L’avocat, ancien dirigeant à Nidaa Tounes et ancien ministre, Lazhar Akermi a considéré que l’État était défaillant à un point ne lui permettant plus d’organiser la circulation. L’État est, selon lui, malade et les organisations nationales doivent jouer le rôle de dispensaire. Il a comparé les appels au dialogue à une prescription d’aspirine qui ne traite pas la maladie.
Invité le 19 janvier 2023 de Malek Khaldi à « La Matinale » sur Shems FM, usant de la même métaphore, Lazhar Akermi a considéré que le pays avait besoin d’une véritable opération chirurgicale. Il a insisté sur l’importance du rôle joué par les véritables hommes d’État. Ces derniers doivent avoir une présence d’esprit et ne pas vivre dans un monde parallèle.
« Nous devons sortir de ce jeu paru en 1979. En janvier 1987, des groupes d’étudiants ont affirmé que la société et l’État étaient corrompus. Ils ont voulu mettre en place un système de gouvernance par les bases en détruisant tout… Nous sommes en train de subir les conséquences de cette politique en recevant l’huile et le riz de Libye… Nous ne sommes pas conscients de la situation du pays ! Nous devons écouter les experts économiques ! Le pays est au bord de la faillite ! Nous faisons face à une sécheresse… Tout cela à cause d’une théorie débile, élaborée par des étudiants, apparue en 1979… Quelle est la différence entre cette théorie et un autre mouvement extrémiste qui cherche lui aussi à tout détruire, mais en se basant sur l’islam politique… Il n’a pas pu procéder à des assassinats. Il a commencé à nous traduire en justice… Le peuple a faim… Qu’il s’interroge sur sa cote de popularité », a-t-il lancé en critiquant la politique de Kaïs Saïed.
Lazhar Akermi a considéré que la politique de Kaïs Saïed l’avait mené vers un cuisant échec. Il a qualifié la situation actuelle de période sombre et que la sortie de la Tunisie de la crise était tributaire du départ de Kaïs Saïed. Ceci permettra un retour vers la démocratie et un rétablissement des relations avec les institutions internationales et les pays partenaires ayant l’habitude de soutenir financièrement la Tunisie.
L’ancien ministre a mis en garde contre la nomination d’un nouveau gouvernement et le maintien du chef de l’Etat, Kaïs Saïed. Il a appelé à la nomination d’un gouvernement présidé par une personnalité indépendante et la tenue d’élections législatives et présidentielles anticipées en l’espace de six mois. Il a critiqué le contrôle du président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker, sur le processus électoral. Il a qualifié l’Isie d’instance pour la gouvernance par les bases.
Lazhar Akermi a affirmé que Kaïs Saïd perdra des élections présidentielles face à Brahim Kassas et Sonia Ben Toumia. Il a assuré que l’économie était une question de chiffres et de planification. Il a, aussi, qualifié la conciliation pénale de rêve et de mirage. Il a assuré qu’aucun homme d’affaires ne demandera à en bénéficier.