Hiba Missaoui, journaliste pour TWT (Tunisia World Television) qui a affirmé avoir été agressée «physiquement et verbalement», par des membres de la brigade des opérations de protection, samedi 21 juillet 2012, a indiqué dans une déclaration à Mosaïque Fm avoir présenté sa démission le jour-même car la direction de sa chaîne ne l’a pas soutenue, contrairement aux autres médias de la place. Selon Melle Missaoui, la direction de TWT estime qu’elle n’a pas été réellement agressée mais que la journaliste veut juste se faire de la publicité, soulignant que puisque «la caméra est en bon état, elle pouvait reprendre le travail». La chaine lui a également interdit de contacter le syndicat et a été contrariée lorsque la journaliste a contacté d’autres médias pour les prévenir. Hiba Missaoui a également précisé qu’elle a déposé plainte auprès du poste de police de Bab Bhar. Contacté par Business News, Issam Kheriji, président de la chaîne, a été étonné par cette nouvelle, affirmant n’avoir reçu, ni lui ni aucun supérieur, un quelconque document de démission de Hiba Missaoui.
Archives du blog
Tunisie. Les personnes agressées par des salafistes au Kef n’ont rien à voir avec Al-Jazira
Les personnes agressées dans une mosquée au Kef par des salafistes ne sont pas les journalistes d’Al-Jazira. Selon Lotfi Hajji, directeur du bureau de la chaine qatarie en Tunisie, l’information publiée par des confrères est infondée. «Nous n’avons envoyé personne au Kef pour une quiconque mission. Aucun journaliste ni technicien de notre bureau ne s’y est rendu. J’aurais bien aimé que nos collègues fassent un petit effort, vérifient l’information à partir de la source avant de la rendre publique», déplore M. Hajji. Et d’ajouter que les journalistes qui se sont rendus au Kef pour tourner le documentaire n’étaient peut-être pas munis d’une autorisation et pour se trouver des circonstances atténuantes et craignant le pire de la part de leurs agresseurs, ils ont prétendu être des journalistes d’Al-Jazira. Selon l’information publiée lundi, notamment par Al-Jarida, 4 journalistes travaillant à la chaîne qatarie se sont rendus avant-hier à la mosquée Sidi Ali Ben Salah pour tourner un film documentaire sur l’islam dans cette ville. Ils ont été violemment agressés par un groupe de salafistes. Ces derniers ont cassé la caméra et autres outils de travail des journalistes dont l’un est sorti avec une fracture à la jambe et un autre avec une blessure profonde. Selon encore la même source, une des 4 journalistes a pu échapper et a informé les autorités qui se sont rendues sur place utilisant la force et même des bombes lacrymogènes pour libérer un autre journaliste pris en otage par les salafistes qui, depuis que le gouvernement Jebali est au pouvoir, squattent la mosquée et se moquent des appels et communiqués du ministère des Affaires religieuses.
Abderraouf Ayadi poursuivi par la police politique
Dans un communiqué rendu public, vendredi 13 juillet 2012, le parti Wafa dénonce « la surveillance dont fait l’objet le président du mouvement, Abderraouf Ayadi, par la police politique ». Slim Boukhdir, membre du bureau exécutif du parti affirme, en effet, que Abderraouf Ayadi a été « épié par un membre de la police, en tenue de civil, à l’avenue Bab Bnet, dans la matinée du jeudi 12 juillet 2012». Une scène dont a été témoin l'avocat, Maitre Cherif Jebali, qui affirme, dans une correspondance, au ministre de l'Intérieur, Ali Lâarayedh, avoir entendu l’agent en question, dans une communication avec la chambre des opérations, rapportant : « Abderraouf Ayadi est en direction ». Dans ce communiqué, Slim Boukhdhir tire la sonnette d’alarme sur des pratiques « dont nombreux membres du parti ont souffert au temps de Ben Ali » Il appelle également le gouvernement à ouvrir immédiatement les dossiers de la police politique et aux autorités de présenter des excuses officielles à M. Ayadi pour des pratiques « contraires aux principes de la révolution ».
Tunisie. Ennhadha choisit ses médias qui le lui rendent bien
La dictature de Ben Ali se reconnaît au système médiatique clientéliste qu’elle a mis en place. Ce même système qu'Ennahdha tente aujourd'hui de récupérer. Les clients ne manquent pas. Ennahdha n’aime pas les médias. Ce n’est pas là un scoop. Le parti islamiste tunisien au pouvoir préfère les médias acquis à sa cause. La chaine qatarie Al-Jazira par exemple, mais ça on le sait. C’est que l’on sait moins, en revanche, et que l’on vient de le découvrir à l’occasion du 9e Congrès du parti ouvert jeudi et qui s’achève dimanche au Palais des Expositions du Kram, c’est que Ennahdha réserve un traitement spécial aux journalistes Hannibal TV. L’explication est simple : la chaine de Larbi Nasra est presque devenue l’organe officiel du parti de Rached Ghannouchi et c’est tout naturellement que les journalistes de la chaine avec ceux d’Al-Jazira avaient été traités avec tous les égards par les organisateurs du Congrès. Ce qui bien entendu a choqué leurs collègues des autres médias tous supports confondus. La réforme de l’information, version Ennahdha, nouveau parti au pouvoir, est en marche: il n’aura plus bientôt de place que pour les laudateurs, les complaisants et les propagandistes d’Ennahdha. Cela nous rappelle quelques souvenirs, d’autant que ce sont souvent les mêmes médias ayant servi la dictature de Ben Ali qui se bousculent aujourd’hui au portillon de la nouvelle dictature qui s’installe.
Ouverture d’une enquête préliminaire sur la diffusion du film “Persépolis”
Le bureau du procureur de la République de Tunis a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire sur la diffusion, par la chaîne Nessma, du film d'animation franco-iranien "Persépolis".
Cette décision fait suite à plusieurs plaintes déposées par des avocats et des citoyens, apprend-on de source judiciaire.
Nessma a diffusé, vendredi dernier, le film d'animation Persépolis doublé en dialecte tunisien, suivi d'un débat d'une heure trente sur l'intégrisme religieux.
Des extrémistes ont tenté, dimanche, d'attaquer les bureaux de la chaîne dans le quartier de Montplaisir et à l'avenue Mohamed V à Tunis en signe de protestation contre la diffusion du film.
Plusieurs partis politiques ont condamné l'attaque alors que d'autres ont critiqué la décision de la chaîne "survenue en cette phase pré-électorale sensible".
Persépolis, film d'animation de la réalisatrice iranienne Marjane Satrapi, est sorti en 2007. Il raconte le quotidien d'une fillette rêveuse dans le Téhéran de 1978, élevée dans une famille moderne et éduquée. En toile de fond, les événements violents qui ont mené à la chute du régime du Shah et à l'instauration de la république islamique.
Les révélations de « M. Propre » créent une onde de choc en Tunisie
"Farhat Rajhi : l'homme par qui le scandale arriva ?", lance sur son blog Nadia from Tunis. L'ancien ministre de l'intérieur du gouvernement Essebsi, dont le "limogeage" avait déjà fait grand bruit en mars, a créé une nouvelle onde de choc en Tunisie. "Comme beaucoup d'entre vous, je me suis retrouvée hier soir, déconcertée au départ, puis partagée entre l'hilarité et l'incrédulité devant la fameuse vraie fausse caméra cachée de Farhat Rajhi", confie Nadia.
Dans un entretien avec Hamdi Ben Salah, un journaliste blogueur tunisien, filmé selon lui à son insu et diffusé tard mercredi 4 mai, celui que les Tunisiens ont surnommé "M. Propre" a, à nouveau, fait le ménage. Règlement de comptes ou volonté de faire éclater sa vérité ?, se demandent les Tunisiens. Face à la polémique suscitée par cette vidéo, M. Rajhi a répondu par une interview sur Radio Express FM entre 3h et 4h du matin (à écouter en arabe).
Dans la vidéo, l'ancien ministre de l'intérieur revient tout d'abord sur les conditions de son éviction. De la version officielle selon laquelle il aurait démissionné de son poste, M. Rajhi dit tout simplement "le premier ministre [Béji Caïd Essebsi] ment". Il ajoute que lors de sa tentative de faire le ménage au sein du ministère de l'intérieur, il s'est heurté à beaucoup d'opposition et que les nominations de RCDistes aux postes de gouverneurs ont été faites contre son gré.
Pour Nadia from Tunis, "il n'y a pas de gros doutes là-dessus. BCE en chef d'orchestre aux ordres indiscutables a surement poussé ce bisounours hors du ministère de l'intérieur car ne correspondant pas à ses critères". Par ailleurs, poursuit-elle, "les nominations douteuses de gouverneurs RCDistes ont par ailleurs déjà fait scandale, et il ne s'agit pas là encore de révélations fracassantes".
L'ancien juge revient ensuite sur sa nomination, après son "éviction" du gouvernement, à la tête du haut comité des droits de l'homme. "Selon lui, la pression populaire, sur Facebook notamment, lui a valu cette nomination pour faire taire les critiques et les bavardages suite à son départ précipité. Il déclare que Facebook est une arme puissante qui permet de veiller sur la bonne marche du pays", commente la blogueuse Nadia.
Troisièmement, l'ancien ministre de l'intérieur évoque "l'existence d'une sphère d'influence dirigée par des Sahéliens qui œuvrent pour garder le pouvoir", rapporte Nadia. Il accuse à cet égard Kamel Ltaief, un ancien proche de Ben Ali, d'être à l'origine de ces manipulations au sommet de l'Etat. Des accusations qui ont été presque immédiatement démenties par l'intéressé dans un entretien sur Radio Mosaique FM jeudi 5 mai au matin.
Pour le blogueur Sami Ben Abdallah, Kamel Ltaief est en effet une personnalité controversée. "Il ne faut pas oublier que c’est Kamel Eltaief qui a été le président bis de la Tunisie de 1987 à 1992 et l’homme qui a inventé le 'système' Ben Ali. De 1984 à 1987, Kamel Ltaief forme un couple politique avec Zine el Abidine Ben Ali qui l’aurait consulté avant d’entreprendre son coup d’Etat de novembre 1987", estime le blogueur.
"Aux lendemains de la révolution en Tunisie, Mohamed Ghannouchi a commis des fautes politiques impardonnables en faisant appel à Hedi Baccouche, Hakim el Karoui et à Kamel Ltaief afin de le conseiller", poursuit-il. Ce dernier aurait ainsi fait deux victimes : Abdallah Kallel et Farhat Rajhi.
Il n'empêche que, pour la blogueuse Nadia from Tunis, "la gravité de l'accusation est telle qu'on se doit de revenir à l'origine de cette thèse. Il y a en effet une différence entre des doutes aussi forts soient-ils, et des certitudes qui peuvent mener à une véritable confrontation et changer la donne sur la scène politique tunisienne. Le fait de jeter ces informations en pâture risque de desservir la cause, car quand bien même elles seraient vraies, Rajhi peut facilement être discrédité et ses déclarations perdraient ainsi toute valeur." "Je suis également dérangée par le côté 'régionaliste' des accusations", ajoute-t-elle.
Dernière grande révélation, M. Rajhi fait peser la menace d'un coup d'état militaire, à la sortie des prochaines élections pour l'assemblée constituante le 24 juillet, si les résultats ne sont pas conformes aux attentes des "manipulateurs", prêts à acheter des voix. "Les gens de la côte ne sont pas disposés à céder le pouvoir et si les élections ne vont pas dans leur sens, il y aura un coup d'Etat", prédit-il, en référence aux partisans de Ben Ali basés autour de la ville de Sousse. Cela sera notamment le cas si le parti islamiste Ennahda prend le pouvoir, précise-t-il. L'ancien ministre en veut pour preuve la nomination du général Rachid Ammar comme chef d'Etat-major des armées, qui serait amené à s'en charger au besoin.
"Là, je tiens absolument à prendre un recul total par rapport à cette 'information', commente Nadia from Tunis. Pour moi, il s'agit d'une hypothèse, certes de l'ordre du possible - et on pourrait s'attarder longtemps sur des exemples voisins - mais pour laquelle la prudence est de mise. Ce n'est pas comme si cette hypothèse n'avait jamais été envisagée auparavant. On se rappelle bien la conférence de presse de Ahmed Néjib Chebbi, au moment de son départ du gouvernement, qui agitait également cette menace en public".
"Les élections de l’Assemblée constitutionnelle maintenues pour le 24 juillet .. 2011 ou 2012 ?", interroge le blogzine Tunisien qui résume, caustique, "Rajhi attise le régionalisme et se met à dos tout le port d’El Kantaoui, attaque Kamel Letaif un ex-ami de Ben Ali, confirme les agissements des anciens RCDistes, parle d’un éventuel coup militaire de Saint Ammar et critique un vieux de plus de 80 ans, le tout devant une caméra 'cachée' qui le cadre super bien ..."
Pour certains, ces révélations ne passent pas. "Personnellement, je pense que ce que Rajhi a dit, peut être tout simplement des suppositions qu'il a faites, puisque dans la vidéo, il est difficile distinguer les faits, de ses propres interprétations...", peut-on lire sur le blog Tunisie buzzers. Certains le décrient. "Farhat Rajhi me semble beaucoup plus un acteur qu'un politique ! Il porte des accusations contre tout le monde, et veut tout simplement sortir comme un héros national !! Il s'est mis à croire à sa bonne étoile et à se voir déjà 'calife à la place du calife'. Il n'a pas pensé une seconde que de telles accusations pouvaient plonger la Tunisie dans le chaos encore plus que ça ne l'est maintenant !! Il n'a pas pensé qu'il a fait preuve de régionalisme et d'accusations gratuites !! Il n'a pensé qu'à sa propre personne", fustige Emna B.A. sur le site Internet Espace manager.
Mais, bénéficiant encore d'un énorme capital de sympathie en Tunisie, Farhat Rajhi est immédiatement défendu par des groupes Facebook, réunissant des milliers de fans, à l'instar du groupe "Tous unis pour protéger Mr Rajhi". Une pétition en ligne "Tous et toutes solidaires avec Monsieur Farhat Rajhi" a également été lancée, saluant son "courage admirable" et mettant en garde contre "toute atteinte physique ou morale" à sa personne. "Nous n'accepterons jamais une transition démocratique de façade", avertissent les initiateurs de la pétition.
Tunisie : la théorie du complot selon Farhat Rajhi
Dans une interview diffusée sur Facebook et dans les médias tunisiens, l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi a lancé une véritable bombe. Selon lui, les forces contre-révolutionnaires sont à l’œuvre au sein du gouvernement et le comploteur en chef ne serait autre que Kamel Eltaïef, l’ancien ami intime de Ben Ali.Un franc-tireur nommé Farhat Rajhi.
L’ ex-ministre de l’Intérieur et magistrat de formation, qui avait déjoué une tentative de déstabilisation de la Tunisie début février, a lancé une vraie bombe médiatique. Dans une interview volée avant sa mise en ligne sur le site d’information Nour Press, et aussitôt lancée sur Facebook en pleine nuit, Farhat Rajhi explique aux Tunisiens pendant près d’une demi-heure qu’il n’y a pas eu de révolution… mais une simple révolte.Selon lui, l’actuel Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi, serait un menteur, tandis que le général Ammar, héros de la révolution, aurait surtout comme objectif de défendre les intérêts des Sahéliens - qui habitent une région traditionnellement associée à l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) - et Kamel Eltaïef, l’ancien ami intime de Zine el-Abidine Ben Ali, serait l’éminence grise de ceux qui œuvrent dans l’ombre à la contre-révolution. Farhat Rajhi réitère même ses propos sur les ondes de Express FM à 3 heures du matin…
Manifestations à Sfax et Kairouan
En s’exprimant ainsi, l’ex-ministre apporte de l’eau au moulin du parti islamiste Ennahdha, au moment où ce dernier commençait à perdre de sa crédibilité. Ses déclarations ont aussitôt provoqué des manifestations à Sfax et Kairouan tandis que le gouvernement et Kamel Eltaïef déclaraient leur indignation et se réservaient le droit d’engager des poursuites.À quelques mois de l’élection d’une Assemblée constituante, le processus démocratique tunisien n’a peut-être jamais été aussi fragile.