Nous voici à quelques jours de la tenue du second tour des législatives anticipées de 2023 et de l’annonce des résultats finaux. Le premier tour avait abouti à un record historique. Seulement 1.025.418 auraient voté, soit 11,22%. La nouvelle avait encouragé les opposants au chef de l’État, Kaïs Saïed à critiquer la chose et le processus entamé depuis le 25 juillet 2021.
Le président de la République avait, en décembre 2022, affirmé que le taux de participation ne se mesure pas au premier tour, mais aux deux tours. Une théorie largement critiquée par la société civile. La méthode de calcul du taux de participation n’a pas fini de faire polémique. En effet, le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker a annoncé que le taux de participation sera calculé en fonction du nombre d’électeurs qui se sont enregistrés volontairement. Il a expliqué que cette approche visait à faciliter la comparaison avec les taux de participation lors des élections précédentes. Il a assuré que le taux de participation global sera, aussi, communiqué précisant que cette opération était légale et qu’il était favorable à la communication d’un taux de participation globale. Il a assuré que la décision n’était pas politique et que l’Isie se focalisait sur les questions d’ordre électoral.
La nouvelle a suscité l’indignation et la colère d’une grande partie des acteurs de la scène politique et des organisations spécialisées dans les questions d’ordre électoral. Dans une déclaration diffusée le 22 janvier 2023 par la Télévision nationale, le membre du comité directeur du réseau Mourakiboun, Amin Halouani a évoqué les écarts entre les deux taux respectivement annoncés le jour du premier tour puis à la date du 19 décembre 2022 et que ceci reflétait une incapacité de l’Isie à présenter correctement deux taux. Il s’est, également, interrogé sur l’utilité d’un tel calcul. Il a assuré que cette approche ne permettra pas d’atteindre un taux de participation de plus de 20%.
Le secrétaire général de l’association Atide, Moez Rahmouni a considéré que cette approche représentait une forme de division des Tunisiens. Lors de son passage du 19 janvier 2023 sur les ondes d’Express Fm, Moez Rahmouni a estimé que les électeurs enregistrés automatiquement seront tenus responsables du faible taux de participation aux législatives. Il a précisé que le taux de participation sur la base des électeurs enregistrés volontairement au premier tour était égal à 17%. « L’enjeu porte sur le taux de participation… On cherche à provoquer une hausse de ce chiffre… Je n’ai jamais entendu parler d’une chose pareille… On ne devrait pas procéder à une différenciation entre les électeurs enregistrés volontairement ou automatiquement… On a refusé d’enregistrer les électeurs entre les deux tours afin de ne pas avoir un taux de participation plus faible », a-t-il ajouté.
S.G