Dès que le barrage installé par les manifestants de Ben Guerdane, sur la route qui mène vers la ville, a été levé, le poste frontalier de Ras Jédir a été pris d'assaut par les passagers fuyant les affrontements sur le territoire libyen.

Des milliers de voitures libyennes ont franchi la frontière au cours de la journée de dimanche et l'afflux se poursuit avec fluidité.

Les différentes unités sécuritaires ont récemment réussi à empêcher l’infiltration de plus de 30 terroristes en territoire tunisien. Une grande majorité de ces terroristes appartient au mouvement d’Ansar Al Chariaa en Libye. Selon des informations rapportées par l’hebdomadaire Al Mousawer, depuis les derniers événements de Ben Guerdene/Dhehiba, les unités sécuritaires se sont bien mobilisées sur les frontières tuniso-libyennes afin de lutter contre toute menace terroriste. 

Près de 200 Egyptiens évacués de Libye pour rentrer dans leur pays étaient bloqués vendredi en Tunisie par des manifestants réclamant des projets de développement au gouvernement tunisien, selon des correspondants de l'AFP sur place.

Le secrétaire général adjoint de l'Union Régionale du Travail à Ben Guerdane et membre de la cellule de crise, Ali Marzouk, a déclaré sur nos ondes que la cellule pourrait se réunir aujourd'hui, vendredi 20 février 2015, pour appeler les sit-inneurs au passage frontalier de Ras Jedir à autoriser le passage des citoyens égyptiens coincés sur les frontières.

Des avions égyptiens vont entamer à partir d'aujourd'hui, 19 février 2015 à minuit, l’évacuation des ressortissants égyptiens fuyant la Libye, de l’Aéroport de Djerba-Zarzis vers les aéroports égyptiens, a annoncé le ministère du transport.

Le conseiller chargé de la communication, auprès du ministre du transport, Mohamed Ali Aboudi, a indiqué que le premier vol assurera le transport de plus de 100 personnes, en attendant d’évacuer le reste des égyptiens en suspens, dont le nombre n’a pas encore été déterminé.

On ne sait pas si les autorités tunisiennes sont au courant et si elles ont autorisé des rencontres et des négociations entre des parties tunisiennes, non officielles, et des parties libyennes pour tenter de régler les problèmes de l’entrée des ressortissants tunisiens en Libye et notamment la reprise du commerce dans le sud du pays. Voilà qu’on apprend qu’une délégation de la cellule de crise à Ben Gardane a rencontré les responsables de la ville  de Zouara pour essayer de trouver des solutions, notamment au problème du traitement des Tunisiens par les unités sécuritaires libyennes.

Une source libyenne responsable au passage frontalier de Ras Jedir a annoncé, mercredi 18 février 2015, la reprise des échanges commerciaux entre les deux pays. Ce retour aura lieu à partir du lendemain. La même source a révélé que des intenses négociations ont eu lieu au sein du conseil municipal de la ville Zouara qui n’a cependant pas suspendu la taxe de 60 dinars imposée sur les Tunisiens au moment de quitter le territoire libyen.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, un conseil ministériel restreint a été tenu,  hier lundi,  afin de poursuite l’examen des propositions et autres revendications formulées par les habitants des gouvernorats de Médenine et de Tataouine.

Le chef du gouvernement Habib Essid, qui a présidé ce conseil, a appelé à approfondir l’examen des revendications des habitants de ces deux gouvernorats avant de les soumettre, à nouveau, à un prochain conseil.

Selon une source sécuritaire dans le gouvernorat de Médenine, les unités de la Garde Nationale ont arrêté, dimanche 15 février 2015, un Tunisien originaire du Sahel et le ressortissant d’un autre pays africain, impliqués dans un réseau international de voyages clandestins.

La tension ne s'est pas apaisée à Ben Guerdane, même après la visite de la délégation ministérielle. Les réunions de la cellule de crise se sont succédés. Hier, il a été décidé de fermer le poste frontalier de Ras Jédir. Une grande tente a été dressée au barrage d'El-ketf. Seuls ceux qui voulaient rentrer chez eux, parmi les libyens ou les tunisiens ,sont autorisés à passer, dans un sens ou dans l'autre.