Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a recensé, pendant le mois de juillet 2013, le plus haut nombre d’agressions enregistré durant les dix derniers mois. Ainsi, dans son rapport mensuel, le centre répertorie 40 agressions qui ont visé 64 personnes (14 femmes et 50 hommes), de divers médias : 8 télés, 7 radios, 9 journaux, 6 journaux électroniques, un magazine. Les agressions ont aussi touché de journalistes indépendants (free lance). Le centre recense, entre autres, 12 agressions physiques, 10 cas d’interdiction de travail, 5 agressions verbales, 5 harcèlements, 2 menaces de morts (Jamel Arfaoui du quotidien Assahafa et Faouzi Arbi Snoussi du journal Dhed Essolta (Contre le pouvoir)), une arrestation, une condamnation et une menace de porter plainte. Selon le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, les forces de l’ordre sont les premiers agresseurs des journalistes, avec 18 agressions dénombrées, suivies par les partisans du gouvernement 9 cas et ceux de l’opposition 6 cas. La majorité des agressions ont eu lieu à Tunis (24 agressions), suivie par Gafsa et Kairouan (4 agressions chacune), puis le Kef et Monastir (2 agressions chacune) et Tataouine, Jendouba, Sidi Bouzid et Hammamet (1 agression chacune). Autre point à relever, on note que les 24 premiers jours de juillet, 15 agressions ont été enregistrées alors qu’on signale 25 agressions durant les 6 derniers jours, soit 4 agressions par jour. Le centre note, aussi, que la période qui a suivi le décès de Brahmi a prouvé l’inaptitude des forces de l’ordre, du gouvernement, des partis au pouvoir et opposants, à accepter le travail journalistique. Autre fait grave constaté par le centre est le fait que certains journalistes de la Télévision nationale ont refusé de déclarer des agressions qu’ils ont subies, ce qui peut compromettre leurs prochaines couvertures.
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Tunisie – Assassinat de Mohamed Brahmi: Un Front de salut national pour sortir de la crise!
Des partis politiques et des composantes de la société civile ont annoncé la formation d'un «Front de Salut national», à l'issue de leur réunion, tenue à l'aube du vendredi et consacrée à l'examen de la situation politique après l'assassinat de l'homme politique Mohamed Brahmi.
Selon un communiqué, rendu public ce vendredi 26 juillet par les parties prenantes à cette réunion, ce Front se chargera de la formation d'une Instance supérieure nationale pour le salut national, laquelle instance aura pour mission, avec l'appui d'experts en droit constitutionnel, de finaliser la rédaction de la Constitution dans un délai de deux mois, et de la soumettre, dans un deuxième temps, au référendum.
Le Front de Salut national se chargera, également, de former un gouvernement de salut national et dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections. Ce nouveau gouvernement sera présidé par une personnalité politique indépendante et consensuelle et prendra un ensemble de mesures économiques, sociales, politiques et sécuritaires urgentes et préparera des élections démocratiques libres et transparentes.
Dans leur communiqué, les parties prenantes à cette réunion imputent au mouvement Ennahdha la responsabilité de la recrudescence de la violence et la prolifération du crime politique dont ont été victimes Lotfi Naghdh, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Elles ont également appelé à poursuivre les manifestations et les sit-in pacifiques devant les sièges du pouvoir local et régional et également devant le siège de l'Assemblée nationale constituante pour exiger sa dissolution et celle de ses instances provisoires.
Le texte du communiqué précise que les partis politiques et les composantes de la société civile se sont dits prêts également à appeler le peuple tunisien à la désobéissance civile pacifique en assurant un minimum de services sociaux et de santé, imputant au mouvement Ennahdha la pleine responsabilité de toute provocation émanant des milices contre la réaction populaire.
Le communiqué est signé par les représentants des parties politiques et associatives participantes à la réunion, parmi lesquelles, le parti des Travailleurs, Nidaa Tounes, le courant réformateur d'Ettakatol, El Kotb, le parti socialiste, la voix des Agriculteurs, le parti d'avant-garde arabe démocratique, l'Organisation tunisienne de lutte contre la torture, et l'Union des diplômés chômeurs.
Tunisie- Assassinat de Brahmi: Manifestation à Tunis pour la dissolution de la Troïka au pouvoir
Des milliers de Tunisiens, représentant les divers partis d'opposition et la société civile, ont manifesté, vendredi, à Tunis pour la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement provisoire. Qui mènent le pays vers le précipice... Suite à l'appel à la grève générale lancé par l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), de nombreux manifestants ont fait le déplacement jusqu'au siège du syndicat, à la Place Mohamed Ali, au centre-ville de Tunis, pour crier leur mécontentement suite au décès du député opposant Mohamed Brahmi, assassiné jeudi, vers midi, au sortir de sa maison, à la Cité El Ghazala, au nord de Tunis, par deux individus appartenant à un groupe salafiste jihadiste, le même ayant assassiné, le 6 février, l'autre dirigeant de l'opposition Chokri Belaïd, selon le même mode opératoire et avec la même arme, selon les premières indications du ministère de l'Intérieur à propos du drame. Des solgans anti-Ennahdha et Rached Ghannouchi La manifestation a commencé aux environs de 10 heures et les manifestants ont par la suite remonté l'avenue Bourguiba afin d'atteindre le ministère de l'Intérieur. La foule compacte s'est arrêtée vers 11h30 devant le bâtiment gris du ministère où elle a entonné l'hymne nationale avant de crier le désormais célèbre «Dégage !» au gouvernement en place. La foule est restée bloquée quelques minutes devant les barbelés entourant le bâtiment bien gardé par un grand nombre d'agents, avant de se disperser dans le calme. Tout le long de la manifestation, on a pu entendre de nombreux slogans appelant à faire tomber le gouvernement actuel, jugé désormais illégitime. Rached Ghannouchi et les membres de son parti, Ennahdha (au pouvoir), ont également été traités d'assassins pendant la marche. A noter la présence plusieurs représentants de l'ordre des avocats parmi lesquels Basma Khalfaoui, la veuve de Chokri Belaïd. Egalement présente à la manifestation, l'avocate Leïla Ben Debba a rappelé que la publication des résultats de l'enquête préliminaire sur l'assassinat de Chokri Belaïd par le ministère de l'Intérieur allait se résumer à «du vent» et que les conclusions de l'enquête ne servaient qu'à faire diversion. Pas d'affrontement ni d'incident majeur à signaler à midi malgré la présence de nombreux véhicules de police aux abords de l'avenue Habib Bourguiba et l'extrême tension palpable lors de la marche. Rendez-vous devant l'Assemblée constituante Un grand nombre des manifestants se sont donnés le mot pour rejoindre l'Assemblée nationale constitutionnelle (ANC), au Bardo, à l'Ouest de Tunis, pour appeler à la dissolution de cette assemblée qui a dépassé son mandat légal (arrivé à échéance le 21 octobre 2012) d'un an, , sans réaliser la mission pour laquelle elle a été élue : la rédaction d'une nouvelle constitution et l'organisation de nouvelles élections. Deux heures plus tard, l'avenue Habib Bourguiba allait être submergée par des manifestants de l'autre camp, les partisans du parti islamiste Ennahdha, sortis après la prière du vendredi, de la mosquée Al Fath, à l'Avenue de la Liberté, à quelques centaines de mètres de là. Pour ces manifestants, il s'agit plutôt de défendre le gouvernement et sa «légalité».
Les milices fascisantes pro-pouvoir ou les petits monstres d’un pays déboussolé
Après les Ligues de protection de la révolution (LPR) voici donc les Ligues de protection de la nation et des citoyens (LPNC). Ainsi la Tunisie, conséquemment aux soubresauts de la révolution de la liberté, de la dignité et de la justice sociale, n'aurait rien trouvé de mieux pour, dit-on, faire face aux LPR, des milices fascisantes pro-pouvoir – qui enveniment le quotidien des Tunisien-nes depuis mai juin 2012 – que d'inventer d'autres milices, les LPNC. Celles-ci se fixent comme but de faire barrage aux sinistres LPR. Elles n'ont pourtant rien à envier à leur alter égo. Le pays serait-il à ce point déboussolé? A-t-il à ce point perdu tous repères pour enfanter ainsi des petits monstres? Certes le ridicule ne tue pas mais il peut faire beaucoup de mal si l'on n'y prend garde. En tout cas cela n'augure rien de bon. Et c'est, à n'en pas douter, sinon une défaite du moins une régression politique et morale pour tous! Syndicaliste blessé dans l'attaque de l'Ugtt par des membres des Ligues de protection de la révolution, le 4 décembre 2012. L'enquête sur ces attaques s'est perdue dans les méandres goouvernementales. Qui veut protéger qui? Régression politique: la responsabilité en revient à tous ceux et celles qui ont eu la charge de gérer le pays dans cette phase historique de la transition. Ceux qui sont au pouvoir en tout premier lieu évidemment mais également, il faut le dire, beaucoup de ceux qui sont dans l'opposition(1). J'en veux pour preuve le laxisme du pouvoir à l'égard des dépassements tantôt des groupes salafistes (autoproclamés gardiens de l'ordre moral et/ou religieux) tantôt des ligues fascisantes LPR (autoproclamées, elles, «» de la révolution). Et dès lors que l'Etat hésite, laisse faire ou pire : affiche sa complaisance à l'égard de diverses milices qui lui disputent pourtant ses prérogatives, il ne faut pas s'étonner qu'elles trouvent là un terreau propice pour proliférer(2). Et si ce laxisme se double d'une incompétence manifeste en matière de gouvernance et tout particulièrement en négligeant d'apporter un minimum de réponses en matière de justice sociale, alors... Car comme chacun sait la nature a horreur du vide. Et si, de plus, la violence physique et verbale se banalise partout et dans tous les milieux (dans la rue, dans les médias, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale constituante, ANC...), alors il y a de quoi s'inquiéter et s'interroger. Et c'est à n'en pas douter un processus d'une extrême gravité car l'on sait quelles conséquences cela a entraîné dans d'autres pays. La régression morale, quant à elle, nous incombe toutes et tous ! Car, outre les conséquences désastreuses sur les plans politique, social et sécuritaire, il revient à chacun de s'interroger sur les raisons profondes qui favorisent ces dérives. Comment en effet expliquer que la Tunisie se réveille, au lendemain d'une révolution pour la liberté, la dignité et la justice sociale, avec le spectacle de ces milices ou de ces groupes salafistes(3) et/ou jihadistes(4) qui n'ont rien d'autres à nous proposer que la violence comme perspective. Se contenter de la seule réponse politique, quand bien même nécessaire, est à mes yeux une erreur à ne pas commettre. Les réponses à de telles dérives sont à rechercher ailleurs : dans notre système scolaire et éducatif, dans nos familles, nos comportements individuels dans les espaces publics, dans les contenus des programmes des médias et des réseaux sociaux... bref, c'est dans le patrimoine culturel qu'il nous faut creuser. Et profondément! C'est là que l'on trouvera les premiers éléments de réponses à cette violence. La responsabilité est collective mais également individuelle. Mais cela demandera du temps et se fera sur plusieurs générations. Partout où ces milices passent, c'est la violence et le sang. Qu'attend le gouvernement Ennahdha de réagir? En attendant les réponses immédiates relèvent du domaine politique. De même qu'il faut réaffirmer la dissolution des ligues de «protection» de la révolution il faut refuser de se laisser entraîner – sous le prétexte, quand bien même légitime, de refuser le diktat de celles-ci – dans une nouvelle aventure ou à une violence répondrait une contre-violence tout aussi violente. Certains, de bonne foi, s'appuient sur ce dicton bien de chez nous qui rappelle que «fajâan edhib wa la guatlanou» (mieux vaut effrayer le loup que de le tuer) mais à vouloir jouer avec le feu on risque de se brûler et de brûler la maison avec. On sait quand et comment cela commence mais on ne sait jamais quand et comment cela se termine. D'autant qu'il y a fort à parier que nos «foulouls» locaux qui manipulent tout ce joli monde et tous ces «baltagya (5)» se frottent les mains. Alors LPR, salafistes, jihadistes ou LPNC... c'est du pareil au même dès lors qu'ils prônent la violence ! Notes : 1-Il faut dire qu'en plus des piètres résultats de l'ANC, on ne peut qu'être médusé par certains hommes politiques et tout cela renvoie une piteuse image de l'ensemble de la classe politique. 2- Et quand on voit ce qui se passe sur plan économique avec un développement du marché dit «parallèle» et de la contrebande, qui faisait les beaux jours des divers intermédiaires durant le règne des clans Ben-Ali/Trabelsi on est en droit de se poser des questions quant aux liens plus ou moins occultes entre ces secteurs et le développement des milices actuelles. Même s'il faut reconnaître que des milliers de jeunes trouvent dans ce marché parallèle le moyen de pallier au chômage afin de subvenir aux besoins de leurs familles. (Voir Crisis Group). 3- Selon certaines sources, on estime à quelques dizaines de milliers le nombre de militants des groupements salafistes tunisiens mais il faut également compter une bonne partie de la base militante du mouvement Ennahdha, notamment parmi la jeunesse, qui n'est pas très éloignée idéologiquement des thèses salafistes. 4- On estime à 800 le nombre de Tunisien-nes qui combattent dans les rangs jihadistes en Syrie. Ce chiffre a été annoncé par le ministre tunisien des Affaires étrangères qui précise néanmoins qu'il y a quelque 1.500 Takfiris qui se trouveraient, en Syrie. 5- Les «foulouls» sont ceux des clans du régime de Moubarak comme le furent les Trabelsi chez nous; les «baltagia» sont les hommes de mains du régime de Moubarak. LPR, salafistes, jihadistes ou LPNC... c'est du pareil au même dès lors que tous ces groupes, qui prônent la violence, traduisent l'échec cuisant du gouvernement qui hésite, laisse faire ou pire: affiche sa complaisance à leur égard.
Trois activistes de Feminism Attack dénoncent la violence de la police
L'organisation tunisienne Feminism Attack a annoncé sur sa page Facebook officielle que 3 de ses militantes ont été arrêtées, dimanche, en début de soirée, devant le ministère des Affaires de la femme et de la famille. Les trois militantes féministes, Sana Chamekh, Ines Zaghdoudi et Abir (alias Vladimir Leonov), étaient en train de taguer sur les murs du ministère le slogan suivant «A bas le ministère du harem du Sultan». Elles ont été emmenées au commissariat de la rue Charles de Gaulle, interrogées, puis relâchées en fin de soirée. Selon l'avocate Leila Ben Debba, présente sur les lieux, les 3 activistes ont été conduites à l'hôpital après avoir subi des agressions. Traces de blessures sur la bouche de Sana Chamekh à la suite des violences policières (Ph. Lina Ben Mhenni- Blog: Tunisian Girl). Lina Ben Mhenni qui accompagnait les activistes à l'hôpital, a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM avoir été empêchée de filmer par les agents de sûreté et ceux de la direction de l'hôpital. Abir, une des fillettes arrêtées, a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM avoir été frappée et insultées par les agents de police, ainsi que ses deux camarades.
Le syndicat national des forces de sécurité intérieures aux artistes : c’est notre droit de ne pas assurer votre sécurité si…
Le porte-parole du syndicat national des forces de sécurité intérieures, Chokri Hamada, s’est exprimé ce lundi 22 juillet 2014 sur Express Fm, au sujet de la plainte déposée par le syndicat contre le général Ammar, Foued Mebazaâ, Mohamed Ghannouchi et Arbi Nasra. Chokri Hamada s’est également prononcé sur le conflit qui oppose le SNFSI à certains artistes. Le porte parole du syndicat national des forces de sécurité intérieures a déclaré que la plainte contre le général Ammar, Foued Mebazaâ, Mohamed Ghannouchi et Arbi Nasra pour « incitation à assassiner et à la participation dans le complot contre la sûreté de l'Etat » a été décidée pour que « que la responsabilité et le rôle de chacun, le 14 janvier 2011 soient définis ». Parce qu’il y a « des martyrs des forces de l’ordre qui sont morts aussi après le 14 janvier. En effet, des zones d’ombres persistent encore sur ce qui c’est passé », selon ses dires. Pour ce qui est des rapports tendus entre les forces de sécurité et les artistes, qui durent depuis un certain temps, Chokri Hamada a expliqué, que « la révolution a été faite pour la liberté et la dignité, il est donc de notre droit, à nous aussi, en tant que policiers de profiter de cette révolution ». Il a par ailleurs, accusé les artistes de manquer de respect et de ridiculiser les forces de l’ordre pour donner de la matière à leur spectacle. Mais insiste t-il : « On est avec la critique constructive » tout en mettant en garde ces derniers « qu’on est là pour assurer leur sécurité mais c’est notre droit de ne pas l’assurer en réponse à ce qu’ils disent ».
Le mouvement Tamarrod lance une marche sur Tunis
La coordination nationale du mouvement Tamarrod (Rébellion) organise, mardi matin, une conférence de presse, à Sidi Bouzid, pour annoncer la marche sur la capitale. La liste des membres de la coordination s'établit comme suit : Haythem Al Ouni, Salma Bouraoui, Monem Amami, Zied Selmi, Mounir Chelbi, Aymen Hani, Mouhab Mendli, Mohamed Walid Attach et Mourad Ayachi. Le mouvement Tamarrod, à l'instar de son équivalent égyptien dont il s'inspire, est constitué de jeunes en rupture avec les partis politiques, toutes tendances confondues. Il estime que le gouvernement actuel dominé par le parti islamiste Ennahdha a confisqué la révolution de la liberté et de la dignité et a échoué dans tout ce qu'il a entrepris. Et appelle à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), dont ce gouvernement est issu, et à la constitution d'un gouvernement de salut public.
Les forces de l’ordre arrêtent deux rappeurs à Medjez El Beb puis les relâchent
Selon les déclarations d’une source du syndicat régional de la sécurité de Béja, ce 21 juillet sur Shems Fm, deux rappeurs d’origine Keffoise ont été arrêtés dans la soirée d’hier, samedi 20 juillet. Il explique que leur arrestation est survenue environ 1h après le début du spectacle qu’ils donnaient, dans le cadre du festival de Medjerda à Medjez El Beb (Gouvernorat de Béja). Les policiers postés à l’entrée de la salle de spectacle ont arrêté Maher Chebbi et Romdhane Jebali « parce qu’ils ont proféré des insultes et des propos diffamatoires à l’encontre des forces de l’ordre ». L’intervenant au nom du syndicat des forces de l’ordre a expliqué que les deux rappeurs « ont chanté la chanson de Weld El 15 « Boulisya Kléb », chanson qui a valu un procès à son auteur ». Toujours selon la même source, les forces de l’ordre auraient procédé à l’arrestation de Maher Chebbi et Romdhane Jebali, après avoir avisé le parquet général. Les deux prévenus ont été emmenés au poste de la garde nationale de Béjà, où une enquête a été ouverte à leur encontre. Les deux rappeurs ont été relâchés dans la nuit. Le membre de la coordination régionale du Front populaire, Mounira Yacoub a réagi à cette affaire sur sa page officielle, en expliquant que « le spectacle se déroulait dans une bonne ambiance, mais que les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation des deux rappeurs».
Après Sfax, Tunis lance sa Ligue de Protection de la Nation et du Citoyen
Au micro de Shems Fm, un citoyen nommé Badreddine Tarhouni a annoncé en date du 18 juillet 2013, la création d'une nouvelle ligue, celle de la "protection de la nation et du citoyen" à Tunis, à l'instar de la première ligue du genre lancée récemment à la ville de Sfax par le fameux Brenz. Tarhouni a expliqué que "des citoyens du quartier populaire de Bab Jedid à Tunis, étaient en quête de structure afin de réagir, jusqu'à ce qu'ils entendent parler du lancement, par "le Brenz" de la "Ligue de Protection de la nation et du citoyen" à Sfax. Il a ajouté: "Son initiative nous a tenté. Elle exprime la colère des Tunisiens face à la recrudescence de la violence, à cause des LPR, ce bâton avec lequel Ennahdha frappe tout rassemblement populaire et toute alliance civile ou partisane". Il a ensuite adressé un message clair aux LPR: "Sachez qu'on est là, vigilants, prêts à agir contre toute menace à l'encontre des citoyens et contre leur mode de vie". Il a conclu par : "Rappelez-vous que les enfants de la révolution se sont révoltés contre le régime de Ben Ali, qui était théoriquement légitime jusqu'en 2014. Alors, seul le peuple dispose de la légitimité et c'est uniquement lui qui l'accorde et qui peut la retirer".
Affaire Femen- De nouvelles accusations contre Amina
Me Halim Meddeb, membre du comité de défense de l’activiste de l’organisation Femen, Amina Sboui, a déclaré, hier, que le directeur de la prison de Messadine (Sousse), lieu de détention d’Amina, avait envoyé, le 19 juin dernier, un télégramme au tribunal dans lequel il accuse l’activiste et une autre détenue de «refus d’obtempérer, d’agression d’un fonctionnaire et d’atteinte aux bonnes mœurs». Intervenant par téléphone lors d’une conférence de presse, organisée à Tunis, par le comité de soutien d’Amina, Me Meddeb a donné de plus amples détails sur les nouvelles accusations portées contre Amina Sboui. Pour sa part, la présidente du comité de soutien, Lina Ben Mhenni, a expliqué que «les quatre gardiennes de prison avaient assuré qu’Amina était innocente». Ben Mhenni a indiqué qu’après avoir usé de tous les moyens pacifiques, les mouvements de protestation pour soutenir Amina pourraient connaître une escalade dans les prochains jours, ajoutant que les fausses accusations portées contre Amina peuvent prolonger le délai de sa détention à 14 mois ou plus et constituent une atteinte à la liberté d’expression. A noter que l’activiste de l’organisation Femen, Amina Sboui, demeure en détention pour trois chefs d’inculpations, à savoir: appartenance à une association de malfaiteurs, profanation de cimetière et outrage à la pudeur.