Plusieurs associations, médecins, militants des droits de l’Homme, acteurs de la société civile et une centaine de citoyens tunisiens ont signé une pétition appelant à la régularisation de la situation des migrants subsahariens en Tunisie.
Détaillant la situation des migrants subsahariens en Tunisie, la pétition présente, en plus des excuses « pour toutes les humiliations causées », un ensemble de mesures. Les signataires ont noté l’importance du « respect des droits humains et du devoir d’hospitalité et de protection des non-ressortissants ». « Il est grand temps que la Tunisie soit à la hauteur de sa glorieuse histoire : une terre africaine d’accueil et de diversité », lit-on dans le texte de la pétition.
Pour ce qui est des mesures à prendre, les signataires ont proposé de :
● Ratifier la convention des Nations-Unies sur la protection des droits des migrants et de leurs familles
● Accorder les permis de séjour à toute migrante et tout migrant subsaharien en situation irrégulière pouvant justifier d’un séjour en Tunisie d’une durée raisonnable selon les standards internationaux, en admettant, si besoin, les contrats verbaux de location et de bail.
● Établir de manière claire la liste définitive des documents à fournir en répertoriant les services administratifs compétents et en fixant des délais raisonnables de réponse et de notification.
● Réduire et assouplir les formalités et les procédures de régularisation et d’obtention de la carte de séjour
● Étendre la validité des cartes de séjour en fonction de la durée des études et des contrats de travail.
● Intégrer les personnes concernées y compris les plus vulnérables dans le système d’aide publique, de protection sociale et de lutte contre les violences intersectionnelles de genre, de race, de sexe, de classe et autres.
● Ouvrir l’accès égalitaire à l’emploi sachant que l’immigration représente par ses multiples apports et investissements une valeur ajoutée au développement économique, social et culturel du pays.
● Adopter une législation sur l’immigration et l’intégration ayant pour soubassements les droits humains, l’égalité de chances, la non-discrimination et la dignité de toute personne sans exclusive.
En février, une vague d’arrestations parmi les sans-papiers subsahariens en Tunisie a provoqué une grande indignation. Ces arrestations ont, rappelons-le, eu lieu suite à une déclaration du président de la République sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour contrer l’afflux d’un grand nombre de migrants irréguliers subsahariens en Tunisie. Notant que la situation est anormale, il a évoqué, alors, « un plan criminel préparé depuis le début de ce siècle pour métamorphoser la composition démographique de la Tunisie ».
Les tensions sont montées d’un cran en avril après l’attaque du siège du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR). Des heurts ont eu lieu entre la police et les assaillants. Plusieurs ont été, alors, placés en détention.
Parmi les associations signataires ; le Forum Tunisien des droits économiques et sociaux, Solidarité Internationale LGBTQI, l’Association Tunisienne pour les droits et libertés et l’Association générations solidaires. Figurent également Khadija Arfaoui, Moez Attia, Slim Ben Abdessalem, Raja Ben Slama, Dorra Bouchoucha, Sophie Bessis, Tawfik Chammari, Zied El Heni, Raja Farhat et Yosra Frawes.