lundi , 20 mars 2023
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Organisation d’une table ronde autour de la constitution

« Une première lecture de l'avant projet de constitution ", tel est le thème de la table ronde qui aura lieu mercredi 22 août 2012 à Tunis. Des professeurs de droit à l’instar de Iyadh Ben Achour, Ghazi Gherairi, Slim Laghamani, Salwa Hamrouni, Salsabil Klibi, Farhat Horchani, Chawki Gaddes, Amin Mahfoudhi, Néji Baccouche, Chafik Sarsar et Ridha Jenayah participeront à la rencontre organisée par l'Association tunisienne de droit constitutionnel et l'organisation " Démocracy Reporting International". La société civile prendra, également, part à cette tribune de réflexion qui traitera de divers thèmes tels que " le préambule et principes fondamentaux ", " la liberté de conscience, de religion et le libre exercice du culte ", " les instances constitutionnelles " et " la démocratie locale ". Les débats seront animés par le bâtonnier de l'ordre des avocats Chawki Tabib et le président de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme Abdessattar Ben Moussa.

Signes inquiétants de la déliquescence de l’État tunisien

Sans une action vigoureuse de l’État encouragé par la société civile, la déferlante fascisante s’imposera bientôt dans les espaces publics avant de régenter notre vie et transformer nos us et coutumes. La célébration de la nuit du destin à la Grande Mosquée de la Zitouna nous a gratifiés d’une scène étonnante. Houcine Laâbidi aux côtés des plus hauts dignitaires de l’État dont le Président de l’ANC et le chef du gouvernement provisoire. Houcine Laâbidi impose, l’Etat dispose M. Laâbidi? Mais si, vous le connaissez bien maintenant. Au train où vont les choses dans notre pays, il sera bientôt, qu’à la Providence ne plaise, l’icône de la contre-révolution religieuse! Il s’agit du saint homme qui confond notre prestigieuse Grande Mosquée avec son domicile personnel au point d’en changer les serrures pour s’assurer l’exclusivité de la direction de ce prestigieux espace de prière si cher au cœur des Tunisiens. N’a-t-il pas rabroué de la pire manière l’huissier-notaire qui a été chargé par le ministère des Affaires religieuses de lui intimer l’ordre de remettre les choses en l’état? Son refus, si fermement déclaré de rentrer dans les rangs, lui a valu révocation par décision ministérielle. Et que croyez-vous que fit notre pieux imam autoproclamé? Ameuter ses partisans et empêcher son successeur de pénétrer à la Zitouna. Il fit mieux encore en se métamorphosant en faiseur de rois, ou, plus exactement, d’imams, puisque dans un clair geste de défi envers l’État il a désigné de son propre chef l’imam de la Grande Mosquée! D’ailleurs, la plainte intentée par le Contentieux de l’État contre ce défenseur trop zélé de la Zitouna a été rejetée pour vice de forme ! On voudrait nous faire croire que les services juridiques du Contentieux de l’État sont peuplés d’incompétents incapables de rédiger un mémoire en bonne et due forme en vue d’une saisine! Or, c’est ce rebelle à l’autorité de l’État que MM. Ben Jaâffar et Jebali ont côtoyé là même où il n’avait aucun rôle officiel à jouer! Comprendra qui voudra ou qui pourra car cela est proprement rocambolesque ! Abracadabrantesque, dirait l’autre. N’est-ce pas là un signe manifeste de la déliquescence de l’État? Ainsi vont les choses dans le bateau ivre qu’est devenue, hélas, la Tunisie ! Autre signe de la déliquescence de l’État, les spectacles et manifestations culturelles perturbés et même annulés en raison de l’intervention violente de salafistes déterminés tant à Menzel-Bourguiba qu’à Kairouan ou encore à Bizerte. Les salafistes à la conquête du théâtre municipal de Tunis. (Ph. Thierry Brésillon). Mourad Amdouni, constituant et élu de la ville de Bizerte qui s’est rendu à Menzel-Bourguiba le 14 août au soir afin de protester contre l’interdiction faite à Lotfi Abdelli de présenter sa pièce humoristique ‘‘100% halal’’, nous apprend que «les salafistes ont fait leurs ablutions dans les locaux de la police» avant de se mettre à prier toute la soirée sur le trottoir de la salle où l’acteur, qui a été menacé de mort, devait se produire. Et M. Amdouni d’ajouter en parlant des salafistes: «S’ils n’avaient pas de garanties, ils n’auraient pas agi de la sorte» (‘‘La Presse’’, vendredi 17 août, p. 10). Au lieu de libérer l’accès à la salle de spectacle et d’arrêter les fauteurs de troubles, les autorités régionales invoquent des raisons sécuritaires et annulent la représentation de la pièce programmée. Celle-ci n’a-t-elle pas reçu le plus infâmant des labels par lequel on justifiera dorénavant tous les agissements contraires à la loi, à savoir le label de la soi-disant atteinte au sacré? Carte blanche aux intégristes violents Il est à signaler que les salafistes ont été bel et bien dédouanés par le porte-parole du ministère de la Culture qui ne leur trouverait, à la limite, aucun tort, puisqu’il a fièrement déclaré que «les salafistes n’ont perpétré aucun acte de violence, mais se sont juste alignés pour faire la prière devant le théâtre de Menzel-Bourguiba» (‘‘La Presse’’, vendredi 17 août, p. 10). Ils ont, certes, juste choisi le bon endroit et le bon moment pour se recueillir et s’adresser au Très-Haut ! Que d’autres aient choisi, eux, de passer une soirée ramadanesque en famille avec la perspective de se détendre en compagnie d’un humoriste, cela ne compte pas aux yeux de ce digne personnage officiel! Ainsi va l’état de la culture et de la liberté d’expression dans un pays où les forces de l’ordre sont promptes à agir contre des manifestants qui ne réclament qu’un peu d’eau en ces journées caniculaires de jeûne ou contre des ouvriers de chantiers qui exigent le règlement de leur salaire, mais se montrent si compréhensives envers ceux que M. Ghannouchi appelle affectueusement «nos enfants» et que M. Jebali considère des nôtres et non des extra-terrestres! Ainsi vont les choses à rebours du bon sens et de la logique dans un pays où le double langage règne en maître ! Et bien, pour n’avoir pas assuré l’ordre et fait respecter la loi le 14 à Menzel-Bourguiba et le 15 à Kairouan, les autorités ont comme donné carte blanche aux intégristes violents qui, rassurés par tant de complaisance, sinon de complicité («ablutions dans les locaux de la police» !) ont fait mieux encore à Bizerte le 16. Ils ont manié le sabre et moult armes blanches, fait couler le sang et tailladé visages et crânes de nombre de «mécréants» réunis à la Maison de la Culture pour commémorer l’arrivée de Yasser Arafat et de Palestiniens chassés du Liban en 1982! À se demander s’il y a vraiment un commandant à la barre ! Si, le Premier ministre provisoire s’est permis de se demander publiquement dernièrement en constatant les tas d’immondices qui défigurent nos bonnes villes: «Mais où est le gouvernement?», les simples citoyens que nous sommes n’avons-nous pas le droit d’exprimer toute notre perplexité en nous interrogeant: «Mais où est le ministre de l’Intérieur? Son rôle n’est-il pas d’assurer la paix civile? N’a-t-il pas pour mission d’exercer la légitime violence de l’État contre tous ceux, sans distinction aucune, qui se permettent de perturber l’ordre public? Faudrait-il finir par croire qu’il y a aujourd’hui une catégorie de Tunisiens à qui la loi ne s’applique pas? Pourquoi cette mansuétude? Pour récompenser quel service rendu? Rendu à qui? À la communauté nationale ou seulement à Ennahdha dont les salafistes sont le bras armé? Et, pour finir, pourquoi cette nouvelle poussée de fièvre salafiste et pourquoi en ce moment précis?» Du rêve de révolution au cauchemar quotidien Un militant des droits de l'homme agressé par des extrémistes religieux à Bizerte. Il ne faudrait pas s’attendre à voir le porte-parole du ministère de l’Intérieur répondre à ces questions. Il a, tout bonnement, justifié l’absence des forces de l’ordre devant la Maison de la Culture de Bizerte par «une erreur d’appréciation» ! Et cela après les événements qui, les deux jours précédents, eurent pour cadre Menzel-Bourguiba et Kairouan! Les victimes couturées suite aux violences salafistes à Bizerte apprécieront sans doute cette belle argumentation! C’est ce qui s’appelle se moquer du monde et faire injure à l’intelligence des Tunisiens! Voilà le respect que nos gouvernants nous manifestent! Et dire que, dans un moment de grande euphorie, nous avons cru avoir réalisé une véritable révolution et avons alors rêvé d’une Tunisie moderne, ouverte, tolérante, égalitaire et démocratique! Les salafistes n’ont pas tardé, cependant, à substituer à notre rêve d’une révolution réussie un cauchemar quotidien! L’heure de la contre-offensive afin de stopper le rouleau compresseur intégriste et rétrograde n’a-t-elle pas déjà sonné? À défaut d’une action vigoureuse de l’État encouragé par la société civile, la déferlante fascisante s’imposera bientôt dans les espaces publics avant de s’immiscer dans nos affaires personnelles, régenter notre mode de vie et transformer nos us et coutumes séculaires…

Retour de vacances pour les salafistes

Après s’être éclipsés pendant quelque temps, au point que plusieurs médias s’interrogent sur le sens de cette absence, les salafistes ont refait surface, accaparant de nouveau l’attention de l’opinion publique, notamment à la fin de ce mois saint de Ramadhan. Les salafistes semblent avoir choisi pour cible des événements culturels, qu’ils jugent blasphématoires ou contraires à l’Islam. Ils ont, récemment, multiplié les actes de sabotage des œuvres, spectacles et autres événements artistiques, à commencer par des sit-in de blocage sur les lieux des spectacles, jusqu’à l’attaque armée de la maison de la culture de Bizerte dans la soirée du 16 août dernier... Ces hostilités orientées contre la culture et l’art, se produisent et se multiplient tout en gagnant en ampleur et en gravité, hostilités auxquelles les forces de l’ordre et le gouvernement ripostent bien timidement et, parfois, ne se manifestent pas du tout. Ainsi, au cours d’une même semaine, trois attaques ont été perpétrées, ayant pour cibles des événements culturels. Le phénomène avait débuté bien avant ces trois attaques, avec l’exposition d’El Abdelliya, quand un groupe de salafistes et de délinquants avait saccagé les œuvres d’art exposées qui, selon eux, portaient atteinte au sacré. Ensuite, est survenu l’empêchement du spectacle de Lotfi Abdelli à Menzel Bourguiba, suivi du sabotage du concert de Lotfi Bouchnaq accompagné de la troupe des « soufis » iraniens à Kairouan, pour en arriver au grave incident de Bizerte. En cette soirée, quelque 200 "barbus" ont fait usage de violence pour empêcher la tenue d’une conférence organisée par une association bizertine, dans le cadre de la "Journée d’El-Aqsa" et qui comptait parmi les présents l’ancien détenu libanais dans les geôles israéliennes, Samir Qantar, indésirable pour eux car considéré pro régime de Bachar El Assad en Syrie. Au cours de cette dernière attaque, les assaillants ont fait usage de bâtons et de sabres, ce qui a engendré plusieurs blessés, dont des images poignantes ont été diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux et ont entraîné un grand mouvement de colère et d’indignation parmi l’opinion publique. Ennahdha, en tant que parti islamiste au pouvoir est pointé du doigt pour avoir été passif face à cette violence et clément avec les salafistes. Certains accusent Ennahdha même de complicité. De leur côté, les autorités compétentes se sont montrées peu convaincantes tant par l’inaction, voire carrément leur inertie, que par les commentaires. Ainsi, l’intervention des forces de l’ordre a tardé à venir ou alors a fait défaut dans la plupart des cas. Face aux accusations de l’opinion publique et notamment l’opposition, le ministère de l’Intérieur se justifie tantôt par "la délicatesse de la situation, tantôt par "une mauvaise appréciation de la situation". Toujours est-il que le même département de l’Intérieur reste peu bavard et peu explicite à ce sujet comme s’il y avait une crainte dissimulée à l’égard de ces groupes de salafistes. Dans le cas contraire, il s’agirait bien alors, selon les observateurs, d’une complaisance. Le ministère de la culture, lui, s’est contenté de diffuser un communiqué, qui déplore, condamne, et regrette les incidents. Ce communiqué n’a nullement impressionné les salafistes puisqu’ils ont repris, le soir même, leurs attaques "de plus belle". En fait qui sont-ils, ces salafistes? Pourquoi font-ils si peur? Et pourquoi ciblent-ils la culture précisément? Autant de questions qui intriguent et auxquelles on ne trouve pas forcément les bonnes réponses. On sait tous que les islamistes extrémistes se sont structurés depuis la révolution sous forme de partis politiques ou d’associations, et plusieurs d’entre eux ont graduellement obtenu leurs visas. Sauf que les évènements récents ne portent la signature d’aucun organisme connu et officiellement reconnu. Les salafistes qui ont agressé, battu, pillé, détruit, portent juste des barbes, des jilbabs, des drapeaux noirs et parfois des armes blanches ou des matraques. Il s’agit probablement d’individus qui essaient de faire la loi d’une manière arbitraire en ayant recours à la manière forte et en semant la terreur parmi les populations paisibles. Ou bien, y aurait-il quelqu’un qui se cacherait derrière eux et qui serait en train de tirer les ficelles en orchestrant leurs actes? Il reste tout de même évident que ces salafistes, s’en prennent, généralement et bien clairement, à la culture et aux œuvres d’art. Et c’est là justement où réside le caractère dangereux de leurs actes. En effet, étant donné que l’art et la culture, en général, représentent l’expression civilisationnelle d’un peuple, toute répression et tout étouffement en la matière équivaut à un étouffement de toute la civilisation. La Tunisie, riche de son histoire trois fois millénaire, de sa diversité, de son ouverture et de sa modernité, est en train de se faire voler cette richesse. Si ces salafistes veulent ôter les couleurs du pays, effacer ses traits et faire taire sa voix, ils projetteraient d’aller trop loin. Et ils y parviendront si le gouvernement continue à leur faire les yeux doux et si les partis politiques et la société civile se laissent faire ou adoptent la politique de l’autruche et une attitude molle et passive.

Les salafistes font leur loi le jour de l’Aïd à Bizerte

Des groupes de salafistes, majoritairement barbus et dont certains portaient le qamis, se sont attaqués, le jour de l’Aïd vers 10h du matin, à des maisons à Wed Laâssal à Bizerte, les envahissant à la recherche d’une personne Selon des témoignages, ces personnes apparentées au mouvement salafiste étaient armées de bâtons et de sabres et recherchaient un individu qui aurait agressé un des leurs. Les habitants auraient essayé d’alerter et de contacter la police pendant plus d’une heure mais en vain, précisent les mêmes témoins.

Gabès : Allons-nous vers une confrontation entre salafistes et chiites?

Les forces de sécurité et des sages sont parvenus, vendredi soir, à empêcher la situation de dégénérer au centre-ville de Gabès, à la suite de confrontations entre des manifestations à l’occasion de la célébration de la « Journée de soutien à Al Qods » et des membres du courant salafiste. Les forces de sécurité ont pu séparer les deux groupes (manifestants et salafistes). Les salafistes qui ont barré la route à cette marche, juste après son départ à la place Aïn Essalam. Un échange de coups de pierres et de bâtons s’en est suivi. Des participants ont, en outre, expliqué que cette marche comprenait des Chiites, des nationalistes et des activistes du Parti des travailleurs et de l’association « Raii Al Mostaqbal » (l’opinion de l’avenir) et que les slogans scandés condamnaient Israël et appelaient à la libération d’Al Qods. En parallèle, des témoins oculaires ont souligné que le groupe salafiste a scandé des slogans accusant les Chiites de « porter atteinte aux compagnons et aux épouses du prophète ». Ils les ont accusé, en outre, de « soutenir le président syrien Bachar Al Assad.

Ennahdha et les réformes institutionnelles en Tunisie

Le chercheur italien analyse les perspectives d’évolution des institutions politiques en Tunisie sous la poussée du parti islamiste Ennahdha au pouvoir. Depuis le début 2012, la Tunisie a accueilli plus de deux millions de touristes, ce qui représente une augmentation de 40% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est due à la stabilité interne amenée par la nouvelle action politique et sociale du gouvernement tunisien, déterminé à se démarquer concrètement du précédent régime, dirigé par Zine el-Abidine Ben Ali. Exilé en Arabie Saoudite avec son épouse, l’ancien président de la république a été récemment condamné à la réclusion à perpétuité pour la mort de la répression des insurgés «Révolution de jasmin». Ennahdha a besoin de regagner sa crédibilité Les autorités tunisiennes travaillent également à récupérer les richesses que Ben Ali et sa famille avaient transférées à l’étranger pendant les années de son régime. À cet égard, l’actuel président du gouvernement, Hamadi Jebali, a annoncé que, pendant les dernières semaines, la Tunisie a réussi à récupérer des biens d’une valeur de 28 millions d’euros (M€), que Ben Ali avait placés au Liban et qu’on soupçonne d’être le résultat du pillage des richesses tunisiennes organisés par le clan de l’ancien président de la république. En outre, le gouvernement a annoncé que les élections législatives en Tunisie auront lieu le 20 mars prochain, auxquelles participeront probablement aussi les islamistes de Hizb Ettahrir. Après avoir exercé ses activités illégalement, ce parti a récemment obtenu l’autorisation du gouvernement tunisien de mener des activités politiques. Considérant comme principal point de son programme politique l’application de la chariâ comme loi fondamentale de l’État, Hizb Ettahrir a le plus grand soutien au sein du mouvement salafiste tunisien. La "troïka" au pouvoir survivra-t-elle plus longtemps aux divergences politiques et idéologiques qui la traversent. En attendant, le parti islamique modéré Ennahdha a besoin de regagner sa crédibilité, après l’enthousiasme qui a suivi l’élection de l’Assemblée nationale constituante (Anc). Le parti a pris un nouveau virage, tout en élisant Rachid Ghannouchi comme leader du parti avec plus de 72,5% des votes. Il va travailler pour mieux préparer les prochaines élections législatives du 2013, désirant présenter Ennahdha avec un visage différent de l’actuel. La fracture insurmontable entre Ennahdha et les autres Un autre visage sera certainement celui de la future constitution, qui sera peut-être affectée par la récente demande officielle de l’Unicef d’inclure les droits des enfants au sein de la nouvelle constitution de la Tunisie, dont le texte est en cours de rédaction et qui devrait être achevé à l’automne prochain. Toutefois, il convient de noter que les accords entre les forces politiques représentées dans l’Assemblée constituante tunisienne sont bloqués, pouvant conduire à une fracture insurmontable entre Ennahdha, qui détient la majorité, et la plupart des autres formations politiques, qui se présentent comme réformiste. Le conflit est basé sur le choix du type de régime politique : ce sera le plus grand changement de la Constitution de la Tunisie, qui devrait définir le rôle des principaux acteurs institutionnels (parlement, président du gouvernement et président de la république) à l’avenir en Tunisie. Ennahdha soutient la création d’un système purement parlementaire, tandis que les autres partis un semi-parlementarisme marqué par un rôle plus «actif» du président de la république qui aurait des prérogatives claires. Une seule bannière, celle de la république, trône désormais en Tunisie. Actuellement, les deux positions sont loin d’être en mesure de trouver un consensus et on peut craindre une éventuelle impasse durable. Pour éviter que cela se produise, la possibilité d’organiser un référendum sur ce point précis n’apparaît pas seulement comme une solution possible pour débloquer la situation, mais comme une acceptation d’une contradiction irrésoluble entre les différentes positions.

Un Franco-Tunisien agressé avec son épouse par des barbus à Bizerte

Cardiologue et président de l’Association «Agur Tunes», l’auteur de ce témoignage évoque les violences subis par son frère, Franco-Tunisien, et l’épouse française de ce dernier, agressés par des salafistes à Bizerte.1 Hier (vendredi 16 août, Ndlr) à Bizerte, mon frère Jamal, en vacances dans cette ville où il possède une petite maison au cœur du quartier arabe, a été agressé et battu par des barbus qui lui ont hurlé devant sa femme et sa fille. Le motif: sa femme française et sa petite habillée à l’européenne. Trauma crânien, arcade sourcilliaire ouverte, dos ensanglanté… ils ont fait aujourd’hui même les valises pour rentrer en France. J’ai alerté les autorités françaises, le consulat à Bizerte, qui ont conseillé de porter plainte au procureur. Jamel est un élu de la république française; il est conseiller régional de la Sarthe.Il a été reçu en grandes pompes au mois de mars par des représentants de l’Assemblée nationale constituante (Anc) du gouvernement tunisien. Il a visité, avec une délégation parlementaire du Parti Socialiste français toute la république. Ils ont donné 400.000 euros pour des associations de protection des femmes isolées. Cette agression contre un représentant du peuple français est grave et sera médiatisée. Le gouvernement de M. Jebali en porte l’entière responsabilité. Par son inaction, il encourage les groupes violents et condamne le pays à une dérive violente qui peut l’entrainer dans un cycle infernal M. Lârayedh, ministre de l’Intérieur, est soit incompétent pour ce poste sensible, soit complice des salafistes. Il doit démissionner. Quant au gouvernement islamiste, il doit savoir que notre communauté tunisienne est outrée par ces comportements irresponsables et que le moment venu nous nous positionnerons en conséquence. * Cardiologue et président de l’association «Agur Tunes»

Assaut des salafistes à Bizerte à coups d’armes blanches : Plusieurs blessés

Ce soir du jeudi 16 août 2012, la Ligue tunisienne pour la Tolérance a organisé, en collaboration avec une dizaine d’autres associations, une manifestation à titre de soutien à la cause palestinienne à La Maison de jeunes de Bizerte. Mais une centaine de salafistes ont attaqué les participants, présents à l’événement, alors qu’ils collaient photos, et affiches. Motif de cet assaut, la présence de l’ex-détenu libanais dans les prisons israéliennes, Samir El Qantar, « qui n’a pas le droit de s’exprimer » selon les salafistes parce qu’il est pro-Bachar et contre la révolution syrienne… Bilan de cette « ghazoua » des salafistes ce soir à Bizerte, selon Slaheddine El Masri, président de la Ligue tunisienne pour la Tolérance, un certain nombre des membres desdites associations ont été, plus ou moins, grièvement blessés par des armes blanches : Mongi Tayachi, blessé à la tête à coups de « machette », est toujours sous surveillance à l’hôpital régional de Bizerte, Chokri Gharbi, quelques points de sutures et Khaled Bou Jemâa le visage amoché et tabassé. D’autres personnes « s’en sont sortis » avec des hématomes, Toujours selon Slaheddine El Masri, la police est intervenue, mais trop tard, après la fin des violences, malgré les appels au secours lancés par les organisateurs dès le début des affrontements.

En Tunisie, les femmes se sentent menacées

La jeune blogueuse Lina Ben Mhenni*, icône de la « révolution de jasmin », manifeste lundi soir à Tunis pour le retrait d'un projet d'article de la Constitution qui revient sur le principe d'égalité des sexes. LE FIGARO. - Allez-vous participer à la manifestation ce soir? Lina Ben Mhenni. - Bien sûr! Le 13 août, c'est la Journée nationale de la femme tunisienne. Cela correspond à l'anniversaire de la promulgation du Code de statut personnel (une série de lois édictées après l'indépendance en 1956 par le président Bourguiba pour instaurer l'égalité juridique entre l'homme et la femme dans plusieurs domaines, NDRL ), que l'on fête chaque année. Mais aujourd'hui n'est pas une fête. Le droit des femmes est de plus en plus menacé par Ennahda, le parti islamiste qui est au pouvoir en Tunisie depuis octobre 2011. Actuellement, le débat porte sur le projet de l'article 28 de la Constitution, qui se réfère non pas à «l'égalité» mais à la «complémentarité» entre la femme et l'homme. Il faut absolument retirer cet article. On ne sait pas comment le gouvernement pourrait l'utiliser. Ça pourrait très bien être une première étape avant de légaliser la polygamie par exemple. Sous Ben Ali, on luttait pour faire progresser le droit des femmes, notamment pour obtenir l'égalité devant l'héritage. Aujourd'hui, on doit se battre juste pour préserver nos acquis. C'est une véritable régression! La situation des femmes s'est-elle déjà détériorée depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes? Les femmes se sentent menacées, elles hésitent à se balader dans la rue en robe. Les mêmes policiers qui attaquaient les femmes voilées sous Ben Ali s'en prennent aujourd'hui aux filles en jupes! Alors qu'il n'y a aucune loi obligeant les femmes à se couvrir, celles qui portent une jupe un peu courte peuvent se retrouver au commissariat. En juin, l'actrice Rym el-Banna s'est fait agresser et traiter de «pute» par des policiers parce qu'elle portait une robe de plage. Craignez-vous une répression policière violente ce soir? C'est très possible. La répression est de retour: jeudi dernier, une quarantaine de personnes ont été arrêtées après la manifestation à Sidi Bouzid, parmi lesquels des mineurs! Moi-même, j'ai été tabassée par dix policiers la semaine dernière lors d'une manifestation pacifique contre le gouvernement à Tunis. Les policiers risquent d'autant plus d'être agressifs que certains manifestants, dont je fais partie, vont marcher sur l'avenue Bourguiba et non pas sur l'artère Mohammed V, qui est le seul itinéraire autorisé par le ministère de l'Intérieur. Mais le parcours autorisé est exactement le même que celui qu'on avait le droit d'emprunter sous Ben Ali, quand on organisait des manifestations propalestiniennes par exemple! Si les gens sont morts pendant la révolution, c'est pour que l'on puisse manifester librement. Si je ressors dans la rue aujourd'hui, c'est pour dire qu'il y a des gens qui résistent contre cette nouvelle dictature, qui ne baissent pas les bras. * Lina Ben Mhenni a activement participé à la «révolution de jasmin» en appelant sans relâche au soulèvement sur son blog «A Tunisian Girl». Le nom de cette professeur d'anglais de 29 ans avait été cité en 2011 pour le prix Nobel de la paix. Elle est désormais éditée en France (A Tunisian Girl, Indigènes éditions).

« Attahrir » joue l’intermédiaire pour libérer « notre frère » l’agresseur de Mourou

Le porte-parole officiel du parti Attahrir, Ridha Belhadj, a confirmé sa médiatision en vue d’obtenir la libération de l’agresseur de cheikh Abdelfattah Mourou et de convaincre la victime de retirer sa plainte cintre l’agresseur qu’il a qualifié de « notre frère ». Ridha Belhadj, cité par Achourouk, a dit : « Nous sollicitons la délivrance pour notre frère détenu. Nous l’assurons de notre sympathie bien qu’il ait fauté », ajoutant qu’il a déployé d’énormes efforts pour que Mourou abandonne les poursuites judiciaires, mais que celui-ci n’a pas retiré sa plainte. La famille de l’agresseur dont l’instruction de l’affaire est en cours, a présenté un dossier médical attestant que le prévenu souffre de troubles mentaux