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Chkoundali : le FMI est sceptique sur la capacité du gouvernement à engager les réformes sans dialogue

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, était l’invité, jeudi 16 février 2023, de l’émission « Expresso » animée par Wassim Ben Larbi et diffusée sur les ondes de la radio Express FM.

Ridha Chkoundali a commenté les chiffres annoncés, hier, par l’Institut national de la statistique (INS) qui a publié les résultats des comptes nationaux trimestriels pour le quatrième quart de l’année en cours.

Il a souligné qu’en 2022, le pays a traversé une crise profonde de stagnation économique, précisant que le repli de la croissance économique s’est accompagné d’une baisse du taux de chômage expliquée sans doute par la migration tant régulière qu’irrégulière.

« Le chômage des diplômés a augmenté ce qui prouve que le modèle économique n’a toujours pas changé et qu’il reste basé sur une main d’œuvre bon marché et peu qualifiée. Les secteurs de la construction et des mines ont enregistré un repli inquiétant car ils sont particulièrement importants, voire des piliers, pour les finances du pays », a affirmé Ridha Chkoundali.

Il a enfin noté que la crise tunisienne ne s’inscrit pas dans un contexte de crise mondiale, en démontre la baisse de production du phosphate qui fait perdre au pays des ressources financières colossales et qui n’est en aucun cas impactée par la conjoncture internationale.

 

L’INS a publié, hier, les résultats des comptes nationaux trimestriels pour le quatrième quart de l’année en cours. Il ressort qu’en termes de variations trimestrielles, le produit intérieur brut (PIB) en volume a progressé de 0,5% au quatrième trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent.

En glissement annuel, la croissance économique réelle, corrigée de l’effet des variations saisonnières, s’est établie à 1,6%. Dans cette évolution, l’activité économique bénéficie de la consolidation du rythme de croissance de la valeur ajoutée dans les industries manufacturières (à 6,6% l’an) conjuguée à une progression plus modérée dans les services (2,6% l’an), alors que le rythme de croissance dans le secteur de la construction demeure en territoire négatif.

 

Concernant l’accord avec le FMI, l’économiste a tenu à expliquer que si les intentions du gouvernement sont claires, la capacité de mettre en place les réformes n’est pas présente. « Le président comptait sur sa popularité pour mettre en place des réformes impopulaires mais les résultats des dernières élections législatives prouvent qu’il a besoin de l’aide d’autres parties pour mettre en pratique les réformes sans encombre. Le FMI est donc sceptique car la capacité de réaliser les réformes nécessite de collaborer avec d’autres parties et le dialogue pour une action consensuelle », a-t-il conclu.

Le professeur universitaire avait déjà indiqué que la non-programmation du dossier tunisien dans le calendrier du conseil d’administration du FMI est due à l’absence des fondements nécessaires à la mise en œuvre des réformes économiques, notamment suite au rejet des centrales syndicale et patronale de la loi de finances de 2023, ce qui équivaut au rejet du programme de réformes, chose qui rend impossible la mise en œuvre des réformes sur le terrain.

 

Il avait souligné, dans un post partagé sur les réseaux sociaux, que l’incapacité du pays à mobiliser des ressources extérieures auprès de pays amis et frères n’encourage pas le FMI à inscrire l’examen du dossier de la Tunisie dans les prochaines sessions, car le montant du prêt objet de la convention n’est pas suffisant pour financer les besoins d’une seule année, 2023, et qui sont estimés à 15 milliards de dinars.

 

 

 

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