Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali s'est entretenu lundi à Tripoli avec son homologue libyen Ali Zeidan au sujet de l'ouverture du principal poste frontalier entre les deux pays, et d'une réunion sécuritaire sous-régionale prévue prochainement en Libye. Le 4 décembre, Tripoli a décidé de fermer le poste frontière de Ras Jedir, après des plaintes de citoyens libyens indiquant avoir été agressés sur le sol tunisien non loin de ce poste. Au cours d'un point de presse conjoint avec M.Jebali, le Premier ministre libyen a déclaré que «des instructions ont été données aux ministres de l'Intérieur et de la Défense des deux pays pour l'ouverture des frontières», sans donner de précision sur la nature de ces mesures ni la date d'entrée en vigueur de l'ouverture des frontières. Les ministres ont également été invités à prendre «des dispositions afin que cela ne se répète plus dans l'avenir». Ben Guerdane, ville tunisienne située à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne, est en proie depuis dimanche à des affrontements opposant la police à quelques centaines de personnes qui protestent contre la fermeture du principal point de passage entre les deux pays, lieu névralgique pour le commerce transfrontalier. Selon une source hospitalière six manifestants ont été blessées. M.Jebali a promis que son pays «allait prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux agressions dont sont victimes les citoyens libyens en Tunisie», déplorant que des «parties» qu'il n'a pas nommées attisent les antagonismes entre les deux peuples. Le Premier ministre tunisien a précisé que sa visite intervenait également en prélude à une conférence tripartite prévue prochainement dans l'oasis de Ghadamès, au sud-ouest de la Libye, à laquelle il participera aux côtés de ses homologues algérien et libyen. Cette rencontre, consacrée à la sécurité des frontières entre les trois pays, sera aussi l'occasion d'évoquer la situation dans le Nord du Mali, où une intervention militaire se profile pour chasser les rebelles de ce pays d'Afrique de l'Ouest, a précisé le chef du gouvernement tunisien. M.Jebali est arrivé lundi matin à la tête d'une délégation comprenant les ministres des Affaires étrangères Rafik Abdessalem, de l'Intérieur Ali Larayedh, de la Défense Abdelkrim Zbidi et de l'économie Ridha Saïdi, ainsi que le Chef d'Etat-major Rachid Ammar. Pendant sa visite d'une journée, il a également eut des entretiens avec le président du Congrès général national libyen, Mohamed Megaryef.
Archives du blog
Attaque contre le consulat américain BENGHAZI- La peur des islamistes freine l’enquête
«L'affaire fait peur aux inspecteurs locaux, compte tenu de l'accélération du rythme des assassinats visant les militaires et les officiers de police dans l'est du pays», selon une source policière. La Libye enquête activement sur l'attaque du consulat américain à Benghazi le 11 septembre 2012, mais, selon des sources proches du dossier, la crainte de représailles de la part des extrémistes islamistes s'est révélée être un obstacle dans les investigations. Des rapports des services de sécurité font état d'une possible implication d'un groupe islamiste lié à Al Qaîda dans l'attaque qui a coûté la vie à quatre américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens, a indiqué une source proche du dossier. «L'affaire fait peur aux inspecteurs locaux, compte tenu de l'accélération du rythme des assassinats visant les militaires et les officiers de police dans l'est du pays», a ajouté cette source policière. «Les inspecteurs ont peur (...) d'être enlevés à tout moment par les extrémistes concernés par l'affaire», a expliqué pour sa part Khaled Al-Marmimi, professeur de Sciences politiques à Benghazi. «Les autorités ne tiennent pas compte de la présence d'extrémistes islamistes dans la région. Ils gardent le silence sur la question et n'ont engagé aucun dialogue avec eux», a-t-il ajouté. L'affaire a été transmise à un juge de Tripoli car «les enquêtes menées par la Cour d'appel de Benghazi n'avançaient pas assez vite», a déclaré un haut responsable du ministère de la Justice sous couvert de l'anonymat. «Le juge Khaled al-Turki de Tripoli a été nommé (fin décembre) pour parachever l'enquête dans cette affaire», a précisé cette source. M.Turki remplace le juge Salem Abdelati, qui était chargé de l'enquête mais n'a jamais remis ses conclusions. Les enquêtes en Libye sont généralement conduites par les appareils de sécurité de l'Etat, avant d'être transférées devant l'autorité judiciaire par le parquet général. Mais «les investigations dans ce cas précis sont directement menées par le pouvoir judiciaire par le biais d'un magistrat», a indiqué Taha Baraa, porte-parole du procureur général. «Les autorités veulent accélérer la procédure pour éviter une ingérence américaine, lors de l'interrogatoire de suspects, comme en Tunisie», a estimé Moataz al-Majbari, directeur de la rédaction d'une chaîne de télévision privée libyenne. En décembre, Abdelbasset Ben Mbarek, un Tunisien soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque, avait ainsi refusé d'être interrogé par des agents du FBI, selon son avocat qui avait dénoncé une ingérence américaine dans l'enquête. En Libye, selon un autre responsable de la justice, les autorités libyennes et américaines collaborent. «Les inspecteurs américains se sont rendus en Libye à plusieurs reprises» mais ils n'ont «aucun contact avec les personnes interrogées», a-t-il indiqué. Dans un rapport publié fin décembre, le Sénat américain avait estimé que le Département d'Etat avait commis une «grave erreur» en refusant de fermer sa mission à Benghazi, en dépit de la détérioration de la sécurité dans le pays. Par ailleurs, les sénateurs avaient recommandé aux agences de renseignement de «renforcer leur surveillance en Libye», plus particulièrement concernant «les groupes extrémistes islamistes violents qui émergent dans la région et qui n'ont pas de liens opérationnels directs avec Al Qaîda ou ses associés». Le président Barack Obama avait reconnu que l'enquête sur les circonstances de l'attaque de Benghazi avait mis en lumière «un énorme problème» de sécurité de la mission diplomatique. «Concernant les responsables de cette attaque, une enquête est en cours. Le FBI (la police fédérale US, ndlr) a dépêché des agents en Libye à plusieurs reprises», avait-il affirmé. «Nous avons de très bonnes pistes», avait-il assuré, sans plus de précision.
Lutte contre le terrorisme: La Tunisie adopte le modèle algérien
Symbole de réussite en matière de lutte contre le terrorisme, l’exemple algérien s’amène dans nos murs. De mauvais augure pour Al Qaïda Nous avions rapporté, dans un précédent article et en exclusivité, qu’une action commune en matière de lutte contre le terrorisme venait d’être établie entre la Tunisie et l’Algérie. Une action sans doute prometteuse, d’autant plus que les signes avant-coureurs de sa réussite commencent, mine de rien, à se faire sentir, rien qu’en se référant aux dernières nouvelles qui font état d’un léger mieux constaté aux frontières entre les deux pays. Là où les barrages policiers et les postes de garde érigés par l’armée le long des frontières des deux côtés ont eu, plus vite que prévu, leur effet dissuasif aussi bien sur les jihadistes que sur les contrebandiers. Jumelles en avant, le doigt sur la gâchette, les soldats et forces de sécurité intérieure «tuniso-algériens», avec le soutien aérien des hélicoptères, opérent la main dans la main, selon une source policière bien informée qui avoue qu’«on a beaucoup gagné en efficacité au contact de nos homologues et frères algériens sur lesquels nous accusons, il est vrai, un grand retard sur la voie de la lutte contre le terrorisme». Et d’expliquer que «leurs conseils pratiques, les renseignements qu’ils nous distillent ainsi que les méthodes d’investigations et de poursuites nous ont été d’une utilité certaine. D’où la nécessité de développer davantage cette collaboration pour le bien des deux pays qui restent encore, qu’on le veuille ou pas, exposés aux menaces d’Al Qaïda». Si Aqmi m’était contée C’est dans les années 90, avec le déclenchement de la guerre civile, que le bras de fer a commencé entre l’Algérie et la nébuleuse intégriste, et il a alors fallu une lutte de longue haleine et payée au prix fort (des milliers de morts et de blessés) pour voir enfin le pouvoir rétablir l’ordre et réinstaurer la paix. Une victoire saluée à l’époque par les Américains comme un exploit, étant donné la vocation sanguinaire des jihadistes, la solidité de leurs structures et le redoutable arsenal qu’ils possédaient et qu’ils avaient éparpillé un peu partout dans le territoire algérien. Mais, ce qui est encore plus frappant, c’est que les dirigeants de ce pays, bien que galvanisés par ce succès retentissant, n’ont jamais baissé la garde, parce que tout simplement persuadés qu’ils ont affaire à des «démons» qui peuvent s’éveiller à tout moment. C’est pourquoi, dès que ces derniers reviennent à la charge, ils se font automatiquement mettre hors état de nuire. Certes, des rapports sécuritaires éventés récemment s’accordent à dire qu’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) reste actif dans certaines régions algériennes, particulièrement dans les départements de Boumerdès et de Tizi Ouzou. Mais il est non moins certain qu’il n’a plus la latitude de frapper avec la facilité d’antan. C’est que les forces de sécurité et de l’armée, désormais mieux aguerries dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, sont vaccinées contre l’effet surprise, à la faveur d’une stratégie préventive qui ne laisse rien au hasard. En effet, l’Algérie ne vient-elle pas de rendre publique une liste de 400 jihadistes de différentes nationalités arabes appelés à perpétrer des attentats meurtriers dictés par l’homme fort d’Aqmi, Abdelmalek Droukdal, alias «Abou Mossaâb Abdelwadoud»? L’armée algérienne n’a-t-elle pas entamé, depuis septembre dernier, et pour une année, un cycle d’entraînements intensifs destinés à l’amélioration des méthodes de combat dans le Sahara et les régions montagneuses ? Dans le même ordre d’idées, l’armée algérienne a redoublé, récemment, d’efficacité à nos frontières, en tuant le caïd d’un dangereux réseau à la solde d’Aqmi après avoir réussi, quelques jours auparavant, à démanteler un camp d’entraînement de jihadistes à Souk Ahras, en rapport avec celui implanté et démasqué à Jendouba. Sur leur lancée, les forces de sécurité et de l’armée algériennes avaient déjà «éliminé» plusieurs lieutenants de Abdelmalek Droukdal dont le dangereux Fateh Bouderbala, «émir» d’Aqmi pour la région d’Alger, et qui était recherché pour avoir commandité de nombreux attentats dont celui d’Alger qui a fait 31 morts et des centaines de blessés. Autant dire que, forcément, le modèle algérien en la matière ne peut pas ne pas être copié, voire adopté. C’est maintenant chose faite, scellée qu’elle fut par la visite de travail effectuée récemment en Tunisie par le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Oueld Kablia, à la tête d’une forte délégation composée essentiellement de hauts cadres de l’armée et de la sécurité dont les incontournables Hallouli Ammar et Mohamed Boustila. De bon augure.
Ridha Boukadi (Ambassadeur de Tunisie à Tripoli):”les forces de sécurité des deux pays se dresseront devant les groupes qui veulent détruire les relations entre les deux peuples”
L'ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Ridha Boukadi a déclaré, ce lundi à ShemsFM que les forces de sécurités des deux pays se dresseront devant les groupes qui tentent de détruire les relations entre la Tunisie et la Libye. L'ambassadeur a aussi souligné que des mesures de sécurité et des mesures économiques ont été prises afin de rouvrir le passage frontalier de Ras Jedir dans les prochaines heures.
Hamadi Jebali en Libye
Le chef du gouvernement Hamadi Jebali effectuera, ce lundi 7 janvier 2012, une visite de travail en Libye. Il sera accompagné du ministre de la Défense nationale Abdelkrim Zbidi et de celui des Affaires étrangères Rafik Abdesslem. En effet, une réunion tripartite regroupera M. Jebali avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et celui de la Libye Ali Zidane, à Ghadamès en Libye, selon une déclaration de M. Abdessalem à Radio Tataouine dimanche soir 6 janvier 2013. Cette réunion permettra d’étudier les relations entre les trois pays, notamment le dossier sécuritaire outre celui du passage frontalier de Ras Jedir bloqué depuis quelques jours.
Lutte contre le terrorisme: Droit au but, droit aux… caches d’armes
Nouvelle stratégie visant le démantèlement des réseaux de trafiquants d’armes Vers l’augmentation de la prime de risques au profit des forces de sécurité intérieure La lutte contre le terrorisme dans nos murs se poursuit inlassablement et sans le moindre relâchement. Tant dans les QG des services du ministère de l’Intérieur transformés en véritables «bunkers» que sur le terrain, l’état d’alerte est général, et on n’a de pensées et d’yeux que pour la nébuleuse intégriste. Où en sont les choses en ce moment ? Répondons, illico presto, que la lutte est désormais circonscrite sur les pistes pouvant conduire au démantèlement des réseaux de trafiquants d’armes. Selon une source policière au fait de ce dossier, «le plus urgent, à présent, est d’identifier la provenance des armes et de munitions et de localiser ensuite l’emplacement de leurs caches. C’est là une entreprise très difficile pour moult raisons, dont notamment la vulnérabilité de nos frontières et le long relâchement sécuritaire mis à profit par les contrebandiers, au lendemain de la révolution, pour introduire d’importantes quantités d’armes dans le territoire tunisien». Armes sophistiquées ? Dans ce contexte, la tâche de nos forces de sécurité intérieure a pris une propension autrement plus sérieuse, avec la saisie, récemment, d’armes qu’on dit sophistiquées (kalachnikovs, revolvers, fusils…), outre un arsenal d’appareils de vision et de détection qui n’ont rien à voir avec les saisies ordinaires et donc sans menace pour la sûreté nationale. C’est pourquoi, la nouvelle stratégie préventive inscrite dans le cadre de la lutte contre le terrorisme va axer sa priorité non seulement sur les jihadistes autour desquels l’étau ne cesse de se resserrer, mais aussi et surtout sur ce qui est désormais appelé, dans les milieux policiers, «le mystère des armes». Et pour espérer parvenir à élucider cette énigme, un contrôle plus musclé a été ordonné à nos frontières terrestres dont une bonne partie, affirment plusieurs sources policières concordantes, est aujourd’hui «entre de bonnes mains», à la faveur d’une présence plus imposante, 24 heures sur 24, des forces de sécurité intérieure et des soldats. Le tout avec la collaboration étroite des services algérien et libyen avec lesquels les échanges de visites et de renseignements, condition sine qua non de la réussite de cette stratégie, sont devenus de plus en plus fréquents, de plus en plus fructueux, ce qui a d’ailleurs sensiblement réduit le nombre d’infiltrés et d’opérations d’acheminement des armes. Motivation supplémentaire Dans la foulée, on parle d’une imminente augmentation de la prime de risques octroyée aux forces de sécurité intérieure. Objectif visé et dont la réalisation est ardemment défendue par les différentes composantes de ce corps qui considèrent cette prime (fixée jusqu’à présent à vingt dinars par mois) comme une «véritable humiliation» ! C’est d’autant plus vrai que ces forces, l’agitation sociale et la menace d’Al Qaïda aidant, sont désormais exposées à des dangers de tous les jours, voire de tous les instants. L’augmentation de ladite prime serait pour elles une motivation supplémentaire. On ne perdrait donc rien à l’ordonner pour le bien de tout le monde.
Audition d’Ali Harzi : L’envers et l’endroit
Il s’agit de l’affaire du meurtre de l’ambassadeur des Etats Unis en Libye, lors de l’attaque de l’ambassade le 11 septembre 2012, et dans laquelle le Tunisien Ali Harzi est parmi les suspects. Le président de la commission du renseignement au congrès a accusé Al Qaïda , comme étant l’instigatrice de cette attaque. Mais au-delà du fait de l’implication d’un Tunisien dans cette affaire, ce sont les retombées sur la souveraineté du pays, à partir du moment où des agents du FBI s’étaient spécialement déplacés en Tunisie pour l’interroger. A titre de témoin, dira-t-on du côté du ministère de la Justice, ou à titre d’inculpé, cela importe peu, car c’est de la légalité de cette procédure concernant l’intervention en Tunisie d’agents appartenant à un Etat étranger qui fait l’objet de contestation. Le concept de souveraineté, est d’origine grecque et signifie le droit exclusif d’exercer le pouvoir avec ses trois principales composantes (exécutif, législatif et judiciaire) par l’Etat dans un territoire déterminé. Selon le Jurisconsulte français du 16ème siècle, Jean Bodin « la souveraineté est la plus grande puissance de commander ». Une intervention avec la permission des autorités locales Selon le représentant du ministère de la Justice, l’intervention des agents du FBI en Tunisie est tout ce qu’il y a de plus légal, étant en exécution d’une commission rogatoire internationale, en vertu de la convention d’entraide judiciaire existant entre la Tunisie et les Etats-Unis. Il ajouta que le juge d’instruction a exécuté la commission rogatoire internationale conformément aux législations, nationale et internationale en vigueur Mais cela donne-t-il quand même le droit aux agents du FBI placés sous l’autorité du bureau fédéral américain, d’agir comme ils l’ont fait, et quand bien même ils aient été autorisés par le ministère de la Justice ? Selon Ahmed Rahmouni directeur de l’observatoire pour l’indépendance de la Magistrature, cela constitue une atteinte à la souveraineté nationale exhortant par là même l’ANC à procéder à une enquête sur les circonstances qui ont entouré la présence du FBI au tribunal de première instance de Tunis. La loi anti-terroriste justifie-t-elle l’intervention du FBI ? Certes, et comme l’avait déclaré le représentant du ministère de la Justice, cette procédure se justifie par les besoins d’une enquête en vertu de la loi anti-terroriste. Toutefois et selon la plupart des juristes et la majorité des représentants d’associations des droits de l’Homme, c’est une procédure qui constitue une atteinte aux droits de la défense, l’intéressé ayant été entendu sans la présence de ses avocats. En outre elle constitue une renonciation de l’Etat tunisien à son devoir de protection de ses citoyens. Et pour cause, il ne peut être extradé la règle de droit international privé consistant à dire qu’un Etat n’extrade pas ses nationaux. Bien qu’on ne puisse jamais connaître les vraies circonstances qui ont permis l’intervention du FBI dans l’enceinte du palais de Justice, cet acte constitue en lui-même une violation du secret de l’enquête, et par là même une atteinte à l’indépendance de la Justice. Coopération juridique ou entente « cordiale » Les autorités tunisiennes avaient déjà confirmé, il y a plus d’un mois, qu’elles sont prêtes à coopérer avec les Etats-Unis dans cette affaire, et en vertu des conventions signées entre les deux pays, afin d’empêcher qu’un coupable puisse se dérober à la Justice. Toutefois la culpabilité a-t-elle été établie ? Il n’y a aucune certitude à ce sujet, d’autant plus que le représentant du ministère de la Justice a déclaré dernièrement que Harzi a été entendu par les agents du FBI en tant que témoin. En l’occurrence, en quelle qualité les agents du FBI procèdent-ils à l’audition d’un citoyen tunisien, et de surcroît dans l’enceinte du palais de Justice ? C’est la raison pour laquelle, Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire pour l’indépendance de la Magistrature, a considéré cet acte comme étant une atteinte à l’indépendance de la Justice. Bien que le FBI a des bureaux partout dans le monde, au sein des différentes ambassades des EU, il ne peut agir à l’étranger qu’avec la permission des autorités locales, et en tout cas en vertu des conditions de la convention de coopération. Harzi, accusé et témoin En réalité, et selon certains observateurs tels que Ahmed Rahmouni, ainsi qu’un certain nombre de juristes, il n’y a rien qui permette, en vertu de la convention de coopération, l’intervention directe du FBI, police judicaire américaine , dans le pays étranger signataire de la dite convention. Cette police peut participer en délivrant des renseignements concernant l’accusé. Ce qui signifie que la coopération a été en l’occurrence au détriment de la souveraineté du pays d’une part et en violation des droits de l’homme. D’autant plus que Harzi ne pouvait être entendu en tant que témoin, dans une affaire où il est en même temps suspect. Il s’agit donc, selon la plupart des observateurs d’une entente, dans les coulisses entre les deux Etats plutôt qu’une coopération juridique, laquelle est subordonnée à des conditions limitées strictement par les clauses de la convention de coopération.
L’homme d’affaires Fethi Dammak interrogé pour implication dans le trafic d’armes et le financement des LPR
L’homme d’affaires, Fethi Dammak, connu pour ses activités commerciales dans les zones frontalières avec la Libye, est actuellement interrogé par les services judiciaires compétents pour trafic d’armes de divers genres, dont des quantités ont été saisies dans des locaux lui appartenant, ainsi que de devises. Cet homme d’affaires serait impliqué dans des plans visant l’assassinat d’autres hommes d’affaires et de financement de certains responsables des Ligues dites de protection de la révolution (LPR). L’instruction de l’affaire est encore à ses débuts et l’on s’attend à des révélations fracassantes quant à ses objectifs et ses ramifications tentaculaires.
Coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Tunisie La frontière sous haute surveillance
Daho Ould Kablia en visite en Tunisie à l'invitation de son homologue, a été reçu, avant-hier, par le chef du gouvernement tunisien, M.Hamadi Jebali. Entre l'Algérie et la Tunisie, l'urgence est à la coordination de l'action sécuritaire pour faire face au terrorisme, au crime organisé, à la contrebande et à la migration clandestine. Aussi, entre les deux pays, il est question de moyens pour promouvoir les échanges d'expertises entre les deux pays dans divers domaines de sécurité et de faciliter les opérations dans la zone de transit douanière. Pour ce faire, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia en visite en Tunisie à l'invitation de son homologue, Ali Laâraydh, a été reçu, avant-hier par le chef du gouvernement tunisien, M.Hamadi Jebali. Lors de cette visite, la protection des frontières communes et l'organisation de patrouilles conjointes entre les services de sécurité des deux pays, étaient au coeur des entretiens. Même dans le domaine de la protection civile, les deux pays se sont mis d'accord sur l'importance d'une action commune pour faire face aux catastrophes naturelles, comme les inondations, les séismes, les incendies et les dangers technologiques. Par la même occasion, une réunion des walis des régions frontalières des deux pays a porté sur la mise au point d'un programme d'action visant à développer ces régions et sur la gestion des affaires consulaires, à l'instar de la liberté de circulation des personnes et le droit à la propriété et le séjour. L'entretien élargi aux membres des deux délégations a porté sur les perspectives de développement des zones frontalières et les moyens de hisser l'action commune dans le domaine de la Protection civile. M.Ould Kablia a qualifié dans une déclaration à la presse, les points débattus de «sensibles et très importants», précisant qu'il s'agit du volet sécuritaire à la lumière des développements survenus en Tunisie. La coopération sécuritaire entre les deux pays évolue de manière sûre dans toutes les spécialités et entre les différents services de sécurité algériens et tunisiens, tant au niveau de l'armée, de la gendarmerie, des garde- frontières que de la Sûreté nationale, a poursuivi le ministre de l'intérieur. Evoquant l'échange d'expériences, il a souligné «la totale disposition de l'Algérie à accueillir toute personne désirant bénéficier d'une formation complémentaire dans les spécialités non dispensées en Tunisie soeur». Concernant la coopération bilatérale dans le domaine de la Protection civile, M.Ould Kablia a estimé nécessaire de hisser celle-ci, car il s'agit, selon lui, d'une partie indissociable de la Sûreté, insistant sur le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte contre les incendies, les inondations, les séismes et autres dangers technologiques. D'autre part, les mesures prises par les autorités tunisiennes concernant les facilités accordées aux Algériens en matière de résidence, de droit à la propriété et à la circulation, ont également été débattues lors de cette rencontre, a-t-il poursuivi. Les perspectives de développement des zones frontalières ont été examinées par les deux délégations qui ont traité en outre, des moyens d'activation des programmes de développement et des mécanismes de concrétisation des programmes et projets dans ces régions dans l'attente des décisions de la grande commission mixte algéro-tunisienne devant se réunir le premier trimestre 2013. Pour sa part, le ministre tunisien de l'Intérieur, M.Ali Laâraydh souligné «l'importance de promouvoir la coopération sécuritaire» entre son pays et l'Algérie, au plan opérationnel et en matière d'échange d'expertises et de formation. S'agissant des perspectives de développement des régions frontalières, le ministre tunisien a souligné «l'importance» de l'action commune pour développer ces régions et la concrétisation des projets et programmes au service des citoyens des deux pays. Enfin, la visite de M.Ould Kablia intervient après celle effectuée par le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, en Algérie et au cours de laquelle l'accent avait été mis sur le renforcement de la coopération et de la coordination en matière de sécurité entre les deux pays et le développement des régions frontalières. La visite intervient à un moment où plusieurs localités de la Tunisie ont connu des troubles sécuritaires marqué par le démantèlement d'un groupe terroriste du réseau Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), ainsi que par des affrontements entre les forces de l'ordre et les groupes armés dans plusieurs régions du pays et la découverte d'armes, de munitions de guerre et d'explosifs. A noter que paralèlement à la visite du ministre de l'Intérieur en Tunisie, le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, s'est rendu depuis deux jours dans les wilayas de Tebessa, Souk Ahras et Constantine.
Tunisie-Algérie: La sécurité, un impératif commun
• L’Algérie offre son expertise et son expérience pour lutter contre le terrorisme • Vers la mise en place d’un plan d’action pour le développement des régions frontalières «La sécurité de l’Algérie dépend de celle de la Tunisie et la sécurité de la Tunisie dépend de celle de l’Algérie», a affirmé, hier, le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Azouane Ould Kablia. A l’issue de son entretien, à Sousse, avec le président de la République provisoire Moncef Marzouki, M. Ould Kablia a indiqué que la rencontre a permis d’examiner les moyens de renforcer la coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Tunisie, à travers notamment l’échange d’expertises et des données pour combattre le crime et le terrorisme. Il a, dans le même contexte, fait part de la disposition du gouvernement algérien à soutenir la Tunisie pour impulser le processus de développement dans les gouvernorats frontaliers. «Les relations tuniso-algériennes ne sont jamais aussi pures qu’aujourd’hui et ne laissent augurer que du bien pour les deux peuples», a, pour sa part, indiqué le président Marzouki, renouvelant son invitation aux Algériens à visiter la Tunisie qui, a-t-il dit, «demeure ouverte à tous les Maghrébins». «Les Algériens bénéficient désormais du droit de propriété et peuvent aussi s’installer et travailler en Tunisie», a-t-il lancé, formant l’espoir de voir ces droits s’élargir davantage en prévision de l’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Selon Marzouki, la rencontre a permis également d’examiner les développements au Mali, faisant état, à ce propos, de la convergence des positions entre la Tunisie et l’Algérie concernant les derniers développements dans ce pays. «L’entretien qui a eu lieu entre le président de la République et le ministre algérien de l’Intérieur a, également, porté sur les préparatifs des travaux de la haute commission mixte tuniso-algérienne prévue en janvier prochain», a, de son côté, confié le porte-parole officiel de la présidence de la République, Adnène Mansar. La rencontre, a-t-il ajouté, a, aussi, permis d’assurer le suivi des décisions annoncées, lors des récentes visites en Algérie du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali et du président de la République Moncef Marzouki et d’examiner les moyens de leur concrétisation. Cette réunion a été, en outre, l’occasion de réaffirmer la volonté des deux pays d’intensifier l’échange d’expertises et de multiplier les sessions de formation en matière de protection civile pour lutter contre les catastrophes naturelles. Vers la création de patrouilles communes de surveillance des frontières D’autre part, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, s’est entretenu, lundi, au Palais du gouvernement, à la Kasbah, avec le ministre algérien de l’Intérieur. «L’entretien, qui s’est déroulé en présence du ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a porté, sur la coordination de l’action sécuritaire, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic et l’émigration clandestine, outre l’échange d’expertise entre les deux pays», a déclaré Ould Kablia à l’issue de la rencontre. Les deux parties ont, également, examiné les moyens permettant de faciliter le travail douanier dans les zones de transit, ainsi que la protection des frontières, a-t-il ajouté. Il a été, aussi, question de créer des patrouilles communes et de renforcer la coopération dans le domaine de la protection civile pour lutter contre les catastrophes naturelles et les inondations. «De leur côté, les gouverneurs des régions frontalières des deux pays se sont réunis pour mettre en place un plan d’action visant le développement de ces régions, outre la promotion des services consulaires comme la libre circulation des personnes et le droit de propriété et de séjour», a-t-il affirmé. Interrogé sur la situation au Mali, Larayedh a souligné la convergence des vues entre la Tunisie et l’Algérie qui rejettent toute intervention militaire dans ce pays, estimant que la question nécessite, essentiellement, une décision politique. L’expertise algérienne à la disposition de la Tunisie «L’Algérie ne ménagera aucun effort pour lutter contre le terrorisme et éradiquer les sources de tension et est disposée à mettre son expertise et son expérience pour faire face à ce phénomène», a affirmé, hier, le ministre algérien de l’Intérieur Dahou Azouane Ould Kablia. «Nous avons perçu chez la Tunisie une réelle intention de raffermir ses relations avec l’Algérie», s’est félicité le ministre algérien lors de son entretien avec le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar. A cet égard, il a évoqué les projets de développement prévus dans les régions frontalières, notamment dans les domaines des ressources hydriques, de l’infrastructure routière et de l’énergie. «La Tunisie a besoin de consolider ses relations avec l’Algérie dans les domaines de la sécurité et du développement et de tirer profit de son expérience en matière de lutte contre le terrorisme», a, pour sa part, indiqué Ben Jaâfar. Il a, dans le même contexte, estimé indispensable de coordonner ses efforts avec l’Algérie pour réduire les disparités régionales et impulser le processus de développement dans les zones frontalières ouest qui, a-t-il dit, demeurent tributaires de l’instauration d’un climat de sécurité et de stabilité sociales. L’entretien s’est déroulé en présence du ministre de l’Intérieur Ali Laâryedh et de l’ambassadeur d’Algérie à Tunis. Garantir la fluidité des marchandises vers la Libye Sur un autre plan, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et la Chambre économique tuniso-libyenne ont exprimé, hier dans un communiqué, leur inquiétude au sujet de la situation instable sur les frontières tuniso-libyennes. Depuis plus d’une semaine, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye se sont complètement arrêtés sur les frontières en raison du climat d’insécurité qui y règne, ce qui a empêché les camions de marchandises de circuler, en toute sécurité, dans les deux sens. Les deux organisations se sont dites «très inquiètes de cette situation» qui a causé des dégâts considérables aux entreprises tunisiennes qui exportent légalement vers la Libye et aussi des pertes à ceux qui opèrent sur ce marché. Elles ont appelé les autorités de tutelle «à prendre, dans l’immédiat, les mesures nécessaires pour garantir la fluidité du trafic des marchandises à travers les points et passages frontaliers tuniso-libyens». L’organisation patronale et la Chambre économique tuniso-libyenne ont exhorté, en parallèle, la société civile dans les zones frontalières à «jouer pleinement leur rôle à même de contribuer à l’amélioration de cette situation», l’objectif étant de préserver les intérêts économiques communs et les liens historiques entre les deux peuples tunisien et libyen. Elles ont mis en garde contre «les retombées de cette situation sur les relations économiques et les échanges commerciaux entre les deux pays».