jeudi , 23 mars 2023
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L’Administration Biden sommée d’accentuer les pressions sur Kais Saied

Les parlementaires et des groupes de défense de droits américains accentuent la pression sur l’Administration Biden la sommant de « faire davantage pour protéger la démocratie en Tunisie », comme ils demandent  de  conditionner l’aide accordée.

Dans des lettres distinctes,  les uns et les autres  demandent à l’Administration américaine de «  faire pression sur le président tunisien Kais Saied pour mettre fin à ce qu’ils décrivent comme le « recul démocratique » du pays.

Dans une missive  adressée aux principaux membres du panel de la Chambre des représentants qui alloue des fonds au Département d’État, les parlementaires ont exhorté Washington à conditionner certaines parties du programme d’aide à la sécurité des États-Unis à Tunis.

La lettre, dont une version provisoire a été communiquée à Al Jazeera, avait recueilli mardi matin 12 signatures de membres de la Chambre, dont Tom Malinowski, qui a contribué à piloter l’initiative, Joe Wilson, Adam Schiff, Ro Khanna, Rashida Tlaib et Ilhan Omar.

« La prise de pouvoir du président Kais Saied depuis le 25 juillet 2021 menace de faire dérailler cette transition démocratique et pourrait ouvrir la voie à une autre dictature dans la région ou à une période de troubles et d’instabilité accrus »,  affirme la  lettre, qui déplore que « la position des États-Unis [ soit] estée relativement discrète alors que Saied a consolidé son contrôle sur les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et a réprimé la dissidence. »

Il s’agit de la dernière  en date des tentatives des  parlementaires  américains pour amener l’administration du président Joe Biden à faire davantage pour protéger la démocratie en Tunisie. Elle intervient alors que le département d’État soumet sa demande de budget 2023 au Congrès, qui détient le pouvoir d’allouer des fonds à l’exécutif.

Le document demande que le projet de loi de financement du département d’État comprenne un texte exigeant que l’administration Biden retienne une partie de l’aide américaine à la sécurité en Tunisie « jusqu’à ce que » le gouvernement de Saied respecte les normes en matière de droits de l’homme.

Cela inclut la fin des poursuites de journalistes et de politiciens devant des tribunaux militaires, le retrait des unités de l’Armée  déployées  autour du siège du Parlement tunisien et la cessation de la « répression des droits fondamentaux des civils et des personnalités politiques et médiatiques ».

Plaidoyer pour la suspension de l’aide

Mardi, 50 groupes de défense des droits et organisations musulmanes américaines ont envoyé une lettre au secrétaire d’État Antony Blinken, appelant l’administration Biden à user de son influence pour faire pression sur Saied afin de « rétablir l’ordre démocratique » en Tunisie.

« Les Tunisiens ont obtenu de haute lutte, au cours de la décennie écoulée, l’instauration d’une démocratie qu’ils recherchaient depuis longtemps, alors même que d’autres États de l’après-Printemps arabe sombraient dans la dictature ou la guerre civile », indique la lettre, signée notamment par Democracy for the Arab World Now (DAWN), le Council on American-Islamic Relations (CAIR) et American Muslims for Palestine.

« Mais aujourd’hui, la délicate expérience démocratique de la Tunisie est rapidement inversée après une prise de pouvoir flagrante de son président autocratique Kais Saied. »

Les groupes ont déclaré que l’administration Biden devrait « assortir sa rhétorique » d’actions en conditionnant l’aide au pays d’Afrique du Nord. « Nous demandons à l’administration Biden de suspendre l’aide militaire américaine jusqu’à ce que la Tunisie soit sur la voie de la démocratie », ont-ils déclaré.

La lettre exhorte également Washington à interrompre l’octroi de 500 millions de dollars de subventions au développement qui « exige que la Tunisie respecte des seuils démocratiques, jusqu’à ce que cette même condition soit remplie ».

La Tunisie a longtemps été considérée comme la seule réussite du Printemps arabe – les soulèvements de 2011 contre les régimes autocratiques qui ont balayé plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

L’aide américaine à la Tunisie, y compris l’assistance en matière de sécurité, a augmenté de manière significative après le soulèvement de 2011 dans le pays et les États-Unis ont désigné la Tunisie comme un allié majeur non membre de l’OTAN en 2015, cimentant les partenariats entre les deux pays.

Mais le budget proposé par Biden pour 2023, qui a été publié fin mars, prévoit de réduire l’aide à la sécurité pour la Tunisie à environ 61 millions de dollars, contre 121 millions de dollars l’année dernière, a rapporté pour la première fois le site d’information Al-Monitor au début du mois.

L’administration Biden a exprimé à plusieurs reprises sa « préoccupation » concernant les décisions prises par Saied.

« Nous avons constamment fait savoir aux responsables tunisiens que tout processus de réforme politique devait être transparent et inclusif, et entrepris en coordination avec un éventail de partis politiques, de syndicats et de la société civile », a déclaré le porte-parole du  département d’État après la dissolution du parlement tunisien le mois dernier.

« Un retour rapide à la gouvernance constitutionnelle, y compris un parlement élu, est essentiel à la gouvernance démocratique, et assurera un soutien large et durable aux réformes nécessaires pour aider l’économie tunisienne à rebondir. »

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