mardi , 30 mai 2023
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L’IRVA dénonce la dissimulation de preuves dans le dossier Belaïd

 

Au cours d une conférence de presse organisée le 7 novembre, le groupe IRVA a fait certaines révélations concernant le déroulement de l enquête sur le meurtre de Chokri Belaïd.

L avocat Mokhtar Trifi a pris la parole pour expliquer que l enquête sur le meurtre se heurte à une dissimulation de preuves de la part de la direction de la police chargée de l affaire. Il a assuré que le dossier comportant les résultats des analyses balistiques des balles ayant tué Chokri Belaïd ont été dissimulés par Wahid Toujani, ancien directeur de la sûreté publique.

L avocat a assuré que le dossier comportant ces résultats était reçu depuis le 19 mai 2013 par la direction de la sûreté publique. Depuis, ce dossier n a pas été présenté au juge d instruction et est resté en possession du ministère de l Intérieur.

Par ailleurs, Mokhtar Trifi a attiré l attention des présents sur le fait que l arme qui a servi au meurtre de Chokri Belaïd était de type Beretta, le même type d armes utilisé par les unités de la direction de la sûreté publique lors de certaines opérations. Il a également fait le lien avec le meurtre de Mohamed Brahmi qui aurait été tué avec la même arme que Chokri Belaïd.

En effet, le ministère de l Intérieur avait obtenu cette conclusion moins de 24 heures après le meurtre de Mohamed Brahmi. Mokhtar Trifi a ajouté que les résultats balistiques restent, jusqu à ce jour, inconnus du juge d instruction.

Concernant l enquête, Mokhtar Trifi a pointé plusieurs irrégularités. Selon l avocat, Kamel Gadhgadhi, principal accusé du meurtre de Chokri Belaïd, aurait reçu un entrainement aux arts martiaux dans la salle de sport de Moncef Ouerghi, décédé depuis. Plusieurs autres personnes impliquées dans les deux meurtres ont reçu le même entrainement au même endroit. Toutefois, aucune enquête n a concerné cette salle de sport, selon Mokhtar Trifi.

HRW appelle les autorités tunisiennes à ouvrir une enquête sur le décès de Walid Denguir

 

Dans un communiqué publié le 5 novembre 2013, l organisation Human Rights Watch a souligné que les autorités tunisiennes devraient s assurer de la rapidité et de la profondeur de l enquête sur la mort d un homme après qu il ait été arrêté par la police de Tunis le 1er novembre. Il s agit du jeune Walid Denguir dont la famille et des représentants de la société civile soupçonnent un décès sous la torture de la police.

Dans ledit communiqué, Human Rights Watch relate les faits depuis l arrestation de la victime jusqu à l annonce de sa mort à sa mère Faouzia Denguir qui affirmé, à l organisation qu à la vue du corps de son fils, elle a bien remarqué des traces de violence, des traumatismes crâniens ainsi que des coups et des contusions. « La famille de Walid Denguir a le droit de savoir comment il s est retrouvé mort avec des ecchymoses sur le dos et éventuellement une fracture du crâne peu après que la police l ait arrêté », a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Une enquête pénale indépendante et approfondie sur la mort de Denguir est nécessaire. » peut-on lire dans le communiqué.

Selon l organisation HRW, il ne s agit pas du premier décès sous la torture depuis l élection de la Constituante en 2011. Abderraouf Khammesi arrêté en août 2012 et admis la même journée plus tard à l hôpital, a fini par céder à ses blessures à la tête en septembre 2012. « Les principes des Nations Unies relatifs à la prévention efficace des exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires prévoient qu « il doit y avoir une enquête approfondie, rapide et impartiale » sur tous les cas suspects de mort non naturelle en garde à vue. » conclut Human Rights Watch.

Ennahdha poursuit en justice l’expert en affaires stratégiques Nasr Ben Soltana

 

Le parti Ennahdha a annoncé, jeudi 31 octobre 2013, son intention d’attaquer en justice l’expert Nasr Ben Soltana, à cause des propos jugés diffamatoires à l’encontre du président d'Ennahdha Rached Ghannouchi ,lors du passage de Ben Soltana, mercredi 30 octobre, au JT de 20h00 en qualité d'expert dans les affaires de sécurité .

 

Nasr Ben Soltana avait annoncé qu’un rapport publié par Washington Institute rapporte que des rencontres avaient eu lieu, en 2011, durant lesquelles Rached Ghannouchi aurait demandé à Abou Iyadh, leader d’Ansar Achariaa de l'aider à infiltrer l'armée et l'institution sécuritaire .

 

Nasr Ben Soltana avait toutefois assorti ses propos de réserves claires, concernant les informations relatives au rapport au conditionnel et émettant des doutes quant à leur véracité . Ameur Laarayedh, président du Bureau politique d’Ennahdha a demandé à intervenir sur l’antenne, dans le cadre du droit de réponse attaquant l'expert Nasr Ben Soltana , et réfutant les informations contenues dans sa déclaration. " Il est plutôt un expert en diffamation, et la Télévision est responsable de l'avoir invité " a-t-il dit à l'adresse du présentateur du journal télévisé.

Le dialogue national va démarrer, vendredi, à partir de 10h00, selon Houcine Abbassi

 

Le dialogue national va démarrer, vendredi, à partir de 10H00, a annoncé le Secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Houcine Abbassi.

 

« Les incidents survenus, à Sidi Ali Ben Aoun (Sidi bouzid) et Menzel Bourguiba (Bizerte) ont jeté leurs ombres sur les concertations autour du dialogue national", a-t-il expliqué à l'issue d'une rencontre, mercredi soir, entre les membres du quartet et les signataires de la feuille de route.

 

Les parties prenantes de la réunion, a-t-il encore indiqué, ont estimé indispensable de demander du chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh plus de précisions sur son discours concernant l'engagement du gouvernement à démissionner.

 

Il a, également, souligné que les députés dissidents seront contactés, jeudi, pour discuter avec eux de leur retour à l'enceinte de l'Assemblée nationale constituante.

Le Front de salut suspend sa participation au dialogue national

Les partis du front de Salut national ont décidé de suspendre leur participation au dialogue national, jusqu'à ce que la position du gouvernement soit clarifiée et son engagement à démissionner d'ici trois semaines à compter du démarrage du dialogue soit honoré, a déclaré aux médias le dirigeant au front populaire, membre du front de salut, Jilani Hammami.

 

S'exprimant, mercredi, au siège du ministère des droits de l'homme, lieu prévu pour le lancement du dialogue effectif, Hammami a affirmé que la déclaration faite, mercredi, par le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh a été "équivoque", laissant entendre une interdépendance entre les processus.

 

L'allocution du chef du gouvernement recèle une "déclaration de guerre" contre le peuple tunisien et véhicule "un affront à ses mouvements de protestation et à l'action militante du peuple, a-t-il estimé, faisant remarquer que les propos de Ali Larayedh tranchent considérablement avec la rigueur et la précision qui distinguent la feuille de route.

Ansar Al-Chariâ : L’ADLI accuse le gouvernement Larayedh d’atteintes aux droits humains

 

 

Suite aux conférences de presse données les 27 et 28 août par le chef du gouvernement et par le ministre de l’Intérieur, exposant des photos et des données personnels de citoyens tunisiens, non encore inculpés par la justice et déclarant Ansar Al-Chariâ organisation terroriste, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI) rappelle :


1- la large publication de photos et de données personnelles de citoyens tunisiens non encore inculpés par la justice constitue une double atteinte: d’une part à leur droit à l’image et au respect de leurs données personnelles, et constituent une atteinte à leur dignité et à celle de leurs proches, d’autre part;


2- cette diffusion de photos et de données personnelles constitue une grave atteinte à la présomption d’innocence, les personnes nommées et représentées ont été déjà inculpées par le ministère de l’Intérieur avant qu’elles ne soient jugées dans le cadre d’un procès équitable;


3- le classement d’Ansar Al-Chariâ comme étant une organisation terroriste contredit les règles juridiques applicables en la matière. En effet, il revient au seul pouvoir judiciaire de déclarer un organisme quelconque «organisation terroriste». Le ministère de l’Intérieur doit respecter cette procédure pour instituer les règles de l’Etat de Droit;


4- ce classement entrainera des limites aux droits de ses membres, affiliés et sympathisants à l’organisation, à l’association, à la réunion et à la circulation. Devant toutes ces considérations, l’ADLI appelle au :


1- respect des règles du procès équitable dont devrait bénéficier toute citoyenne et tout citoyen quelle que soit leur inculpation;


2- respect du principe de présomption d’innocence et de la responsabilité personnelle;


3- respect des droits humains dans leur acception universelle et interdépendante;


4- et à la nécessité d’un cadre juridique adéquat en matière de terrorisme: soit en adoptant une nouvelle législation, soit en application du cadre actuel moyennant son adaptation aux principes des droits humains et aux règles du procès équitable et à la dignité humaine.


Enfin, l’ADLI rappelle le devoir de toutes et de tous, et notamment les citoyennes et les citoyens libres, les médias, les femmes et les hommes de droit, les éducateurs et éducatrices de combattre le terrorisme et la violence dans le respect des droits humains et de la dignité.


Des défenseurs des droits de l’homme et des partis auraient collaboré avec des terroristes.

 

 

L’hebdomadaire tunisien de langue arabe, Al Moussawir, a rapporté dans son édition du lundi 2 septembre 2013, que le ministère de l’intérieur dévoilera dans les jours à venir, des informations «importantes et choquantes» sur la collaboration de plusieurs défenseurs des droits de l’homme et des partis tunisiens avec des organisations terroristes.

Rap et police : une relation tendue, pas seulement en Tunisie

 

 

La condamnation, le 29 août, des rappeurs Weld El 15 et Klay BBJ, à 1 an et 9 mois de prison ferme, par le tribunal cantonal de Hammamet, pour une chanson insultant la police, pose le problème des relations difficiles entre les rappeurs et l'establishment en général et la police en particulier. Enquête...

 

Depuis la sortie de 'Boulicia El Kleb'' (Chiens de policiers), le procès du rappeur et sa médiatisation soudaine, beaucoup se sont émus de la teneur particulièrement violente de certains textes dans le rap tunisien. Certains ont même salué la condamnation de Weld El 15 à deux ans de prison (peine réduite en appel) ainsi que son passage à tabac il y a deux semaines au poste de police de Hammamet après un concert au théâtre de plein air de la station balnéaire durant lequel la police a été insultée. Paradoxalement, parmi ces personnes, certains se disaient amateurs de rap, mais de rap propre, gentil et aux paroles aseptisées.

 

En suivant ce raisonnement, le rap aurait dû se priver d'artistes comme NTM, NWA ou Public Enemy, pour se contenter de rappeurs proprets comme Ménélik ou Vanilla Ice...

 

Joey Starr et Kool Shen du groupe NTM, condamnés à 3 mois de prison en France pour des propos hostiles àla police.


Rappel historique


Le public tunisien n'est pas le premier à s'émouvoir de la violence des propos dans le hip hop. Depuis sa création, ce mouvement est victime des critiques acerbes concernant le côté cru et direct des textes de certains MC.

 

Si le hip hop est violent, c'est parce qu'il est le reflet d'une époque, d'une jeunesse et d'un environnement. Ce mouvement est né dans les années 1970 dans le Bronx, au moment où l'héroïne et la guerre des gangs détruisaient les ghettos new-yorkais. Quand les premières block-parties ont été créées par Afrika Bambaataa, elles devaient servir d'exutoire à une jeunesse en perdition.

 

Parler du mal des ghettos pour l'exorciser, telle est la raison d'être du rap. Le message délivré par les rappeurs n'est que le reflet d'un environnement sombre, celui des ghettos américains devenu, par extension, celui des zones défavorisées partout dans le monde.

 

Les morceaux les plus plébiscités dans le rap ont souvent été ceux qui faisaient état de la dure réalité des quartiers populaires. ''The Message' de Grandmaster Flash, 'Demain c'est loin' d'IAM, 'Hardcore' d'Ideal J : ces 3 morceaux aujourd'hui vus comme des classiques parlent crûment d'un quotidien sombre.

 

A New York, Public Enemy n'a pas cessé de critiquer les institutions racistes du pouvoir blanc et invita le peuple noir à les combattre.


Dénoncer la police : une constante dans le rap


Et à New York, Los Angeles, Paris ou Marseille, les relations difficiles avec les institutions, et particulièrement avec la police, ont toujours fait partie du quotidien de cette jeunesse. Bavures, contrôles au faciès, corruption et autres abus ont amené de nombreux rappeurs à dénoncer frontalement les pratiques les plus douteuses de la police. Les critiques virulentes ont commencé aux Etats-Unis avec les deux groupes emblématiques.

 

A New York, Public Enemy n'a pas cessé de critiquer les institutions racistes du pouvoir blanc et invita le peuple noir à les combattre. Et alors que le groupe New Yorkais criait 'Fight the Power', NWA attaquait plus directement la police. Dans son album ''Straight Outta Compton' sorti en 1987, le groupe de Los Angeles intitulait un de ses morceaux 'Fuck the Police'. Un titre autrement plus violent que celui de Weld El 15, qui n'avait pourtant pas entraîné de passage à tabac pour Eazy E, Ice Cube et les autres membres du crew.

 

Les deux groupes de rap ont certes été suivis par le FBI pendant plusieurs années, mais ils n'ont jamais été entravés dans l'expression de leur rage, au même titre que KRS One après son 'Sound of da Police'. Seuls Ice-T et Body Count ont rencontré des problèmes après avoir sorti 'Cop Killer' qui appelait ouvertement à l'assassinat de policiers.

 

Les fans de Weld El 15 manifestant devant le tribunal où le rappeur est jugé.


La France donneuse de leçons mais mauvais élève


En France, malgré l'importance de la scène hip hop, les autorités ont eu une toute autre attitude face aux rappeurs.

 

Là où les Etats-Unis ont essayé de répondre aux questions posées à la société par les journalistes du ghetto, la France n'a cherché qu'à réprimer et à faire taire les voix des banlieues quand leurs revendications étaient jugées trop violentes ou trop en décalage avec le discours des autorités.

 

Le premier groupe à avoir été poursuivi pour des propos sur la police fut NTM. Joey Starr et Kool Shen furent condamnés à 6 mois de prison, dont 3 fermes pour avoir interprété le titre ''Police' en live. Les piliers du rap français avaient également nterdiction de se produire sur l'ensemble du territoire français pendant 6 mois suite à ce morceau explicite. Le groupe n'a pas été le seul à subir les foudres de la censure en France. Ainsi, pour leur titre 'Sacrifices de poulets', le Ministère Amer a eu de nombreux problèmes avec le ministère de la Justice.

 

Au «pays des Droits de l'Homme», nombreux ont été les rappeurs à avoir été poursuivis pour leurs propos, souvent à l'initiative d'acteurs politiques cherchant à prendre des voix à l'extrême droite. Notons que dans la plupart des cas, ces procès ont donné lieu à une relaxe dans l'indifférence générale, bien loin du fracas généré par la plainte déposée par un ministre ou un député peu scrupuleux.

 

Nicolas Sarkozy avait ainsi mené une croisade contre les rappeurs s'attaquant à la République ou à la police. Monsieur R, Sniper et surtout La Rumeur avaient été victimes de poursuites judiciaires injustifiées engagées par un ministre prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême.

 

Depuis les années 90 en France, les rappeurs sont devenus les boucs émissaires des politiciens souhaitant draguer dans les eaux d'une extrême droite souhaitant museler les voix des minorités. Notons que ce sont bien souvent les mêmes qui souhaitent museler les rappeurs en France (parce que jugés trop violents ou trop misogynes) et qui se posent en donneurs de leçon à l'international et notamment face à la situation tunisienne.

 

Rap en Tunisie : nouvel art et nouvelles problématiques


La censure a fortement contribué à l'essor du hip hop en Tunisie. Le premier rappeur tunisien à avoir eu une reconnaissance nationale et internationale, le rappeur sfaxien El General avait subi la répression de l'Ancien Régime pour avoir dénoncé le système Ben Ali dans son morceau 'Raïs El Bled'. Il a été classé dans les 100 personnalités les plus influentes au monde en 2011 par ''Time Magazine'

 

A partir de là, la scène rap tunisienne a pu se développer en obtenant une vraie visibilité, un public plus large. La scène nationale s'est développée en suivant les modèles américains et français.

 

El General a fait connaître le rap tunisien sur la scène mondiale. 


Le rap tunisien est actuellement dans une phase où il cherche encore son identité entre imitation des modèles étrangers et expérimentations. Weld El 15 est à l'image de cette scène. Son inspiration musicale et esthétique, il la puise en partie dans le Dirty South US et le rap hardcore français. Ces deux tendances sont loin d'être les plus appréciées par les puristes, car souvent jugées faciles et trop commerciales. Pourtant, ce n'est pas la qualité du propos ou de la musique qui importe dans l'affaire Weld El 15. L'Histoire nous dira si ce MC est une figure majeure du rap tunisien ou un épiphénomène ayant réussi à faire du buzz à moindre frais.

 

Des pratiques policières intolérables


Le problème ici, c'est qu'une étape a été franchie dans le non-respect de la liberté des rappeurs, jeudi 22 août à Hammamet. Des policiers ont désormais le droit d'arrêter, sans motif apparent, un rappeur dont les textes ne plaisent pas, de le passer à tabac avant de le relâcher dans la nature sans autre forme de procès. Si les faits sont avérés, ils ne sont pas tolérables dans un Etat qui se dit démocratique. Nul ne peut être inquiété de cette manière pour avoir dénoncé trop crûment les violences policières et les pratiques mafieuses qui ont parfois cours dans cette institution (et dont tout le monde est au courant). Action totalement contre-productive menée par une bande de voyous : les coups portés sur ce rappeur ne feront que renforcer la conviction de ceux qui reprennent les paroles de 'Boulicia Kleb''. Plutôt que de s'attaquer aux conséquences à coups de matraques, les forces de l'ordre devraient répondre aux causes de ces critiques en luttant contre la corruption et la violence gratuite dont elles se rendent parfois coupables.

 

Le rap n'est pas là pour plaire aux institutions, il est là pour les dénoncer, parfois violemment, parfois même bêtement. Le rap peut prendre la forme d'un cri de rage. Pour reprendre les propos de Lino, «le rap est un scalpel fait pour changer la face du monde au sens propre comme au défiguré.»