vendredi , 29 septembre 2023
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La loi de l’omerta dans les prisons tunisiennes

 

Les gardiens des prisons jouent aux vierges effarouchées et font la grève, aujourd'hui, pour soi-disant défendre l'image et l'honneur de leur métier. Très touchant...

 

Sur la photo du rassemblement organisé, mercredi, devant la prison de Mornaguia, à l'ouest de Tunis, par des geôliers – et le mot n'est pas péjoratif car il désigne ceux qui s'occupent des geôles –, l'un des gardiens de prison le plus cynique et le plus sadique que les hôtes de la prison de Mornaguia connaissent proteste contre les scènes de prison de la série télévisée 'Maktoub IV'.

 

Tout s'achète et tout se vend

 

Ce feuilleton, on le sait, est réalisé par Sami Fehri, un ex-prisonnier libéré de fraiche date, diffusée depuis le début de ramadan sur EttounsiaTV, et qui décrit, en connaissance de cause, la vie dans les prisons tunisiennes, qui, selon le geôlier et ses pairs, «nuisent à l'image du personnel des prisons».

 

Devant lui une star féminine, propulsée par les médias «postrévolutionnaires», qui se présente comme une militante de la cause carcérale ou plutôt de la cause des «geôliers».

 

Derrière les manifestants, des murs, au nombre de 7, avant d'arriver aux cellules où sont entassés plus de 6.000 citoyens tunisiens alors que la prison ne devait en contenir que 2.500, selon toutes les déclarations des officiels. Résultat, trois prisonniers pour un seul lit, qui sont superposés sur trois étages avec 3 mètres du sol pour celui que la mauvaise fortune a placé à l'étage supérieur. Certains se sont cassés des jambes ou des bras en tombant en plein sommeil!

 

Les anciens de Mornaguia se rappellent, l'année dernière, juste avant le mois saint de ramadan, lorsque les toilettes avaient débordé pendant une semaine dans tous les pavillons, sans qu'on ait pu les déboucher. Elles dégageaient des odeurs nauséabondes au point où certains prisonniers ont commencé à jeûner avant ramadhan pour ne aller le moins possible aux toilettes.

 

Ils se rappellent des ricanements de ce sinistre sir qui proteste aujourd'hui contre «le film», sans parler de son immense plaisir à les priver par des entourloupettes de la douche hebdomadaire ou en confisquant la fameuse «ftila», une sorte de mèche fabriquée par des prisonniers et vendue à prix d'or, ainsi que la gamelle (50 dinars chacune), car officiellement, il est interdit de faire du feu dans les prisons tunisiennes, alors qu'on vous vend des œufs et des légumes.

 

Pour récupérer la gamelle et la «ftila», on les rachète à des prisonniers chargés de le remettre en vente dans le grand circuit informel du commerce illicite où on trouve tout, comme l'a si bien décrit le feuilleton.

 

Qui introduit les portable qui coûte 300 dinars avec puce et chargeur? Qui introduit le cannabis («zatla»)? Qui introduit le Subutex, une pilule tenant lieu de drogue? Pourquoi beaucoup d'argent liquide circule-t-il en prison alors que cela est formellement interdit?

 

L'administration pénitentiaire dispose de tous les rapports d'enquête sur les «portables» saisis chez des terroristes qui ne se privent pas de joindre leurs chefs à l'extérieur, surtout du temps du ministre nahdhaoui de la Justice, Noureddine Bhiri, et de son effacé successeur, mais elle garde un silence assourdissant sinon complice.

 

 

Les «nababs» de prison

 

Tout le monde sait que des avocats véreux se sont fait une spécialité d'«intervenir» auprès de l'administration pénitentiaire pour avoir des «parloirs spéciaux», le seul endroit où le prisonnier peut avoir un contact direct avec sa famille pour éviter d'attendre des heures dans un endroit crasseux où s'entassent grands criminels, trafiquants de drogue, assassins récidivistes avec des jeunes arrêtés pour avoir fumé un joint, une bagarre à la sortie d'un bar ou des hommes d'affaires accusés de «malversations» ou des vieux prisonniers dont certains ont plus de 70 ans.

 

Pendant ce temps, des vieilles mères, des femmes avec bébés et enfants et des femmes enceintes peuvent attendre toute une journée sous un soleil de plomb ou sous la pluie ou dans un froid glacial, alors que les «nababs» de prison, riches prisonniers, n'attendent même pas une minute leur tour.

 

Qui ne sait pas que le paquet de Mars Inter se vend jusqu'à 5 dinars et le Malboro jusqu'à 15, tandis que la petite boite d'harissa peut atteindre les 2 dinars à la «karraka», où s'entassent les «longues peines et les récidivistes» à qui plus personne ne porte le fameux couffin.

 

Dans ce monde impitoyable et sans humanité règne toute sorte de corruption et d'exactions, comme l'incarcération pendant 10 jours dans le «siloun» sur simple décision d'un gardien, avalisée par un pseudo-comité, nous renvoie au haut moyen-âge.

Dans ce cachot sombre, humide, sale, avec un simple trou faisant fonction de toilettes, sont jetés des êtres humains sans aucun jugement légal, avec pour simple nourriture la soupe («al-sobba») servie dans des citernes sales, et dormant à ras le sol sur le ciment.

 

Tout le monde connaît cette triste réalité et tout le monde se tait. Lesdites organisations des droits de l'homme, comme la LTDH, envoient, de temps en temps, quelqu'un pour avoir bonne conscience. Celui-ci est pris en charge par l'administration de prison qui lui fait faire une visite guidée après avoir désigné des prisonniers-indicateurs pour parler au nom des autres, qui se taisent par peur des représailles possibles. Le rapport dudit défenseur des droits de l'homme finira dans les étagères des bureaucrates du ministère de la Justice.

 

Les membres de la LTDH, dont des dirigeants n'ont jamais mis les pieds dans une cellule et ont plutôt une vision virtuelle de la réalité des prisons, semblent plus occupés à défendre leurs carrières politiques.

 

La loi du plus fort

 

Pour les prisonniers, ces défenseurs, qui arrivent souvent habillés bon chic bon genre, ne sont que des auxiliaires de l'administration. La réalité semble leur donner raison. Les prisonniers dits de droit commun sont ignorés de tous et ne peuvent compter que sur leurs familles quand ils en ont. Ce ne sont pas en général des saints et, en prison, ils continuent à agir en délinquants pour la plupart d'entre eux. Certains sont de la racaille mais d'autres de simples citoyens qui ont commis des erreurs.

 

En prison, un ordre social s'établit selon la loi du plus fort, en somme la loi de la jungle et le rôle de l'administration, qui représente l'Etat, est censé être d'imposer la loi. Mais entre les deux lois, celui de la jungle et celui d'une société civilisée, c'est la première qui triomphe dans le milieu carcéral tunisien.

 

A qui la faute? Sûrement pas à l'administration qui manque de moyens, de cadres et de formation! C'est la faute aux responsables politiques avant et après le 14 janvier 2011. Si, avant, la politique carcérale était basée sur la répression à outrance, elle prêche actuellement par un laisser-aller et un manque de visibilité criant.

 

On ne naît pas «geôlier», on le devient

 

Quant au métier de gardien de prison, il faut savoir que l'on ne naît pas «geôlier», on le devient. D'ailleurs, les jeunes recrues, souvent recrutés parmi «les insurgés», arrivent avec leur humanité, bien fringués comme pour afficher leur supériorité par rapport aux prisonniers, mal vêtus, mal rasés, souvent sales et parfois ayant même la gale, avant d'apprendre, auprès des «anciens», toutes les ficelles pour casser la résistance des prisonniers et «rentabiliser» leur métier.

 

Le passage en grade est leur objectif principal et cela dépend de leurs chefs. C'est ainsi que se perpétue le «système». Un système que, depuis la fameuse réforme de Kheireddine Pacha qui avait construit «la nouvelle prison» («Habs Al-Jadid), aujourd'hui détruite et remplacée justement par Al-Mornaguia, n'a connu aucune véritable réforme, malgré tous les discours pompeux, les subventions internationales amassées et les promesses jamais tenues.

 

Le pire, c'est que les anciens locataires qui, par une des ruses de l'histoire, en sont devenus les maîtres n'ont fait qu'aggraver les tares. Un seul espoir pour les détenus: «Al-hayy irawwah» (Seul celui qui survit à la prison peut s'en sortir)!

Olfa Ayari : Nous détenons un enregistrement prouvant les magouilles de Sami Fehri

 

Des scènes tournées en prison dans Maktoub 4 ont suscité l’ire  du syndicat des agents des services pénitentiaires. Un mouvement de protestation a été organisé devant la prison de la Mornaguia, dans la journée du mercredi 2 juillet, pour dénoncer les scènes de Maktoub 4  jugées offensantes. La présidente du syndicat de la réforme et des prisons de Mornaguia,  Olfa Ayari, a participé à ce mouvement de protestation. Elle a déclaré, au micro de Shems FM, que Sami Fehri a été filmé en train de conclure un marché avec une tierce personne à l’hôpital Habib Thameur pour sortir de la prison. Olfa Ayari a menacé de diffuser cet enregistrement et a appelé à arrêter la diffusion de Maktoub 4.

32 établissements pénitentiaires n’ont pas participé à la grève

 

Le syndicat des agents des services pénitentiaires a annoncé qu’une grève générale sera observée, jeudi 3 juillet, dans tous les établissements pénitentiaires.  

Le secrétaire général du syndicat des forces de sécurité intérieure de Gabès, Ramzi Boudi,a affirmé, dans une déclaration accordée à Shems FM, que 32 établissements pénitentiaires n’ont pas participé à la grève décrétée. 

Le syndicat des forces de sûreté intérieure s’oppose à la grève des agents de prisons

 

Le porte-parole du syndicat des forces de sûreté intérieure Chokri Hamada, a indiqué, ce jeudi 3 juillet 2014 sur les ondes de Jawhara FM, n’avoir aucune relation directe ou indirecte avec la grève programmée par les agents des prisons.

Il a ajouté par ailleurs que le syndicat soutien la liberté d’expression et qu’il choisira la justice au lieu de la grève, dans le cas où les agents des prisons subissent une quelconque injustice.

Le syndicat des établissements pénitentiaires indigné par un épisode de Maktoub 4

 

Dans une déclaration à Mosaïque Fm, la présidente du syndicat de base des établissements pénitentiaires, Olfa Ayari, a exprimé son indignation contre des scènes de « Maktoub 4 » qu’elle a qualifiées d’« humiliantes » pour les agents des prisons. « Ce qu’il a filmé est tout à fait mensonger. C’est d’une grande ignominie ! » a-t-elle dit. Et de poursuivre : « Nos collègues ont refusé de travailler aujourd’hui. Nous avons dû intervenir pour les convaincre de reprendre leur activité normale».

Par ailleurs, Mme Ayari s’est interrogée sur l’autorisation accordée à Sami El Fehri pour filmer dans la prison de Zaghouan, fermée depuis un certain temps. « De quel droit a-t-il eu cette permission ? Quel marché a-t-il conclut avec l’administration générale et le ministère ? » a-t-elle ajouté.

Olfa Ayari a également lancé un appel au chef du gouvernement Mehdi Jomâa pour organiser une rencontre à la prison de Mornaguia avec les agents. « Nous l’invitons à venir en urgence car nous avons des preuves à lui fournir à ce sujet » a-t-elle conclu.

Sousse : agression physique et verbale du correspondant de ShemsFM par les forces de l’ordre

 

Le correspondant de ShemsFM à Sousse, Salah Souissi, a été, lundi 23 juin 2014, la victime d’agressions physiques et verbales de la part des forces de l’ordre devant le siège du gouvernorat de Sousse durant la couverture d’une manifestation des chauffeurs de taxi.

Salah Souissi a indiqué que 3 agents de police ont essayé de lui prendre de force son téléphone portable et son cartable tout en proliférant des grossièretés et en le faisant tomber par terre. Malgré sa présentation de sa carte professionnelle les forces de l’ordre ont continué à harceler verbalement le correspondant de ShemsFM à Sousse.

Salah Souissi a ajouté que les agents policent en uniforme et en civil ont procédé à la dispersion des manifestants en prononçant des grossièretés.

Ben Jeddou aux médias : Vous devriez vous concentrer sur l’essentiel, la lutte contre le terrorisme !

 

Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a sollicité l’aide des citoyens et des médias pour lutter contre le terrorisme au cours d'un séminaire sur la relation entre sécuritaires et journalistes tenu le 6 juin 2014.

«Nous sentons qu’il y a une seulement une approche sécuritaire de ce sujet mais personne ne s’est engagé avec les ministères de l’Intérieur et de la Défense pour combattre le terrorisme. Pour lutter contre le terrorisme, il faut tout un plan qui dépasse l’approche sécuritaire avec l’appui du peuple et notamment des journalistes. Il faut que vous démontriez les lacunes de la propagande takfiriste et que vous appeliez à une pensée éclairée qui tolère les autres», a martelé M. Ben Jeddou.

 

Pour lui, les journalistes amplifient certains faits alors qu’ils devraient se concentrer sur l’essentiel, notamment la lutte contre le terrorisme. «Il ne faut pas se concentrer sur les conflits fictifs au sein du ministère», a-t-il précisé.

 

Lotfi Ben Jeddou a aussi soutenu qu’il n’y a pas de stratégie visant à s’attaquer aux médias : il ne s’agit que d’attaques isolées. «Vous transmettez notre voix. Les forces de l’ordre sont épuisées de la multiplicité des interventions», a-t-il indiqué, ajoutant «nous avons plusieurs projets avec les ministères, pour assurer la sécurité des touristes et les endroits qu’ils fréquentent ainsi que certaines industries visées». Le ministre a conclu à l’adresse des médias «vous oubliez plusieurs défis et vous amplifiez certains faits qui sont parfois artificiels».

Médias et terrorisme : Comment faire?

 

La menace terroriste est réelle et présente en Tunisie, les médias pour leur part ne cessent de guetter les informations relatives à ce sujet et essaient toujours de passer l'information en premier lieu et de la diffuser en créant le buzz.

Les trois journalistes : Nasreddine Ben Hadid, Samir Elwafi et Zouheir  El Jiss étaient sur le plateau de Midi Show pour revenir sur ce phénomène et la façon dont il est traité sur les différents médias. Selon eux, certains journalistes sont les associés involontaires des terroristes à cause de leur comportement parfois irresponsable.

Zouheir El Jiss a assuré que malgré les erreurs commises par les médias, l'état général du secteur est bien meilleur que celui dans lequel il était avant la Révolution, lorsque les médias n'étaient que des porte-paroles de l’État et ne transmettaient que les informations officielles et rédigées par les services de l’État.

Il a par ailleurs assuré que les journalistes doivent fixer leurs priorités et savoir s'ils veulent favoriser le buzz ou l'exactitude des informations.

Nasreddine Ben Hadid a pour sa part ajouté que les journalistes disposent de plusieurs sources et peuvent les utiliser à bon escient sans devoir revenir aux ministères ou aux sources gouvernementales qui peuvent donner des réponses floutées ou masquer l'information complétement.

Pour Samir Elwafi, seule la loi peut organiser le secteur et imposer des limites aux journalistes dans leur comportement. Il a cependant souligné le fait que les journalistes doivent toujours utiliser des sources parallèles pour atteindre leur objectif qui est de connaître la vérité, qui est parfois cachée par le ministère de l'Intérieur.

Le centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP) condamne les agressions sécuritaires sur les journalistes à Kasserine et à Tunis

 

Un groupe d’agents de l’ordre ont agressé, verbalement et physiquement, des journalistes présents au tribunal de première instance de Kasserine, le mardi 27 mai courant, pour couvrir le sit-in de protestation, organisé suite à l’arrestation de Issam, frère de Mohamed Amri, un des martyres de la révolution de Thala et accusé d’avoir incendié un poste de police.

Un policier a asséné un coup de poing sur le visage de Faïza Mejri, journaliste à «Radio Tunis chaîne internationale», provoquant son évanouissement et la démolition de son appareil auditif.

 

Le journaliste de «El Waqaê», Azer Mnasri, déclare, à l’Observatoire de Tunis pour la Liberté de la Presse, que «dès qu’il avait remarqué un mouvement sécuritaire devant la porte d’une salle d’audience du tribunal de première instance de Kasserine, il fut agressé tout autant que le journaliste Rabaï Gharsalli, en recevant, des coups, notamment, sur les pieds et poussés avec brutalité jusqu’à la porte extérieure du Tribunal».

 

Les agents ont, également, démoli la caméra de Rabaï Gharsalli qui a été, par la suite, transporté à l’hôpital régional de Kasserine où il avait passé une nuit entière pour recevoir les soins nécessaires.