En dépit des mesures de restriction, l’épidémie ne cesse d’accélérer avec plus de 1.625 nouveaux cas en 24 heures et douze décès annoncés hier. Il faudra alors remettre en question les moyens permettant de contenir le virus dans la durée afin d’éviter une troisième vague.
Le gouvernement avait annoncé une batterie de mesures pour limiter la propagation active du Covid-19. Il a, entre autres, décidé de décréter un couvre-feu, interdire tous les rassemblements et infliger des amendes pour non-respect du port du masque dans les espaces publics et les transports.
Or, selon les données publiées par le ministère de la Santé, ces mesures n’ont pas permis de ralentir l’épidémie : La majorité des gouvernorats dépassent le taux d’incidence le plus élevé c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées pour 100 000 habitants est supérieur à 100 sur quatorze jours.
Si le couvre-feu n’a pas l’effet escompté, un re-confinement, jugé inefficace par certains experts, pourrait être envisagé pour ralentir la propagation du virus. La France qui s’est opposée à un re-confinement général par exemple, a changé de pied en octobre face à l’explosion de l’épidémie.
Un confinement général doit être le tout dernier recours en Tunisie, selon l’ancien président de la Commission de la santé à l’Assemblée des représentants du peuple, Souhail Alouini. « Un confinement ciblé peut être la solution dans les délégations qui affichent un nombre élevé de cas Covid. Peut-être aussi fermer totalement certaines zones et mobiliser la société civile », a-t-il ajouté.
En attendant les vaccins anti-Covid, les épidémiologistes s’accordent à dire que le respect des gestes barrières demeure l’unique remède efficace. La porte-parole du ministère de la Santé, Nissaf Ben Alaya a souligné, à maintes reprises, la nécessité de respecter les règles de 3 M (masque, main et mètre). En cas de suspicion d’infection au coronavirus, les personnes qui présentent les symptômes d’infection (fièvre, toux, difficulté respiratoire, à parler ou à avaler, perte du goût et/ou de l’odorat) sont appelées à consulter un médecin, faire le test et s’isoler.
« Pour contribuer de la manière la plus efficace à lutter contre la propagation du virus, il faut respecter rigoureusement les mesures du port du masque, la désinfection régulière des mains et le respect de la distanciation sociale et appliquer les protocoles sanitaires établis», a lancé Mme Ben Alaya.
En attendant la maîtrise de la pandémie, le médecin et professeur en cardiologie à l’hôpital militaire de Tunis, Dhaker Lahidheb, a confirmé la nécessité de miser sur les gestes barrières car, explique-t-il, « la courbe est exponentielle à la hausse d’où la baisse se fera très progressivement et nous allons encore faire face à des contaminations, des cas graves et des décès »
D’autres questions doit être abordèes de front notamment celles en rapport avec la sensibilisation au Covid-19. « Il est essentiel de mettre en place des campagnes de sensibilisation aux dangers liés au Covid-19 et aux mesures préventives à respecter pour se prémunir et enrayer la propagation du virus », note le ministère de la Santé.
Plusieurs stratégies à travers le monde se sont focalisées sur la sensibilisation des jeunes pour leur faire comprendre que la menace existe pour tout le monde. C’est aussi parce que les jeunes auront, à leur tour, un rôle à jouer dans la sensibilisation de leurs proches et protéger leurs familles. Pour cela, plusieurs influenceurs ont été sollicités par les gouvernements- par exemple en France- pour sensibiliser au Covid-19.
La situation appelle à la vigilance, conclut Dr Dhaker Lahidheb : « Nous sommes encore dans la zone de danger, puisque les gens continuent de mourir à cause du virus et que les services de soins intensifs restent encombrés ».
Dans son dernier bilan, le ministère de la Santé fait état de douze décès supplémentaires le 6 novembre (1794 au total), et 1.625 cas en plus (69.543 au total). On compte 1.491 nouvelles hospitalisations dont 269 admis en soins intensifs et 134 placées sous respirateur.
Si en juillet nous avons atteint le « zéro cas » et certains responsables allaient jusqu’à se féliciter en annonçant la maîtrise de l’épidémie, la deuxième vague a modifié la donne. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la deuxième vague passée, le virus sera-t-il définitivement derrière nous ou s’agira-t-il d’un simple répit avant la troisième vague? « La pandémie va être très longue » indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mettant en garde contre les réjouissances « trop rapides ». Cela dit, nous pourrions avoir une troisième, une quatrième ou une cinquième vague, si nous n’agissons pas de manière responsable et efficace, pour éviter d’assister à une nouvelle vague de malades et décès.
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