lundi , 5 juin 2023
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La société civile se mobilise pour la fille violée poursuivie en justice

La société civile se mobilise pour soutenir la jeune fille violée par des policiers qui s’est retrouvée aujourd’hui poursuivie en justice pour… atteinte à la pudeur. Ce n’est pas l’Afghanistan mais la Tunisie… Des représentants de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme ont lancé aujourd’hui des appels pour un rassemblement samedi devant le ministère de la Femme ou celui de l’Intérieur sinon à 15 heures à la Place des droits de l'Homme pour condamner la partialité des juges dans cette affaire. Mercredi, la fille violée, le 3 septembre dernier, a comparu au tribunal, accusée d’atteinte à la pudeur. Son procès a été fixé au mardi 2 octobre. Des appels ont été lancés pour que les Tunisiens se libèrent ce jour là et viennent nombreux manifester devant le Palais de la Justice, à la rue Bab Benat, au centre-ville de Tunis. Sur les réseaux sociaux, les internautes crient leur colère contre le ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh et son collègue Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, les accusant de complicité de viol.

La Tunisie doit accepter toutes les recommandations de l’ONU sur la libre expression, dit le TMG de l’IFEX

Tout en saluant l'acceptation par la Tunisie de 110 de ses 125 recommandations lors d'un examen la semaine dernière aux Nations Unies, le Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX (TMG de l'IFEX) demande à la direction du pays d'adopter sans retard les recommandations concernant la liberté d'expression. De plus, le TMG de l'IFEX demande une remise en question de la fondation juridique du refus de mettre fin à la criminalisation de la diffamation, comme le demande une recommandation que le pays a rejetée lors de la Examen périodique universelle (EPU) de la Tunisie, recommandation adoptée à Genève. Pendant sa présentation lors de la séance de la EPU le 19 septembre, le Ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitoire, Samir Dilou, a invoqué une fois de plus l'idée de la « tradition » et de la « culture » pour éviter de répondre à des questions précises concernant la situation des droits de la personne et de la liberté d'expression en Tunisie. Le Ministre s'est servi d'un argument utilisé de manière répétée pour apaiser les défenseurs des droits de la personne lorsqu'il a dit que « la Tunisie a besoin de plus de temps pour bâtir une culture des droits de la personne ». Les idées sur la tradition sont facilement manipulées pour supprimer la dissidence et la liberté d'association et d'expression en Tunisie, où des violations du droit à la liberté d'expression sont commises en toute impunité au nom des « valeurs sacrées ». Le TMG de l'IFEX invite le gouvernement tunisien à se conformer aux mécanismes du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et à adopter des mesures immédiates pour mettre pleinement en œuvre les recommandations avancées lors de la Revue périodique universelle sur la liberté d'expression. Tandis que le ministre Dilou affirmait que la Tunisie jette les bases d'un État qui respecte les droits de la personne tout en respectant également son identité culturelle, le TMG de l'IFEX continue de documenter des cas de civils déférés devant des tribunaux d'exception pour les punir d'exprimer leurs opinions, comme dans celui d'un ancien conseiller du président en attente de procès devant un tribunal militaire. « On continue de citer les professionnels des médias à procès devant des magistrats qui ne sont pas encore pleinement indépendants, pour la simple raison qu'ils font leur travail, ou on les menace de poursuites », dit Kamel Labidi, journaliste tunisien qui a pris la parole le 19 septembre dans une intervention au nom du TMG de l'IFEX et de l'Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, (CIHRS), groupe membre du TMG. Labidi est l'ancien responsable du service d'assistance juridique du TMG de l'IFEX et ancien président de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC), qui a mis fin à ses travaux en juillet après avoir annoncé qu'elle ne pouvait plus agir dans l'atmosphère d'instabilité et d'obstruction qui règne actuellement. L'INRIC a en outre rendu public un rapport exhaustif de 300 pages (accessible en ligne en anglais, en arabe et en français) qui contient des recommandations sur la réforme des médias destinées à contrer les effets de l'assaut incessant dirigé contre les médias sous le régime de Ben Ali. Les membres du TMG de l'IFEX, qui ont salué ce rapport, ont adopté un grand nombre des mêmes recommandations, élaborées en consultation avec des représentants, nombreux et variés, de la société civile et des médias en Tunisie. Aux Nations Unies la semaine dernière, le Ministre tunisien des Droits de l'homme et de la Justice transitoire a déclaré que le gouvernement avait amorcé des consultations auprès des syndicats des médias et autres afin d'assurer la liberté des médias, et qu'il réalisait la réforme avec intégrité. Pourtant, les ONG locales et les experts des médias affirment n'avoir pas été consultés de manière appropriée, et que le gouvernement tunisien agit unilatéralement, sans aucune transparence lorsqu'il décide du sort de la liberté d'expression et des médias. On assiste depuis le début de l'année en Tunisie à de nombreuses tentatives pour contrôler les médias, notamment à des attaques contre les journalistes. Le gouvernement continue par exemple à désigner sans consultation les dirigeants des médias. Fin août, les journalistes ont entrepris un sit-in pour protester contre la nomination comme directeur général de l'influente société d'édition Dar Assabah de Lotfi Touati, personnage controversé qui travaillait pour la police, qui a été impliqué dans des affaires de corruption et dans le putsch de 2009, réalisé avec le soutien du gouvernement, contre le bureau élu démocratiquement du Syndicat national des journalistes tunisiens. Le 13 septembre, Touati a frappé avec sa voiture un journaliste qui manifestait, envoyant celui-ci à l'hôpital, lors d'un incident que les témoins et les avocats ont qualifié de « tentative d'assassinat » délibérée. Cet incident faisait suite à des propos tenus par Habib Ellouze lors d'une manifestation publique qui s'est déroulée dans la casbah la semaine précédente. Ellouze est un dirigeant du parti Ennahdha, tenant de la ligne dure, qui a pressé le gouvernement « de frapper les médias opposés à la Révolution ». Lors d'une intervention devant l'ONU le 19 septembre, Ghias Aljundi du PEN International et du TMG de l'IFEX, a fait part de sa préoccupation devant le recours grandissant à la violence contre les journalistes, les artistes et les écrivains, et devant l'échec du gouvernement qui ne parvient pas à mettre fin à ces agressions. « Les dirigeants politiques et religieux appellent ouvertement à la violence contre les journalistes, et le gouvernement n'intervient pas », a-t-il dit. « Un vide juridique est créé qui permet au gouvernement de contrôler la presse, et on met clairement du retard à entreprendre des réformes juridiques, comme la mise en œuvre des décrets sur les médias, adoptés l'an dernier par le gouvernement provisoire. » « Jamais, depuis le 14 janvier 2011, le secteur des médias en Tunisie n'a été aussi menacé, en raison de la multiplication des restrictions à la liberté de la presse, et de la volonté du gouvernement de mettre la main sur les médias publics », a déclaré Labidi au TMG de l'IFEX. « Mais, d'un autre côté, et fort heureusement, jamais la solidarité entre les journalistes tunisiens n'a été aussi forte, et leur volonté aussi tenace de défendre la liberté d'expression et l'indépendance des médias publics. » Le TMG de l'IFEX demande aux autorités tunisiennes de mettre en œuvre de manière inconditionnelle les recommandations du rapport de la EPU, celles en particulier concernant la liberté d'expression, la liberté de réunion et l'indépendance de la magistrature. Il demande également au gouvernement de prendre des mesures pratiques afin de garantir dans la pratique la liberté d'expression dans la nouvelle constitution et, en outre, de mettre en œuvre des réformes véritables de la magistrature. Enfin, le TMG de l'IFEX se réjouit de la participation du gouvernement tunisien aux activités de l'ONU et d'autres organismes de défense des droits, notamment de la décision d'accueillir en octobre des Rapporteurs spéciaux de l'ONU et de la Commission africaine sur la situation des défenseurs des droits de la personne.

Elle porte plainte pour viol contre deux policiers et se voit inculpée “d’atteinte à la pudeur”

Si les femmes tunisiennes bénéficient d'une protection légale sans équivalent dans le monde arabe, la réalité est souvent bien difficile. Pour preuve, ce nouveau scandale qui défraie la chronique : une jeune-femme violée par plusieurs policiers a été inculpée jeudi 26 septembre "d'atteinte à la pudeur et de voies de fait". Explications. L’affaire fait grand bruit dans le monde des défenseurs des droits et des libertés en Tunisie. Mercredi 26 septembre, plusieurs ONG, dont l'Association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne des droits de l'homme, ont dénoncé dans un communiqué les poursuites engagées par un juge d’instruction contre une jeune-femme, inculpée d'atteinte à la pudeur et de voies de fait. Plus tôt dans la journée, celle-ci avait été convoquée par le juge avec son fiancée, pour être confrontée à deux policiers contre lesquels elle avait porté plainte pour viol et qui ont été incarcérés. Mais elle s’est retrouvée également en position d’accusée. Les ONG dénoncent « une procédure qui transforme la victime en accusée, qui vise à la terroriser et à l'obliger, elle et son fiancé, à renoncer à leurs droits ». Et de mettre en cause « le sérieux de l'engagement du gouvernement à appliquer le plan national de lutte contre la violence faite aux femmes ». De son côté, le gouvernement dément une quelconque intervention de sa part dans l’affaire. « Nous nous sommes comportés comme il fallait. Ce qui devait être fait a été fait, les trois agents ont été arrêtés tout de suite », a réagi le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche. Retour sur les faits. Scandale Selon la jeune femme victime du viol, elle était dans une voiture avec son fiancé lorsque trois policiers les ont abordés. Deux d'entre eux auraient violé la jeune femme pendant que le troisième tenait en respect son ami. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur avait alors déclaré que le couple avait été retrouvé par les policiers dans une position immorale. S’il avait précisé que cela ne justifiait pas le viol, ses déclarations avaient fait scandale. Selon les défenseurs des droits, l’affaire serait symptomatique d’un climat de harcèlement des policiers à l’égard des femmes, au motif de leurs tenues vestimentaires trop dénudées ou de leurs sorties nocturnes sans un homme de leur famille. Le gouvernement rejette cependant ces accusations. « Ce sont des actes isolés, il ne faut pas y voir quelque chose d'organisé ou de généralisé. Les policiers sont aussi des citoyens avant tout et lorsqu'ils commettent des fautes, on applique la loi sans équivoque », a assuré Khaled Tarrouche.

En Tunisie, une femme violée est poursuivie pour “atteinte à la pudeur”

Plusieurs ONG tunisiennes ont dénoncé, mercredi 26 septembre, les poursuites pour "atteinte à la pudeur" engagées contre une jeune femme violée par deux policiers, alors que le gouvernement dominé par les islamistes est régulièrement accusé de s'en prendre aux droits des femmes. Alors que les deux policiers ont été incarcérés pour viol, la jeune femme et son fiancé "ont été convoqués par un juge d'instruction mercredi 26 septembre pour une confrontation où elle est entendue en tant qu'accusée du délit d'atteinte à la pudeur et voies de fait", selon un communiqué signé notamment par l'Association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne des droits de l'homme. Les signataires dénoncent une procédure qui "transforme la victime en accusée, qui vise à la terroriser et à l'obliger, elle et son fiancé, à renoncer à leurs droits". Les associations s'interrogent aussi "sur le sérieux de l'engagement du gouvernement à appliquer le plan national de lutte contre la violence faite aux femmes". UNE "POSITION IMMORALE" Le 3 septembre dernier la victime et son fiancé étaient dans leur voiture lorsqu'ils ont été abordés par trois policiers. Deux d'entre eux ont violé la jeune femme pendant que le troisième gardait son ami. L'affaire avait fait scandale, d'autant que le porte-parole du ministère de l'intérieur, Khaled Tarrouche, avait déclaré que le couple avait été retrouvé par les policiers dans une "position immorale", tout en précisant que cela ne justifiait pas le viol qui a suivi. Les associations féministes tunisiennes dénoncent depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes d'Ennahda le comportement de la police à l'égard des femmes, qui seraient régulièrement harcelées pour leur tenue vestimentaire ou lors de sortie nocturnes sans un homme de leur famille. Les femmes tunisiennes bénéficient du statut le plus moderne du monde arabe depuis la promulgation du Code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956 instaurant l'égalité des sexes dans plusieurs domaines.

Le frère d’Abou Iyadh envisage de porter plainte contre Ali Laaraydh

Dans une déclaration au journal « Echourouk », Adel Ben Hcein le frère d’Abou Iyadh le leader du mouvement salafiste dijahdiste en Tunisie, a exprimé son intention de porter plainte contre Ali Laryadh le ministre de l’intérieur devant des autorités judiciaires compétentes pour atteinte morale et matérielle à l’égard de sa famille. Il a décidé de mandater les avocats, le français Robert Charvain et Bechir Essid pour le défendre. Adel Ben Hcein a souligné le dommage moral et matériel subit par sa famille lors de la perquisition par les forces de la sécurité du foyer d’Abou Iyadh le 14 septembre, le jour des incidents de l’ambassade américaine, sans motif juridique. Commentant les méthodes et le comportement du ministère de l’intérieur, Adel Ben Hcin a dit qu’elle lui rappelle celles de Ben Ali.

Rached Ghannouchi promet la fermeté face aux salafistes

Paroles en l'air ou changement d'attitude d'Ennahdha vis-à-vis des radicaux flirtant avec Al-Qaïda ? "Les salafistes jihadistes sont un danger pour la Tunisie, et après l'attaque de l'ambassade américaine, l'État tunisien doit serrer la vis", a décalré Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste au pouvoir. « À chaque fois que des partis, ou des groupes outrepassent d'une façon flagrante la liberté il faut être ferme, serrer la vis et insister sur l'ordre », a déclaré le chef du parti tunisien islamiste Ennahdha (au pouvoir), Rached Ghannouchi, avant d'ajouter que « ces gens là représentent un danger non seulement pour Ennahda mais pour les libertés publiques dans le pays et pour sa sécurité, c'est pour cela que tous nous faisons face à ces groupes mais avec des outils respectueux de la loi ». Ces déclarations interviennent alors que l'action politique du pouvoir a été vivement critiquée par Béji Caïd Essebsi. S’exprimant lors d’une conférence de presse à Tunis, jeudi 20 septembre, le fondateur du parti d’opposition Nidaa Tounès (l’Appel de la Tunisie) a violemment fustigé les ambiguités et les contradictions de la coalition au pouvoir, composée des islamistes d’Ennahdha et de deux partis de centre gauche, Ettakatol et le Congrès pour la république (CPR). « Les violences anti-américaines que la Tunisie a connues sont le résultat de la politique de tolérance envers des groupes prônant la violence », a-t-il déclaré. « Si ce gouvernement devait poursuivre cette politique, il nous conduira vers l'abîme. (…) Il a échoué et n'est plus en mesure de diriger le pays, c'en est fini de la troïka ». Virage difficile Le gouvernement doit négocier un virage difficile : la prolongation de ses fonctions après un an de pouvoir, qui est la limite théorique. De son côté Rached Ghannouchi a par ailleurs rejeté ces accusations de laxisme à l'encontre du gouvernement tunisien, qui n'a pas arrêté, alors qu'il en avait la possibilité cette semaine, le chef jihadiste Abou Iyad soupçonné d'être derrière l'attaque du 14 septembre contre l'ambassade des États-Unis et une école américaine. « Le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden est resté beaucoup d'années libres et les services secrets internationaux sont restés longtemps sans l'arrêter donc ce n'est pas étonnant que quelqu'un disparaisse (...) mais la police va le poursuivre jusqu'à ce qu'il soit arrêté », a déclaré Rached Ghannouchi. Deux jours après la publication, le 19 septembre, de nouvelles caricatures du prophète Mohammed par le journal satirique français « Charlie Hebdo », le pays redoute des violences contre les intérêts de la France en Tunisie. Selon Rached Ghannouchi, les forces de l'ordre sauront désormais empêcher tout débordement. « La police a bien retenu sa leçon et je ne pense pas que cela (les violences, NDLR) va se reproduire vendredi », a-t-il assuré. Film anti-islam : les Occidentaux redoutent de nouvelles protestations La journée du vendredi 21 septembre pourrait être marquée par de nouvelles protestations dans les pays musulmans contre le film anti-islam et les caricatures du Prophète publiées dans l’hebdomadaire satirique français, Charlie hebdo. Depuis dix jours, plus de 30 personnes ont péri dans des manifestations. Jeudi 20 septembre, ils étaient un millier d’étudiants, armés de bâtons, à défiler dans les rues d’Islamabad pour protester contre « L'innocence des musulmans », film produit aux États-Unis et dont un extrait circule sur Internet. Au cours des échauffourées qui ont éclaté avec la police, cinq policiers et six manifestants ont été blessés. À Kaboul et Téhéran, des manifestants ont protesté à la fois contre le film et contre la publication mercredi par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo de caricatures du prophète Mohammed. À Téhéran, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de France en criant « mort à l'Amérique », « mort à Israël » et « mort à la France ». Appels à la prudence Les Occidentaux, Paris en tête, craignent que la publication des caricatures en France n'accroisse les tensions et n'entraîne de nouveaux débordements vendredi 21 septembre. Dans la soirée du 21 septembre, Paris a invité les ressortissants français dans les pays musulmans à la prudence. Il leur a été conseillé de rester chez eux vendredi. Autre sujets d’inquiétude pour les autorités françaises, la sécurité des soldats français en Afghanistan et au Liban. La France a ordonné la fermeture vendredi des ambassades, consulats et écoles françaises dans une vingtaine de pays musulmans. De leurs côtés, les États-Unis ont eux annoncé avoir acheté des espaces publicitaires sur des chaînes de télévision pakistanaises pour diffuser des spots destinés à calmer la colère des musulmans contre le film. À Paris, la sécurité est toujours renforcée autour de l'immeuble abritant la rédaction de Charlie Hebdo, et, comme à Tunis, toute manifestation de protestation contre le film ou les caricatures interdite.

Amnesty International regrette le rejet de la dépénalisation de la diffamation et de la non-discrimination

Dans un communiqué en date du 21 septembre 2012, Amnesty International (AI) « se félicite que la Tunisie ait apporté son soutien à de nombreuses recommandations importantes, notamment celles concernant le respect de la liberté d'expression, le renforcement des mécanismes de justice de transition et l'instauration de mesures destinées à combattre l'impunité » mais regrette cependant le rejet de la Tunisie « de recommandations sur la dépénalisation de la diffamation, la non-discrimination à l'égard des femmes, la non-discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'abolition de la peine de mort ». Un rejet qui serait, selon AI, « en contradiction flagrante avec l'engagement de la Tunisie de veiller au respect de la liberté d'expression » qui exprime sa préoccupation quant à «l'utilisation persistante de dispositions législatives répressives datant du régime Ben Ali qui pénalisent l'exercice du droit à la liberté d'expression, en particulier l'usage répété des articles 121 et 226 du Code pénal pour sanctionner des atteintes aux valeurs sacrées et des troubles à la moralité et à l'ordre public». L’organisation demande également « avec force » le rejet du projet de loi présenté à l'Assemblée nationale constituante en août 2012 qui érige en infraction pénale la diffamation de la religion. Amnesty International regrette également « le rejet par la Tunisie des recommandations demandant la dépénalisation des relations entre personnes de même sexe », mais aussi, le rejet des « recommandations demandant l'abolition de la discrimination à l'égard des femmes, en droit et en pratique » ainsi que celles en faveur « de l’abolition de la peine de mort ».

La justice transitionnelle en débat dans les régions

Des séances-débats interrégionales autour de la justice transitionnelle ont été organisées, samedi, par la commission technique de supervision du débat national autour de la justice transitionnelle, dans les gouvernorats du Kef, Sfax, Sousse, Kairouan, et Tozeur, sous le thème de « visions et conceptions ». Des représentants des gouvernorats et de la société civile, des défenseurs de droits de l’Homme, des militants politiques, des syndicalistes et des experts en droit, ainsi que des victimes de la dictature, avant la révolution, ont présenté des témoignages sur leurs combats et souffrances. Le débat ouvert a tourné autour de cinq axes qui sont « la révélation de la vérité et la sauvegarde de la mémoire », « les dédommagements matériels et moraux et la réhabilitation des victimes », la « reddition des comptes », « la réconciliation » et « la réforme des institutions » Au cours de ces séances-débats, les participants ont présenté des propositions autour des moyens pour rompre avec les méthodes de l’ancien régime et qui étaient fondées sur la répression, la marginalisation et la diffamation des citoyens, des intellectuels et des militants. Ils ont, en outre, demandé d’appliquer l’amnistie législative générale, à travers la création d’une commission d’enquête sur les violations et les dépassements, depuis l’indépendance et jusqu’à ce jour. Ils ont, aussi, appelé à demander des comptes aux symboles de la corruption afin de réaliser la transition démocratique et les objectifs de la révolution, et de compenser les mal subi par les victimes et leurs familles. Par ailleurs, les participants ont souligné la nécessité d’accorder l’intérêt nécessaire au dossier des disparus et des militaires agressés et ayant subi la torture, sous les régimes précédents. Ils ont affirmé que « la disparition des dossiers de la corruption et des archives des infractions au sein de l’institution sécuritaires et dans les autres structures de l’Etat impliquées dans les affaires de répression et de corruption » est le principal facteur qui entrave le succès de la justice transitionnelle. Les participants ont appelé à « la restauration de la mémoire populaire et la réécriture de l’Histoire du pays », en dévoilant la réalité des violations, et en veillant à réhabiliter l’image du militant. A la fin des séances-débats, les participants se sont constitués en équipes de travail pour l’élaboration d’une série de propositions, en vue de les transmettre aux autorités centrales. Des appels ont été lancés pour que la composition de l’instance nationale de supervision de l’exécution de la justice transitoire soit indépendante, loin des tiraillements politiques et ayant le droit d’accès à toutes les données et informations.

Justice transitionnelle: Les archives, ces témoins du passé

Serait-il possible, aujourd’hui, en cette étape transitoire, de compter sur notre système d’archivage pour dépouiller les vérités voilées des décennies durant? Qui a accès aux archives des ministères et des administrations publiques, où les dossiers de la corruption et de la malversation sont encore en suspens? Pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre en vigueur le décret-loi promulgué au lendemain de la révolution portant droit d’accès à l’information auprès du grand public? Autant de questions à poser pour découvrir les tenants et les aboutissants des affaires des blessés et des martyrs, mais aussi pour mettre le doigt sur les maux et les plaies du passé qui ne cessent de saigner, alors que leurs auteurs courent toujours dans l’impunité totale. Dans ce contexte, comment faire et agir pour rendre justice aux personnes lésées ? D’où l’intérêt et la nécessité d’asseoir la justice transitionnelle, dans son acception la plus large. C’est ce que cherche à mettre en place le ministère des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle. Dès le 14 avril dernier, ce ministère a lancé un dialogue national portant sur la justice transitionnelle auquel ont été conviées toutes les composantes de la société civile en Tunisie, et ce, à travers des forums et des discussions visant à éclairer le public et baliser le chemin à parcourir. Dans cette optique, l’Association tunisienne des gestionnaires des archives a organisé, hier à Tunis, une journée d’étude ayant pour thème «Rôle des archives dans la réalisation de la justice transitionnelle», en présence des archivistes et des professionnels du secteur. Les intervenants se sont penchés sur le système de catalogage et de stockage des documents et des fichiers dans l’administration tunisienne et son apport dans la découverte des vérités et l’incrimination des corrompus. Fouiller dans les annales de l’histoire d’un pays, où régnait la dictature depuis plus d’un demi-siècle n’est guère une mission facile. Cela exige, comme l’a affirmé M. Hedi Jallab, directeur général des Archives nationales, un véritable parcours du combattant, car effectuer des investigations et des enquêtes établissant les preuves argumentaires pour condamner ou acquitter qui que ce soit relève d’une lourde responsabilité. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la neutralité et la transparence administratives sont de mise dans le traitement des archives et leur conservation, du moment qu’elles jouent le rôle de témoins sur des faits et des pratiques classés dans le tiroir du passé. Ces documents pourraient être, aujourd’hui, la seule piste existante. Mme Asma Shiri Abidi, directrice générale aux services du conseiller juridique auprès du gouvernement, s’est arrêtée sur le programme du gouvernement au sujet de la transparence administrative. Sa communication s’est focalisée sur l’impératif d’exercer le droit d’accès à l’information et aux documents administratifs, dans le but d’asseoir les fondements de la justice transitionnelle. Par conséquent, il importe d’optimiser le décret-loi y afférent qui a été promulgué et amendé en mai 2011. En fait, la sauvegarde des archives publiques, leur exploitation à bon escient et leur mise à la disposition des bénéficiaires, tout en préservant, bien entendu, les données personnelles et la vie privée, feraient certainement partie des supports et documents nécessaires qui contribuent à la restitution des droits et la réalisation de la justice transitionnelle. C’est ce qu’a relevé Mme Mériem Houidi, du ministère de la Justice, lors de son intervention qui s’est articulée autour des axes fédérateurs, à savoir la définition de la justice transitionnelle, celle des archives et son apport dans le dédommagement et la restitution des droits requis, leur appui argumentaire dans la découverte de la vérité. Pour dire que la responsabilité est de taille dans la conservation de la mémoire collective. Cette journée se veut également une occasion pour présenter des recommandations visant à consacrer la neutralité de l’administration et éviter l’instrumentalisation des structures des archives. Elle a pour objectif de sensibiliser les professionnels du secteur quant à la nécessité de protéger les archives de tout risque de dégradation, de dommages ou de perte. Et pourtant, la quête de la vérité n’occulte pas autant de difficultés. Tel est le cas de la commission d’investigation sur les dépassements et abus, créée avant le 14 janvier 2011, dont le responsable est Taoufik Bouderbala. Bien qu’elle ait fait du chemin, cette commission a été confrontée à maints obstacles l’empêchant d’accéder aux archives nécessaires dans le traitement des dossiers des martyrs et blessés de la révolution. «Au cours de notre mission, nous avons été confrontés à des rapports balistiques incomplets, des informations administratives manquantes et à l’absence de preuves fondamentales pour vérification des faits et condamnation des auteurs», déclare M. Mohamed Chihaoui, membre représentant de ladite commission. Des difficultés et des blocages qui auraient fait perdre le droit des plaignants à une justice transitionnelle rapide et équitable.

Rached Ghannouchi: “les salafistes Djihadistes constituent un danger réel pour la Tunisie”

Dans une interview accordée à l'AFP, le leader du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a déclaré ce vendredi que " les salafistes Djihadistes constituent un réel danger pour la Tunisie". "L'état doit être ferme envers ces personnes surtout après l'attaques de l'ambassade des Etats-Unis" a t'il renchérit." En outre, le président du Mouvement Ennahdha a souligné que "les salafistes ne constituent pas une menace pour Ennahdha seulement mais pour toutes les libertés et surtout pour la sécurité du pays".