mardi , 30 mai 2023
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La Tunisie peut-elle réussir sa transition démocratique?

 

 

Cette question est sur le bout des lèvres des hommes politiques, acteurs de la société civile, intellectuels, chercheurs et observateurs nationaux et étrangers. Cette question est d’autant plus pressante qu’après des débuts prometteurs avec l’organisation d’élections transparentes et démocratiques et les débuts de l’Assemblée nationale constituante, la démocratie balbutiante a connu ses premières difficultés. Havre de stabilité et de sécurité par le passé même si c’était au détriment des libertés du temps de la dictature, la Tunisie est entrée dans une grande période de turbulence. Au développement de l’insécurité et de la petite criminalité, la Tunisie a connu une incursion rapide du terrorisme. Les groupes du salafisme jihadiste ont recruté rapidement des jeunes en rupture de ban pour construire des noyaux de groupes armés urbains et de focos armés sur les hauteurs des montagnes du Shaambi. L’objectif était d’implanter un noyau de lutte armée qui serait connectée aux groupes d’Al-Qaida pour bénéficier de leur visibilité internationale et de leurs réseaux logistiques et financiers pour assurer la durabilité d’une lutte qu’ils savaient de longue haleine et dont l’objectif est d’instaurer le gouvernement de la Sharia et de la loi islamique. Certes, ce scénario est en train d’échouer du fait de l’absence de la tradition de la lutte armée dans nos contrées, de l’amateurisme de ces terroristes de bas étage et surtout de leur grand isolement par rapport à la population. Il n’empêche que l’incursion du phénomène terroriste a déstabilisé une transition démocratique qui se voulait pacifique et citoyenne.



Par ailleurs, la situation économique n’a pas connu une amélioration rapide qui aurait permis un renversement de tendance et une amélioration rapide des conditions de vie. Même si la croissance a connu une reprise, elle reste très faible et fragile. Particulièrement, le chômage reste très élevé et la Tunisie a connu une accélération de l’inflation. Par ailleurs, on a enregistré une détérioration de la situation des grands équilibres macroéconomiques, le déficit du budget de l’Etat et celui des paiements externes, ce qui a réduit la marge de manœuvre des politiques publiques.



La situation politique est aussi morose. La période de l’enchantement révolutionnaire est dépassée et le pays sombre progressivement dans une mélancolie des temps de l’unité et de la moblisation forte contre le pouvoir déchu. Les craintes d’une main mise sur l’appareil de l’Etat à travers des nominations partisanes, les difficultés de l’Assemblée constituante et les divergences sur le contenu de la constitution et les inquiétudes sur le refus de l’Etat civil ont été à l’origine de grandes tensions dans la vie politique. Mais, avec l’assassinat du dirigeant Chokri Belaid, la Tunisie est entrée dans une crise politique profonde qui a amené le premier ministre de l’époque, Mr. Jebali, à proposer un gouvernement de technocrates pour assurer la conduite de la période de transition. L’assassinat de Mohamed Brahmi a été à l’origine d’une rupture de confiance sans précédent qui a bloqué les institutions de transition, notamment l’ANC avec le gel de la participation des élus de l’opposition et la demande de la démission du gouvernement. Ensuite le ballet des négociations sur une sortie de crise depuis le mois de juillet n’a fait que renforcer les doutes et les questionnements sur la réussite de la période de transition.



Ainsi, la question de la capacité de la Tunisie à réussir cette transition est réelle. Pour apporter des éléments de réponse à cette question, il faut revenir aux travaux théoriques qui se sont multipliés depuis quelques années et qui se sont intéressés aux conditions de réussite de ces transitions. Que nous dit cette littérature d’utile pour la transition en Tunisie ? La première nouvelle n’est pas bonne et particulièrement pour tous ceux pensent que la transition ne pourra que réussir à partir du moment où les dictatures sont mises à la porte. En effet, les travaux des spécialistes de la transition, notamment de Caroline Freund et Melise Jaud, nous indiquent que la transition vers la démocratie ne coule pas de source et qu’elle est loin d’être un long fleuve tranquille. Ces auteurs ont étudié près de 90 expériences de transition démocratique depuis 1965 à travers le monde. Cette étude a montré que seulement 46% de ces transitions ont été couronnées de succès et ont été à l’origine de la constitution de régimes démocratiques. Par contre 39% de ces expériences ont été des échecs et dans les 15% des cas ces transitions ont été plus longues et plus difficiles. 



Mais, ce qui importe c’est de connaitre les conditions qui expliquent l’échec des transitions. Là les nouvelles sont plutôt bonnes pour la Tunisie. En effet, les travaux théoriques soulignent qu’une implication forte des militaires ainsi qu’une dotation importante en ressources naturelles notamment en pétrole ne sont favorables à une transition démocratique. Par contre un rôle important des femmes dans la vie publique ainsi que le niveau d’éducation sont des facteurs favorables à la transition. 



Un autre résultat important de ces travaux est l’influence d’une expérience réussie sur les autres pays de la région. Nous avons eu l’occasion de vérifier cet effet tâche d’huile au moment des révolutions arabes. Combien de dirigeants des régimes déchus en Egypte, en Libye, en Syrie au Yémen et tous les autres pays arabes n’ont-ils pas évoqué la spécificité de leurs pays et que l’effet révolutionnaire du printemps arabe de janvier 2011 devait s’arrêter aux frontières de la toute « petite » et « marginale » Tunisie. Or, ces prophéties ne se sont pas avérées auto-réalisatrices et l’utopie révolutionnaire s’est étendue à toute la région faisant tomber les dictatures arabes comme des feuilles d’automne. De même, la réussite de la transition en Tunisie devrait avoir un important effet tâche d’huile dans la région et donner l’exemple que la construction de la démocratie n’est pas un rêve lointain comme l’ont toujours pronostiqué néo-orientalistes et autres rattachés à une spécificité fondatrice de nos sociétés qui nous couperait de l’universel de la liberté et des droits de l’homme.  



Ainsi, la Tunisie où l’armée n’a joué qu’un rôle marginal dans la vie politique et où nos femmes ont joui d’une grande liberté leur permettant d’être un acteur essentiel dans la vie politique et sociale et où, enfin, le niveau d’éducation est assez élevé présente toutes les conditions pour réussir sa transition. Mais, est-ce que ce déterminisme statistique est suffisant pour dormir sur nos oreilles et laisser faire la logique historique ? Nous ne le pensons pas car les règles statistiques ont toujours leur exception. Ces conditions sont certes nécessaires pour la transition. Mais, la réussite de cette aventure exige également un large accord politique sur un projet qui fait de l’Etat civil, des libertés et de la démocratie le socle de la transition démocratique.

Taieb Laâguilli convoqué devant le juge d’instruction dans l’affaire Brahmi

 

Taieb Laâguilli, président de l’Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l’Assassinat de Chokri Belaïd (IRVA) a annoncé aujourd’hui 26 septembre, sur son compte officiel Facebook, qu’il est convoqué devant le juge d’instruction dans la matinée de demain 27 septembre dans le cadre de l’affaire de Mohamed Brahmi. 

 Taieb Laâguilli comparaîtra devant le juge d’instruction chargé du dossier de l’assassinat de Brahmi en tant que témoin et ce suite à la divulgation du document prouvant l’existence de menaces pesant sur la vie du député opposant.

 Des appels à la mobilisation ont été lancés suite à cette convocation et plusieurs députés ont souhaité exprimer leur soutien avec Taieb Laâguili, en se présentant demain devant le tribunal.

Imed Belhaj Khelifa: Ce sont les politiciens qui nous ont empêchés de lutter contre le terrorisme

 

 

Invité sur le plateau de Mosaïque FM, le porte-parole de l'Union nationale des syndicats des forces de la sûreté, Imed Belhaj Khelifa a déclaré aujourd'hui 4 septembre 2013 que les forces de sûreté, via leur syndicat avaient alerté contre le terrorisme depuis longtemps, mais qu'on les a empêchées de mener à bien leur mission. 

 

Il a rappelé que déjà depuis le 28 mai 2012, elles ont publié un "communiqué historique" qui avait mis en exergue les risques et menaces terroristes. "Rappelez-vous, il y avait déjà des attaques contre des postes de police, contre des hôtels, des lieux publics… Il y avait déjà des prémices d'actes terroristes, nous avons agi en toute responsabilité et nous avons averti de ces menaces" a-t-il affirmé. Et d'ajouter: "Mais, que Dieu leur pardonne, on nous a alors accusés d'être politisés et de servir des agendas politiques. Certains hommes politiques nous ont empêchés de lutter contre ces menaces et ont tenté d'avoir la mainmise sur le ministère de l'Intérieur".

 

Il a également argué: "Nous sommes des experts en matière sécuritaire et nous aurions pu affronter le fléau, mais les politiciens, au pouvoir comme dans l'opposition, se sont immiscés dans notre travail. Ils devraient se charger des affaires communes et nous laisser le travail du terrain. Et que chacun assume ses responsabilités!".

UGTT-Des leaders syndicalistes font l’objet de menaces d’après le MI

 

L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a publié ce mercredi 2 octobre, sur sa page Facebook officielle, un communiqué selon lequel le ministère de l'Intérieur confirme l'existence d'un plan ciblant des leaders syndicalistes, avec pour objectif de faire échouer le dialogue national.Selon la même source, des mesures sécuritaires strictes ont été prises au niveau de la place Mohamed Ali à Tunis (où se trouve le siège de l'UGTT). Les syndicalistes ont en outre été appelés à redoubler de vigilance.

Taieb Laguili quitte la conférence de presse sous une forte escorte policière

 

Taïeb Laguili, membre de l'Initiative pour la Recherche de la Vérité dans les affaires Belaïd et Brahmi, a quitté l’hôtel où s'est déroulé la conférence de presse à l’Avenue Habib Bourguiba, sous une forte escorte policière.A rappeler que Taieb Laguili a fait des révélations fracassantes qui prouvent l’implication d’Ennahdha dans l’assassinat de Belaïd et Brahmi.

Jendouba: Manifestation de soutien au Syndicat des forces de l’ordre de Tunis

 

 

 

Des membres de l’Union Régionale des Syndicats des Forces de Sûreté Tunisienne ont manifesté ce matin devant le Tribunal de Première Instance de la ville de Jendouba, a rapporté mercredi 18 septembre 2013, Mosaïque fm. 

 

Les représentants de l’Union Régionale des Syndicats des Forces de Sûreté Tunisienne de Jendouba ont effectué une manifestation en guise de solidarité aux membres du Syndicat des forces de l'ordre de Tunis, amenés à comparaître aujourd’hui au Tribunal de Première Instance de Tunis.

 

A rappeler que Montassar Materi, secrétaire général de l’Union des Synidcats des Forces de l’ordre de Tunis et Imed Haj Khlifa, porte parole de l’Union,  ont été convoqués à comparaître devant le juge les 18, 19 et 20 septembre 2013 pour avoir tenus des propos relatifs relative aux affaires de terrorisme en Tunisie lors de la dernière conférence de presse de l'union. 

Taieb Laâguili : « l’IRVA portera plainte à l’international contre Laârayedh »

 

 

Taieb Laâguili a déclaré ce soir du 18 septembre, au micro de Shems FM, que l’IRVA (Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l'Assassinat de Chokri Belaïd) envisage de porter plainte à l’échelle internationale contre du chef de gouvernement Ali Laârayedh ainsi que toutes les personnes impliquées dans l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi. Cette décision survient à la suite du constat de manque de confiance et de sérieux des services sécuritaires.



Selon Taieb Laâguili, le gouvernement n’a prêté aucun sérieux aux menaces pesants sur Mohamed Brahmi et ne cherche pas non plus à rectifier le tir en procédant à l’ouverture d’une enquête sérieuse pour déterminer les responsabilités respectives dans cette affaire.



Taieb Laâguili s’est de même adressé au « dénommé » Ali Laârayedh en lui signifiant qu’il est l’ami d'Abou Iyadh et qu’il est connu pour ses appels à la violence contre les opposants. 

Sidi Bouzid-Ouverture d’un centre d’aide aux victimes de torture et de maltraitance

 

La présidente de l'Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Radhia Nasraoui, a indiqué qu'un centre d'assistance aux personnes victimes de torture et de maltraitance a ouvert ses portes ce jeudi 19 septembre à Sidi Bouzid.

 

Ce centre fournit un appui aux victimes d'ordre juridique, social et médical, et son inauguration intervient au lendemain de l'ouverture d'un autre centre du même type au Kef

Reporters Sans Frontières (RSF) s’interroge sur les vraies raisons de l’arrestation d’un groupe d’artistes tunisiens

 

Reporters Sans Frontières (RSF) s’est interrogé, dans un communiqué daté du mardi 8 octobre 2013, sur les raisons de l’arrestation, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2013, d’un groupe de personnes travaillant sur la réalisation d’un documentaire de Nejib Abid. Pour l’organisation, il y a certains détails qui demeurent incompréhensibles et étonnants : alors que ces personnes sont accusées de consommation de stupéfiants, quatre disques durs appartenant à Nejib Abidi et Abdallah Yahya ont été confisqués par la police au cours de la perquisition sans qu’aucun procès verbal ne fasse référence à cette saisie. Car, dans le cadre de leur intervention, les forces de police sont mandatées pour saisir les éléments nécessaires à la poursuite des investigations.

 
RSF appelle les autorités judiciaires à libérer les quatre personnes placées en détention préventive et d’entamer, dans les plus brefs délais, une enquête sur la disparition des quatre disques durs.



«Les Forces de l’ordre ne sont, en aucun cas, habilitées à s’emparer de disques durs qui sont, par ailleurs, des documents protégés par l’article 11 du nouveau code de la presse», souligne RSF, rappelant son contenu, à savoir : «les sources du journaliste lors de l’accomplissement de ses fonctions et les sources de toutes les personnes qui participent dans la préparation de l’information sont protégées. La confidentialité de ces sources ne peut être mise en cause, directement ou indirectement, qu’en cas de motif urgent lié à la sécurité de l’Etat ou à la défense nationale, et ce sous le contrôle juridictionnel».
«La disparition de disques durs contenant les rushs filmés par les documentaristes pose question. Quelque soit la procédure en cours, celle-ci ne permet pas de violer impunément le secret des sources et de saisir du matériel journalistique sans respecter les règles édictées par le code de procédure pénale», note le communiqué de l’organisation.



RSF rappelle qu’à l’issue de la période légale de garde à vue, quatre prévenus ont été relâchés alors que Yahya Dridi, Abdallah Yahya, Slim Abida et Mahmoud Ayad ont, quant à eux, été placés en détention préventive à la prison de Mornaguia. L’organisation indique que trois des avocats, Maîtres Koutheir Bouallegue, Ghazi Mrabet et Ramzi Jebabli, ont fait valoir le non-respect de la procédure à plusieurs niveaux, et souligné l’ambiguïté née de la disparition de ces disques durs. «La disparition des rushs laisse planer un doute quant aux raisons qui ont conduit la brigade criminelle à intervenir, nuitamment la loi 52-1992 sur les stupéfiants qui pourrait avoir été instrumentalisée pour subtiliser des documents eux-mêmes protégés par une autre loi», précise Me Mrabet.

Décret-Loi 41 relatif à l’accès à l’information: Lancement d’une nouvelle plateforme

L’association Touensa a organisé hier une rencontre à l’occasion du lancement du projet «Marsoum 41» (allusion faite au décret-loi 41) relatif au droit d’accès aux documents administratifs des organismes publics.Le projet «Marsoum 41» consiste en une plateforme électronique (www.marsoum41.org), élaborée en collaboration avec l’association Atsa ainsi que le groupe «OpenGov», qui permet aux citoyens, par l’intermédiaire d’un formulaire, de poser une ou plusieurs questions de leur choix à l’administration publique.A travers le même portail, les administrations publiques se doivent de fournir des réponses mais qui, selon les initiateurs du projet, tardent à venir. En effet, sur une cinquantaine de demandes déposées sur le site, seules 6 réponses ont été enregistrées, qui, de plus, ne semblent pas répondre de façon claire, nette et précise aux interrogations.A ce titre, Salah Ben Aïssa, professeur de droit public a, tenu à lever une équivoque en précisant que «le décret-loi 41 n’a pas besoin, comme certains semblent le penser, d’une activation de la part de l’Assemblée nationale constituante. Dès sa publication dans le Jort, le décret-loi 41 s’impose à toutes les institutions publiques qui doivent se doter de tous les outils leur permettant de satisfaire les demandes des citoyens en termes d’information».Il précise que le fait que les établissements publics ne disposent pas des outils nécessaires relève de la responsabilité de l’institution et ne peut être invoqué comme excuse pour ne pas délivrer les informations publiques.En effet, chaque établissement public doit avoir un responsable d’information, mais également un responsable «d’accès» à l’information, chose qui reste défaillante dans nos établissements publics.Salah Ben Aïssa plaide notamment pour la création d’une Instance indépendante d’accès à l’information qui servira au citoyen de recours en cas de refus de l’administration publique de fournir des réponses claires.Notons finalement qu’un projet visant à transformer le décret-loi 41 en une loi organique est en train d’être examiné.