Le président de la République, Kaïs Saïed s’est rendu, le 5 décembre 2022, à siège du ministère des Domaines de l’État et des Affaires foncières où il a été reçu par le chef du cabinet du ministre, Nabil Abidi. Le ministre ne se trouvait d’ailleurs pas sur les lieux lors de cette visite.
Kaïs Saïed a rendu visite aux locaux de la Commission nationale de conciliation pénale. Il s’est promené en compagnie du chef du cabinet ministériel dans les couloirs et s’est interrogé sur les raisons derrière l’absence des membres de la Commission. « Ces derniers n’ont toujours pas pris leurs fonctions malgré la publication d’un décret présidentiel à la date 11 novembre 2022 », a-t-il dit.
Dans une vidéo publiée le 6 décembre par la présidence de la République, Kaïs Saïed a critiqué la perte de temps et la lenteur dans l’entame du processus de conciliation pénale. Il a évoqué l’importance de la restitution des biens au peuple tunisien. Il a affirmé qu’il s’agissait de sommes énormes se trouvant à l’étranger ainsi qu’en Tunisie. Il a, également, indiqué que des personnes concernées par le processus étaient prêtes à se réconcilier avec le peuple tunisien. Kaïs Saïed a tenu à rappeler qu’il avait proposé une conciliation pénale depuis 2012. Il a, encore une fois, évoqué la question du classement des régions par ordre décroissant de la plus pauvre à la moins pauvre et ajouté que les personnes les plus impliquées devront investir dans les zones en tête du classement.
« Les entreprises communautaires auront la possibilité d’exploiter les terres domaniales. Tout est prêt ! Les textes sont prêts ! Les nominations sont prêtes ! Il se passe quelque chose d’anormal… Le processus aurait dû être entamé… Les Tunisiens devraient commencer à récupérer leurs biens… Le premier rapport de 2011 mentionne 460 noms. Ils doivent, selon leurs aveux, entre 12.000 et 13.500 milliards, millions ou milliards… Deux étages ont été mis à disposition de la commission… Le ministère des Domaines de l’Etat n’a pas besoin de tout l’immeuble… Celui qui a choisi le nom en arabe et en français ne fait pas la différence entre le pays et la nation… La liste comportait 460 noms. Au bout de quelques mois, ils sont devenus 457 puis 70 puis 42 puis 2 puis zéro. Les tribunaux traitent ces affaires depuis dix ans. Même la Cour internationale de justice n’aurait pas pris tout ce temps-là… Le Pôle judiciaire économique et financier a été créé pour dissimuler des crimes… L’un des noms de la liste a reconnu avoir détourné 80 milliards au Luxembourg. 80 milliards, millions de dollars ou d’euro ! Je ne sais plus », a-t-il ajouté.
Évoquant ces sommes d’argent, Kaïs Saïed a considéré qu’il s’agissait de ressources permettant de reconstruire le pays et de créer des projets sans recourir à d’autres moyens. Il a insisté sur l’importance d’entamer le processus de conciliation pénale. Il a affirmé que la conciliation était une solution permettant de garantir plus de croissance que les accords, les prêts et autres mécanismes classiques. Il a évoqué la question de la pénurie de lait. S’adressant au chef du cabinet du ministère des Domaines de l’Etat, Kaïs Saïed a critiqué la disponibilité du yaourt contre l’absence de lait. « Le lait cher est disponible ! Y-a-t-il des vaches qui donnent du lait écrémé et d’autres qui donnent du lait demi-écrémé ? On cherche à provoquer des crises afin de porter atteinte au peuple tunisien ! Le lait à 3,5 dinars est disponible et celui dont le prix est fixé ne l’est pas ! On force les citoyens à acheter le yaourt en plus du lait ! De la vente conditionnée… Monsieur le ministre n’est pas là, mais nous devons agir rapidement… Les milliards sont en masse, le peuple a faim et on cherche du lait ! Et on vient nous parler de transition démocratique, d’élections non-reconnues et de salut national. Le pays cherche à se débarrasser d’eux et les a rejetés ! Certains ont commis des crimes en pleine mer ! Ce qui s’est passé est un crime contre les habitants de Zarzis », a-t-il lancé.
Le chef de l’Etat a affirmé que les crises étaient provoquées par des comploteurs et a tenu à lancer le dernier avertissement. Ils ont qualifié une partie de l’opposition de traîtres. Il les a accusés de recourir à l’argent sale et de l’utiliser pour mobiliser des gens et les inciter à manifester et à infiltrer les élections. Il a évoqué un candidat ayant présenté des documents trafiqués. Kaïs Saïed a, également, appelé le ministère à la récupération des terres domaniales exploitées de façon illégale. Il a affirmé que la transition démocratique était une transition d’un banditisme à un autre.
This is only an excerpt. You can read the full article on Business news