Est-ce que le projet d’amendement du décret-loi 116 de l’année 2011 annonce une nouvelle donne politique en Tunisie?
Alors que le nouveau gouvernement en Tunisie décidait de retirer le projet de loi organisant la liberté de la communication audiovisuelle du précédent gouvernement; le bloc de la coalition Al Karama présentait son projet d’amendement du dit décret-loi.
Pourtant, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) estime que ce projet met en cause la liberté de la presse et de l’information. D’ailleurs, son Conseil décidait d’envoyer une lettre au chef du gouvernement. Et ce, afin de lui expliquer sa position (décision du 20 octobre).
Sachant que suite au mécontentement du syndicat auquel il est affilié, le Secrétaire Général de l’UGTT avait une entrevue avec le président de la République. Et il lui aurait demandé de ne pas signer ce décret-loi.
A cet égard, le président de la République faisait valoir la gravité de l’atteinte à la Constitution que représente ce décret-loi 116 de l’année 2011, amendé. (cf. son entrevue avec Ali Hafsi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec l’ARP, le 20 octobre 2020).
Nouvelles coalitions
Peut-on donc parler d’une démarcation entre le président de la République et le chef du gouvernement? Ce dernier étant soucieux de se constituer « une ceinture parlementaire de soutien ». Cette initiative pourrait-elle remettre en question la nature non partisane du gouvernement?
En tout cas, la question confirme l’opposition entre: la coalition parlementaire que le mouvement Ennahdha a constitué avec Qalb Tounes et la coalition Al Karama; et les partis Chaab, Tayar et Tahya Tounes…
En ce qui concerne Ennahdha, pourrait-on dire qu’elle s’est affaiblie? Et ce, suite à la lettre d’une centaine de ses membres. Effectivement, ils y affirment leur opposition au renouvellement du mandat de leur président, lors de leur congrès.
Or, Ennahdha est plutôt un rassemblement dirigé par un leader qu’un parti ordinaire. Les opposants, qui représentent l’élite dirigeante, critiquent le pouvoir personnel de la direction. Mais aussi l’absence de projet socio-économique, son alliance sans programme avec Nidaa et sans implication des deux partis. Mais cette vision transgresse le discours islamiste fondateur, qui crée ce rassemblement.
Dans ces conditions, toute opposition de la sorte ne pouvait qu’être marginalisée. D’ailleurs, la direction actuelle menace d’organiser un référendum, d’ajourner le congrès, durant la pandémie. Et d’intégrer un ancien dirigeant, comme vice-président, en attendant la fin de l’orage.
Les autres partis, de la mouvance démocratique, peinent à formuler des programmes d’action pour traiter les attentes populaires. Des nouvelles coalitions seraient en voie de constitution. Pourraient-elles ouvrir une nouvelle page, permettant le redressement socio-économique du pays?
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