement n’est pas partie prenante de la mafia ayant sévi dans le pays».
D’autres députés PSL (Khalifa Trabelsi, Boujemaâ Yahiaoui, Mohsen Khaldi, etc.) ont insisté sur les mêmes propos allant même jusqu’à contester « la crédibilité du Premier ministre qui a évoqué sa peur à l’image de tous les Tunisiens ». Ils ont rejeté « ce processus de quasi-dissolution du parlement » et de « manipulation de la révolution».
En symphonie avec la colère de Khadija Mbaziaâ, sa collègue Faten Charkaoui a contesté « cette tendance totalitariste prônant l’exclusion » et demandé de trouver « une issue constitutionnelle à ce blocage ». Elle a appelé à « sauvegarder la révolution ».
Il est à rappeler que le PVP et le PSL ont soutenu « la candidature de Zine El Abidine Ben Ali à la dernière élection présidentielle» et ont «récolté» respectivement six et huit sièges à la Chambre des députés. Les réactions à la Chambre des députés traduisent leur « profond malaise» d’être qualifiés par les médias, enfin libres, d’opposition de décor.
Large majorité
La teneur tendue des débats et la chaleur des applaudissements, même des députés RCDistes, laissaient les observateurs perplexes quant à l’issue du vote sur la délégation des pouvoirs. Le RCD conserverait-il sa discipline de vote maintenant qu’il est quasi dissout ?
L’hémicycle était certes plein et l’opposition regroupée ne disposait que de 51 voix. Les deux députés d’Attajdid, éternels opposants aux projets de loi sous Ben Ali, sont aujourd’hui pour le gouvernement de transition. Tout dépendait de la discipline du RCD.
A la fin du vote, point de surprise. Seize députés ont voté contre le projet. Ils appartiennent essentiellement au PSL, au PVP et quelques députés de l’UDU. Deux députés se sont abstenus. La Chambre des députés a ainsi voté son « écartement du pouvoir législatif » en délégant ses compétences au Président de la République par intérim dans dix-sept domaines, soit une délégation quasi générale. L’actuelle Chambre des députés a-t-elle fait hier ses adieux?
Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé dimanche soir la "suspension" des activités du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir sous le président Ben Ali, en prévision de sa dissolution, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
"Dans le souci de préserver l'intérêt suprême de la nation et d'éviter toute violation de la loi, le ministre de l'Intérieur a décidé de suspendre toutes les activités du RCD, d'interdire toutes réunions ou rassemblements organisés par ses membres et de fermer tous les locaux appartenant à ce parti ou gérés par lui", précise le communiqué.
Le ministre Fahrat Rajhi a pris ces mesures "dans l'attente de présenter une demande officielle à la justice en vue de sa dissolution".
Un dream team? Presque, âprement négocié, de part et d’autre, et avec nombre d’étoiles montantes qui illustrent la nouvelle Tunisie! «Ca n’a pas été facile du tout, révèle à Leaders, une source qui a suivi de près les tractations menées intensivement jusqu’à la dernière minutes pour pouvoir obtenir l’adhésion des différentes parties concernées, surtout l’UGTT, et former ainsi le gouvernement de transition dans sa deuxième version. Le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi a dû épuiser toute sa patience et plein d’arguments, ajoute-t-elle, pour aboutir aux équilibres souhaités par les uns et les autres. »(Lire la composition complète)
Prévue mardi au plus tard, la nouvelle composition a dû prendre beaucoup plus longtemps que prévu, pour ne se finaliser, aux forceps, que jeudi soir. A la Kasbah, les regards étaient tournés vers la Place Mohamed Ali, siège historique de l’UGTT, où se réunissait la Commission administrative devant donner son aval. Force sociale structurante, la centrale ouvrière pèse de tout son poids dans l’amorce de la transition démocratique qu’aborde la nouvelle Tunisie. Après le retrait de ses 3 représentants au sein du premier cabinet formé le 17 janvier, l’assentiment de l’UGTT s’est fortement imposé pour contribuer au déblocage général de la situation. Mais, d’autres partenaires aussi, étaient sur la ligne.
La grande innovation, c’est sans doute ce savant mélange entre personnalités dignes de faire partie d’une instance de salut public, et de jeunes talents, venus du secteur privé et de l’université qui ont déjà fait preuve à l’international, avec la garantie pour tous de l’intégrité et de l’abnégation. Aucun n’affiche une ambition personnelle, tous cherchent à servir. La symbolique est forte :
Départ de figures marquantes, à l’instar de Kamel Morjane, Mohamed Jegham, Ahmed Friaa, Ridha Grira, et Moncer Rouissi, ainsi que Ridha Chalghoum, Slaheddine Malouche, etc.
Remplacement de Moufida Tlatli, à la Culture, par Azeddine Bach Chaouach, historien émérite qui avait quitté la Tunisie depuis longtemps pour travailler en tant que haut responsable au sein de l’Unesco à Paris, avant de vaquer à la recherche.
Arrivée de jeunes compétences, issues de la société civile, et plus précisément l’Atuge que les lecteurs de Leaders connaissent bien: Elyes Jouini, Mehdi Houas et Yassine Brahim, ainsi qu’un grand financier patron de banque au Maroc, Jalloul Ayed. Président du Directoire de BMCE Capital, directeur général de la BMCE elle-même, ancien président de l’American Chamber of Commerce de Casablanca, aprés avoir dirigé Citibank à Tunis et Casablanca, et grand musicien, il revient au pays pour présider aux destinées du ministère des Finances. "Le 25 november 2010, nous rappelle à juste titre, Maher Kallel, Jaloul Ayed présentait au théâtre de Tunis Le concerto des jasmins, aujourd'hui, il se présente dans la révolution du jasmin."
On l'attendait à la tête du ministère de lIntérieur et le voilà sur une autre ligne de front. Homme de dialogue social, auteur du pacte social dans les années 70, avant de démissionner du ministère des affaires sociales en décembre 1977, prévoyant le carnage du 26 janvier 1978, Mohamed Ennaceur, a accepté de revenir, porté la confiance et le respect que lui voue l’UGTT mais aussi tous les partenaires sociaux et les forces démocratiques.
A la Santé publique, on retrouve le Pr Habiba Zéhi Ben Rmdhane (épouse de Mahmoud Ben Romdhane, du Parti Ettajdid), spécialiste en médecine préventive.
Ancien dirigeant de l’UDU, Me Mokhtar Jalleli , originaire de Sidi Bouzidi et défenseur inlassable, ainsi que son épouse, Om Zied, des nobles causes, aura à s’occuper du monde rural, en prenant en main le Ministère de l'Agriculture et de l'Environnement.
Commentant cette composition, le Dr Saadeddine Zmerli, ancien président de la Ligue Tunisienne des Droits de Droits de l'Homme et ancien ministre de la Santé, s'adresse au Premier Ministre, via Leaders en écrivant: "Si Mohamed, vous avez fait hier soir le 27 janvier 2011 votre meilleur discours en présentant. Le nouveau gouvernement transitoire, jeune ,varié, compétent et défini ses orientations avec conviction et sincérité. Oui, ensemble sauvons notre révolution populaire et démocratique."
M. Mohamed Ghannouchi, le dira en présentation de sa nouvelle équipe : elle est le fruit de concertations approfondies et intenses effectuées entre l'ensemble des parties politiques nationales et les différentes composantes de la société civile, et qui ont abouti à un consensus autour d'une nouvelle formation gouvernementale.
Il en ressort de cette nouvelle formation gouvernementale le maintien de neuf portefeuilles ministériels contre le renouvellement de 12 autres, par rapport à la composition précédente, affirmant que la détermination était grande pour que les ministres choisis soient compétents, expérimentés et capables de relever les défis et de gagner les paris qui se posent au pays.
Gouvernement de transition et provisoire, sa mission consiste à permettre au pays de réaliser la transition démocratique et à réunir les conditions nécessaires pour l'organisation de la prochaine présidentielle, qui offrira au peuple l'opportunité de s'exprimer en toute liberté et avec toutes les garanties afin que cette élection puisse refléter la volonté du peuple tunisien.
Il s’engage, comme l’a rappelé M. Ghannouchi, pour les prochaines élections, à travers les orientations décidées, à ce que cette échéance se déroule sous la supervision d'une commission indépendante et en présence d'observateurs internationaux, afin que le scrutin soit un scrutin transparent et crédible.
Le premier ministre a relevé que la principale mission du gouvernement transitoire demeure l'introduction des réformes politiques requises, sur la base de la participation de l'ensemble des parties du paysage politique et civil et des compétences aux travaux de la Commission supérieure de réforme politique.
Il a ajouté que l'objectif consiste à parvenir à introduire des réformes majeures et de qualité qui toucheraient les différentes législations régissant la vie publique, notamment le Code de la presse, le Code électoral, la loi relative à la lutte contre le terrorisme et la loi relative aux partis, afin de parvenir à une révision de l'ensemble des législations anti-démocratiques et d'élargir le cercle et les garanties de la liberté et du pluralisme.
Le premier ministre a relevé qu'il a été procédé, dans le cadre des concertations intenses, tenues en vue de constituer la nouvelle composition du gouvernement, à l'écoute des différentes visions et positions, de même qu'il y a eu recours à toutes les potentialités nationales connues pour leur crédibilité, leur expérience, leur compétence scientifique et leur rayonnement à l'échelle nationale et internationale.
M. Ghannouchi a exprimé, dans ce contexte, sa considération à toutes les personnalités et compétences qui ont répondu favorablement à l'appel de la patrie, et accepté de faire partie de la composition de ce gouvernement, en dépit de leurs engagements internationaux, avec pour seul objectif de servir la Tunisie et de promouvoir la Nation.
Partant d'une profonde prise de conscience du caractère difficile et délicat de la situation, le premier ministre a indiqué que le devoir commande, aujourd'hui, la conjugaison de tous les efforts et de toutes les énergies pour sauver le pays et assurer le retour à la normale dans les plus brefs délais, de manière à faire face aux répercussions des événements survenus durant la dernière période et à reprendre le rythme normal à tous les niveaux, notamment la reprise par les enfants de la Tunisie, parmi les élèves et les étudiants des cours, soulignant que le gouvernement est au service de tous les Tunisiens et de toutes les Tunisiennes ainsi que de l'intérêt de la patrie.
Il a insisté sur le rôle vital dévolu aux trois commissions nationales constituées récemment et qui ont déjà, a-t-il précisé, commencé leur travaux, dès lors qu'ils seront à la base de l'introduction de réformes radicales et profondes propres à permettre au pays d'engager une nouvelle étape, durant laquelle les libertés et la démocratie seront confortées, et les garanties des droits de l'Homme seront enracinés.
Le Premier ministre a mis en relief, à cet égard, la mission cruciale qui incombe, tout particulièrement, à la commission supérieure de réforme politique, qui comprend dans sa composition l'ensemble des sensibilités de la scène nationale, partis reconnus et non reconnus, organisations de la société civile et compétences, ce qui ne manquera pas de faire en sorte que les conclusions de ses travaux soient le couronnement du consensus de l'ensemble des Tunisiens et Tunisiennes, en cette étape décisive de la marche du pays.
M. Mohamed Ghannouchi a affirmé que la logique exige, actuellement, d'être sincère avec les Tunisiens en leur indiquant que la situation est très délicate, qu'il existe d'innombrables difficultés dans plusieurs domaines et que cette situation nécessite le retour de tous au travail et à la persévérance, faisant remarquer que le monde entier observe la révolution du peuple tunisien avec estime et considération et aspire à voir les Tunisiens se consacrer au travail pour relever les défis qui se posent.
Il a déclaré que la Tunisie et son peuple sont aujourd'hui au rendez-vous avec l'histoire et qu'ils sont tous appelés, à tous les niveaux, à s'acquitter convenablement de leurs missions, partant en cela du devoir de fidélité aux martyrs de la patrie, au premier rang desquels figure le regretté Mohamed Bouazizi, ce qui est de nature à hisser la Tunisie, dont les enfants aspirent à l'ériger en modèle pour un peuple qui exerce sa souveraineté dans la liberté et la démocratie.
Les manifestants poursuivent, hier, leur sit-in, entamé dimanche, devant le Palais du gouvernement à la Kasbah.
Au troisième jour, ils étaient très nombreux à scander des slogans appelant à écarter les symboles de l'ancien régime, à préserver les acquis de la révolution populaire et à respecter la mémoire des martyrs.Les manifestants venus de plusieurs gouvernorats ont installé des tentes sur la place de la Kasbah où l'on a enregistré, la nuit, une baisse notable des températures.
De nombreuses personnes rejoignent, quotidiennement, la "Caravane de la liberté" à destination de la capitale et qui est partie, samedi dernier, du gouvernorat de Sidi Bouzid et s'est étendue aux gouvernorats de Kasserine, Kébili, Gafsa, Sfax, Gabès, Médenine, Béja et Tataouine.
• Rentrée scolaire et universitaire prévue au cours de la semaine prochaine• Restitution des biens mobiliers et immobiliers de l’Etat qui étaient à la disposition du RCD• Suppression de la police universitaire• Accélération de la mise en place des trois commissions nationales d’investigation
M. Taïeb Baccouche, ministre de l'Education, a annoncé que le Conseil des ministres a pris un ensemble de décisions importantes visant notamment à décréter un deuil national de trois jours à la mémoire des martyrs des douloureux événements survenus, récemment, en Tunisie, et ce, à partir d’aujourd’hui, vendredi 21 janvier.
S'adressant, hier, à un auditoire de la presse nationale et internationale, à l'issue de la première réunion du gouvernement d'union nationale, M. Baccouche a mis l'accent sur la portée de l'allocution de M. Foued Mebazaâ, Président de la République par intérim, qui, a-t-il dit, a tenu à réaffirmer le caractère intérimaire du gouvernement et à définir sa mission qui consiste, notamment, à veiller à la reprise des activités de tous les services publics dans le pays et à la préparation de la prochaine élection présidentielle.
Au début de la réunion, a-t-il relevé, il a été procédé à la fixation de l'ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres qui, après un débat riche et fécond, a abouti à un ensemble de décisions.Il s'agit notamment de :
- Approuver un projet de loi présenté par le ministre de la Justice portant amnistie générale. Le Conseil a, à cet égard, recommandé de soumettre ce projet de loi à l'examen du pouvoir législatif. - Accélérer la mise en place des trois commissions nationales décidées, dont la commission supérieure pour la réforme politique, la commission d'établissement des faits sur les dépassements commis durant la dernière période et la commission d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption.
M. Taïeb Baccouche a, dans ce contexte, précisé que les concertations relatives au parachèvement de la composition de ces commissions démarreront à partir d’aujourd’hui.
3- Après avoir écouté les exposés présentés par le ministre de l'Education et le ministre de l'Enseignement supérieur, le Conseil des ministres a décidé de confier à ces deux ministres la concrétisation de la décision relative à la rentrée scolaire et universitaire prévue au cours de la semaine prochaine, tout en veillant à ce que l'horaire scolaire soit adapté à l'horaire administratif.
- Dans le cadre des décisions relatives à la séparation entre l'Etat et le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le Conseil a recommandé de prendre toutes les dispositions pratiques nécessaires pour restituer les biens mobiliers et immobiliers de l'Etat qui étaient à la disposition des différentes structures du parti.
Dans ce contexte, M. Taïeb Baccouche a rappelé la démission, mercredi, de MM. Foued Mebazaâ, Président de la République par intérim, et Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, de leurs postes de responsabilité au sein du RCD, précisant que cette même décision a été prise, hier, par les membres du gouvernement issus de ce parti.
- Le Conseil a recommandé de prendre les dispositions nécessaires pour garantir le respect de l'inviolabilité des établissements universitaires, à travers la suppression de la police universitaire.
Moncef Marzouki, l’un des opposants historique du président déchu Ben Ali est arrivé ce mardi 18 janvier 2011 à Tunis. Il a appelé les autorités à reconnaître tous les partis politiques et a la formation d’un véritable gouvernement d’union nationale. Le président du Congrès pour la République a été accueilli par une foule de sympathisants en liesse.
Moncef Marzouki a demandé la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale et le départ du ministre de l'Intérieur. Il a également invité l'Arabie saoudite à livrer le président déchu Zine el-Abidine Ben Ali afin qu'il soit jugé. Le leader du CPR a aussi annoncé son intention de se rendre à Sidi Bouzid, dans le centre du pays, d'où est partie la révolte après le suicide du jeune Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant.Moncef Marzouki est arrivé de France où il vivait en exil. Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, co-fondateur du Conseil national des libertés (CNLT, non reconnu), Il avait été condamné à une année de prison en 2000. Moncef Marzouki a fondé le Congrès pour la République en 2001.
Ils étaient quelques dizaines à chanter l'hymne national dans le hall de l'aéroport du Tunis sous les yeux curieux du personnel et des policiers présents... des militants pour qui Moncef Marzouki représente l'espoir...
Le nouveau Premier ministre a évoqué des élections dans six mois au plus tard, mais malgré des signes d'ouverture, des membres de l'opposition restent prudents sur la volonté du nouveau gouvernement.
Un gouvernement d'union nationale a été annoncé en milieu d'après-midi, lundi 17 janvier, en Tunisie. Le Premier ministre sortant Mohammed Ghannouchi est reconduit à la tête du gouvernement. Il était le dernier Premier ministre de Ben Ali. L'équipe chargée de gérer la transition jusqu'aux prochaines élections comporte 19 ministres, dont trois chefs de l'opposition mais aussi six anciens ministres.
L'opposant Moncef Marzouki, candidat à la présidentielle, a aussitôt dénoncé le nouveau gouvernement comme étant une "mascarade".
Le Premier ministre, qui s'exprimait devant des journalistes au palais du gouvernement, a donné la liste des 19 ministres de ce "gouvernement d'union nationale". "C'est un gouvernement qui intègre les différents partis et les composantes de la société civile", a souligné Mohammed Ghannouchi.
Trois chefs de partis politiques de l'ancienne opposition au régime du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui vers l'Arabie saoudite après 23 ans de règne sans partage, font partie de ce gouvernement. Deux de ces partis n'avaient pas de représentants au parlement.
Ces trois personnalités sont Nejb Chedid, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, formation d'opposition légale la plus radicale) au ministère du développement régional, Ahmed Ibrahim, chef du mouvement Ettajdid (Renaissance, ex-communiste), à l'Enseignement supérieur et à la recherche scientifique, et Mustapha Ben Jafar qui dirige le Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), à la Santé.
Six membres de l'ancien gouvernement Ben Ali ont aussi été reconduits, dont le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane et celui de l'Intérieur, Ahmed Kriaâ. Des représentants de la société civile figurent dans ce gouvernement.
Des gestes forts
Le nouveau gouvernement ne comporte pas de ministère de l'Information, un symbole qui laisse espérer une plus grande liberté des médias. Mohammed Ghannouchi a d'ailleurs promis "la liberté totale de l'information".
L'une des toutes premières décision du Premier ministre a été d'annoncer la libération de tous les prisonniers d'opinion, ainsi que la levée de l'interdiction de toutes les organisations non-gouvernementales, dont la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH).
Tous les partis politiques qui le demandent seront légalisés, a ajouté Mohammed Ghannouchi.
Toujours des manifestations
Mohammed Ghannouchi a précisé avoir soumis la liste du nouveau gouvernement au président par intérim, Foued Mebazaa.La composition du gouvernement de transition va être scrutée à la loupe par les Tunisiens, qui n'entendent pas se faire confisquer leur révolution dite "du jasmin", qui a fait tomber le régime après un mois d'une révolte populaire sans précédent réprimée dans le sang par le pouvoir déchu et qui s'est soldée par au moins 66 morts.Des centaines de personnes ont manifesté lundi à Tunis et en province, pour demander l'exclusion des hommes politiques liés à l'ancien régime, dont Mohammed Ghannouchi lui-même.
Des élections dans "six mois au plus tard"
Mohammed Ghannouchi a par ailleurs annoncé l'organisation d'élections générales en Tunisie dans "six mois au plus tard", dans une déclaration à la chaîne de télévision Al-Arabiya. "Des élections seront organisées dans six mois au plus tard", a déclaré Mohammed Ghannouchi, peu après avoir annoncé la formation d'un cabinet d'union nationale chargé de gérer la transition jusqu'aux prochaines élections.
"La Constitution prévoit la tenue d'élections dans 45 à 60 jours (...), un délai qui n'est pas suffisant" pour mener les réformes nécessaires à l'organisation d'élections démocratiques, a-t-il ajouté. Un délai de six mois, convenu lors des consultations avec les partis d'opposition ayant précédé la formation du gouvernement d'union nationale, "est raisonnable", a-t-il estimé. Ce délai permettra au gouvernement de "réformer la législation" et donnera "aux partis le temps de s'organiser et de se préparer aux élections pour que le scrutin ne soit pas de pure forme", a-t-il expliqué.
Marzouki dénonce "une mascarade"
L'opposant historique tunisien Moncef Marzouki, qui a annoncé sa candidature à la future présidentielle en Tunisie, a dénoncé une "mascarade" après la formation d'un nouveau gouvernement en Tunisie, fustigeant le maintien de ministres du président déchu Ben Ali.
"La Tunisie méritait beaucoup mieux: 90 morts, quatre semaines de révolution réelle, pour aboutir à quoi ? Un gouvernement qui n'a d'union nationale que le nom, parce qu'en réalité, il est composé (de membres du) parti de la dictature, le RCD (parti de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali)", a déclaré l'opposant à la télévision française I-Télé. "Je pense que le peuple tunisien ne va pas se laisser faire par cette espèce de mascarade", a-t-il dit.
L'opposition tunisienne a réagi plutôt positivement au discours du chef de l'Etat, certains membres ont parlé de "discours historiques", tout en soulignant qu'"il reste à appliquer ces intentions". Mais le défenseur des droits de l'Homme, Mohamed Abbou, estime lui que Ben Ali "se moque des Tunisiens".
En janvier 2011, le président tunisien Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, est dans la mire des contestataires qui dénoncent la corruption, le népotisme et l'attitude répressive de son régime. Cette « révolution du jasmin » qui s'éveille trouve aussi sa source dans la difficile situation économique de la Tunisie, dont le peu de débouchés offerts aux jeunes diplômés qui sortent des universités. Le président tente de calmer le jeu en procédant à des remaniements au sein de l'appareil politique. Face aux pressions persistantes, il frappe un grand coup le 13 janvier en annonçant la fin de la censure et sa décision de ne pas être candidat lorsque son mandat expirera, en 2014. Il ira plus loin le lendemain, proclamant l'état d'urgence et annonçant qu'il renonce à ses fonctions sur-le-champ et quitte le pays.
Sélection et mise en page par l'équipe de Perspective Monde
"Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Cher peuple tunisien,
Je m'adresse à vous, aujourd'hui, tous les tunisiens en Tunisie et à l'étranger. Je m'adresse à vous dans la langue de tous les tunisiens et tunisiennes. Je m'adresse à vous parce que la situation impose un changement profond, un changement profond et intégral.
Je vous ai compris. Je vous ai tous compris: le chômeur, le nécessiteux, le politicien et tous ceux qui revendiquent plus de libertés. Je vous ai compris, je vous ai bien compris tous. Seulement, les événements qui se produisent, aujourd'hui, dans notre pays ne nous ressemblent pas. La destruction ne fait pas partie des coutumes du tunisien, le tunisien civilisé, le tunisien tolérant.
La violence ne nous ressemble pas et ne fait pas partie de nos moeurs. L'escalade doit cesser. Elle doit s'arrêter grâce à la conjugaison des efforts de tous, partis politiques, organisations nationales, société civile, intellectuels et simples citoyens. La main dans la main, au service de notre pays. La main dans la main, pour assurer la sécurité de nos enfants.
Le changement que je vais annoncer maintenant est une acceptation de vos revendications légitimes à laquelle nous avons réagi. Nous avons ressenti une douleur pour les événements survenus, une profonde douleur.
Ma tristesse et ma douleur sont grandes. J'ai passé plus de 50 ans de ma vie au service de la Tunisie, dans les différentes positions: de l'armée nationale aux différents postes de responsabilité et 23 ans à la magistrature suprême. Chaque jour de ma vie a été et demeurera au service du pays et j'ai consenti des sacrifices que je ne veux pas les énumérer. Je n'ai jamais accepté un jour et je n'accepterai jamais l'effusion d'une seule goutte de sang des tunisiens.
Nous avons éprouvé une grande douleur pour les victimes de ces événements et pour les dégâts subis par des personnes, et je refuse qu'il y aura d'autres victimes en raison de la poursuite de la violence et du pillage.
Nos enfants sont aujourd'hui confinés à la maison et ne sont pas à l'école. Ceci est tout à fait immoral et inadmissible, parce qu'on a peur pour leur sécurité des actes de violence perpétrés par des groupuscules qui n'hésitent pas à piller et à agresser les personnes.
Il s'agit bel et bien d'un crime et non d'un acte de revendication. Cela est immoral.
Les citoyens doivent leur faire face et nous avons donné les directives en ce sens. Nous comptons sur la coopération de tous, afin que nous puissions discerner entre ces bandes et groupuscules de délinquants qui exploitent ces circonstances et les manifestations pacifiques légitimes que nous acceptons.
Ma tristesse est grande, très grande, et profonde, très profonde. Assez donc de violence ! Assez de violence!
J'ai aussi donné des directives au ministre de l'Intérieur et je les ai réitérées, et, aujourd'hui, je dis arrêtons le recours aux tirs à balles réelles. Les tirs à balles réelles ne sont pas acceptables et sont injustifiables, sauf, Dieu nous en préserve, si quelqu'un cherche à vous arracher votre arme, ou qu'il vous attaque par une arme à feu ou autre chose et qu'il vous oblige à vous défendre.
Je demande à la commission indépendante, je dis bien indépendante, qui va enquêter sur les incidents, les dépassements et les décès que nous regrettons, de déterminer les responsabilités de toutes les parties, toutes les parties sans exception, avec équité, intégrité et objectivité.
J'attend de tout Tunisien, qu'il me soutienne ou non, d'appuyer les efforts d'apaisement et de bannir la violence, les actes de destruction et de dégradation des biens. La réforme exige le calme, et les événements dont on a été témoin avaient pour point de départ la protestation contre une situation sociale, situation au sujet de laquelle nous avons consenti d'énormes efforts mais nous devons déployer de plus grands efforts afin de remédier aux carences.
Nous devons donner à nous tous la possibilité et le temps nécessaire pour pouvoir concrétiser l'ensemble des mesures importantes que nous avons prises.
En plus, j'ai chargé le gouvernement de procéder à une baisse des prix des produits et des services de base et d'augmenter le budget de compensation.
Quant aux revendications politiques, je vous avais dit que je vous ai compris, nous avons décidé:
* La pleine et entière liberté pour la presse, tous médias confondus. Libre accès aux sites Internet qui ne seront soumis à aucune forme de censure, tout en veillant au respect de la déontologie et des principes de la profession journalistique.
* Pour ce qui est de la commission dont j'avais annoncé la constitution, il y a deux jours, avec mission d'examiner les phénomènes de prévarication, de corruption et d'abus des responsables, elle sera indépendante, je dis bien indépendante, et nous veillerons à son impartialité et à son intégrité.
* A compter de ce jour, la liberté d'expression politique sera de mise, y compris la manifestation pacifique, la manifestation pacifique encadrée et organisée, la manifestation civilisée. Un parti ou une organisation qui voudrait organiser une manifestation pacifique aura la latitude de le faire pour peu qu'il en fasse la déclaration, en fixe l'heure et le lieu, l'encadre et collabore avec les parties responsables pour en préserver le caractère pacifique.
* Je voudrais dire que beaucoup de choses ne se sont pas passés comme je voulais qu'elles soient, s'agissant en particulier des domaines de la démocratie et des libertés. Certains m'ont parfois induit en erreur en me cachant les faits. Ceux-là, ils en rendront des comptes.
* C'est pourquoi je vous réaffirme, tout à fait clairement, que j'oeuvrerai à renforcer la démocratie et à promouvoir le pluralisme. Oui, renforcer la démocratie et promouvoir le pluralisme.
* Je m'emploierai à protéger et à respecter la Constitution du pays. Je veux redire, ici, que, contrairement à ce que d'aucuns ont prétendu, je m'étais engagé, le 7 novembre, à ce qu'il n'y aurait plus de présidence à vie. Pas de présidence à vie. Je réitère donc mes remerciements à tous ceux qui m'avaient exhorté à me porter candidat en 2014, mais je me refuse à remettre en question la condition d'âge pour l'éligibilité à Présidence de République.
* Nous voulons atteindre l'année 2014 dans le cadre d'une concorde civile effective, dans un climat de dialogue national et avec la participation des partenaires nationaux à tous les niveaux.
* La Tunisie est notre pays à tous. La Tunisie que nous chérissons et que chérit son peuple, nous voulons la protéger.
* Que la volonté de son peuple demeure donc entre ses mains et entre les mains loyales qu'il choisira afin qu'elle continue son parcours qui avait commencé depuis l'indépendance et que nous avons poursuivi depuis 1987.
* Nous constituerons, à cet effet, une commission nationale qui sera présidée par une personnalité nationale indépendante et crédible auprès des partenaires politiques et sociaux pour se pencher sur l'amendement du Code électoral, du Code de la presse et de la loi sur les associations. La commission proposera un échéancier qui s'étalera jusqu'aux élections de 2014, y compris pour ce qui est de l'éventualité de dissocier les élections législatives de l'élection présidentielle.
* La Tunisie nous appartient à nous tous. Protégeons-la ensemble. Son avenir est entre nos mains. Garantissons-le ensemble. Chacun de nous est responsable, depuis la position qui est la sienne, du rétablissement de sa sécurité et de sa stabilité. Pansons ses plaies et engageons-la dans une étape nouvelle qui la rendrait encore plus apte à accéder à un avenir meilleur.
Vive la Tunisie. Vive son peuple. Vive la république."
Hospitalisé après s'être immolé par le feu à Sidi Bouzid suite à un contrôle de police, le jeune Tunisien était devenu un symbole de la contestation en Tunisie.
Le jeune vendeur Tunisien, Mohamed Bouazizi, 26 ans, qui s'était immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie) après s'être fait confisquer sa marchandise par la police, est décédé mardi en début de soirée.Le ministère a précisé que le jeune homme avait été entouré d'une «grande attention à l'hôpital des grands brûlés de Ben Arous» où il avait été hospitalisé et a rappelé qu'il avait reçu la visite du président Zine El Abidine Ben Ali.Entre tristesse et colère, une foule estimée à 5.000 personnes a marché derrière son cercueil en criant vengeance jusqu'au cimetière de «Garaat Bennour», à 16 km de Sidi Bouzid. «Adieu Mohamed nous te vengerons!», «ton sang n'aura pas coulé pour rien», «Nous te pleurons ce jour, nous ferons pleurer ceux qui ont causé ta perte», ont scandé les habitants, a dit un témoin présent dans le cortège. Selon lui, la foule a aussi crié sa colère contre la cherté de la vie «qui a conduit Mohamed au suicide», répétant «Honte au gouvernement!».Un geste désespéré dû à la situation économique du pays
Depuis le suicide de Mohamed Bouazizi, la Tunisie connaît des troubles sociaux. L'immolation de ce jeune vendeur ambulant de fruits et légumes sans permis, diplômé mais au chômage, avait déclenché une vague de manifestations dans plusieurs villes, dont la capitale, en signe de solidarité avec les populations de la région de Sidi Bouzid.Située à 265 km de Tunis, cette région a bénéficié d'une politique de développement économique moindre que d'autres régions du pays. La ville de Sidi Bouzid souffre d'un taux de chômage élevé chez les jeunes et d'une grande précarité socio-économique que l'on retrouve dans l'ensemble du pays.Autant d'éléments qui ont amené les populations, notamment les étudiants, à affronter les forces de l'ordre tunisiennes à plusieurs reprises ces derniers jours. Des évènements relativement rares dans ce pays pointé du doigt par de nombreuses ONG pour ses atteintes à la liberté d'expression.
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