La présence des réseaux sociaux dans la vie des Tunisiens est devenue pratiquement indispensable. Outre leur caractère social et divertissant, les réseaux sociaux sont devenus la principale source d’informations pour une grande majorité des citoyens. Cette nouvelle attribution des réseaux ne peut être sans risque, notamment, en terme de propagation de fakes news et de rumeurs surtout dans certains contextes délicats tels les attentats et les attaques terroristes.
Ne pas être présent sur les réseaux sociaux en Tunisie est devenu comme une anomalie ou une aberration. Tous les Tunisiens ou presque sont présents sur les réseaux. Ils les utilisent plus que les moteurs de recherche conventionnels. Leur comportement sur la toile a, du coup, changé et la majorité font des réseaux leur source d’informations. Ce changement d’attitude a fait que les réseaux deviennent l’espace propice à la propagation des rumeurs, des fakes news, outre la propagande, la manipulation et les multiples diffamations. Ces nouvelles tendances deviennent d’autant plus graves lors de certains événements délicats, notamment, lorsqu’il s’agit d’attentat et d’attaques terroristes.
Pas plus tard qu’hier, un attentat terroriste a été perpétré dans le gouvernorat de Sousse. Les internautes ont suivi le développement de l’opération via les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Facebook. Toutefois et malgré la gravité et l’importance de l’événement, ceci n’a pas été un frein aux rumeurs habituelles, allant d’une photo erronée de l’agent sécuritaire tombé en martyr, à la rumeur concernant le quatrième terroriste arrêté. Ces informations, bien que fausses circulent massivement sur la toile. Elles sont partagées, commentées et dénoncées par plusieurs internautes. Ceci porte atteinte à la dignité des personnes concernées et touche leurs familles. D’autre part, le plus grave reste l’entrave au déroulement de l’opération sécuritaire en cours. C’est dire que ces informations fuitées, qu’elles soient erronées ou exactes, peuvent bouleverser toutes les actions des forces de sécurité et capoter tous leurs plans.
Il est vrai que les réseaux sociaux peuvent constituer un moyen de communication intéressant et efficace. Ils peuvent aider les gens à plusieurs niveaux et constituer un moyen de promotion et de marketing. Cependant, l’utilisation abusive et contraire aux standards usuels constitue leur face déplorable. Ils deviennent une arme à double tranchant.
D’ailleurs, les fakes news peuvent devenir un moyen d’arnaque et d’escroquerie. De faux profils et de fausses pages se fontt passer pour des établissements officiels pour arnaquer les citoyens. L’ATI n’a cessé de publier les alertes et les avertissements pour mettre en garde les utilisateurs de la toile.
D’autres crimes ont été commis sous la couverture des réseaux sociaux. Chantage, harcèlement sexuel, sans parler des réseaux d’embrigadement qui passent par la toile sous le voile de faux profils.
Aujourd’hui, la question qui se pose est comment faire pour remédier à cette situation. Les réseaux sociaux ne peuvent dévier de leur fonctionnalité originale. Facebook ne peut se prévaloir d’être un média alternatif, ou une nouvelle source de cybercriminalité.
Toute ces transformations ont fait que la naissance des sites de fact checking devienne nécessaire et primordiale pour éclairer les lecteurs et éviter la propagation des rumeurs et des fausses informations. Cependant, cette nouvelle discipline doit être encadrée et répondre à des normes et des standards bien définis.
Cela dit la vérification des faits par des médias spécialisés ne peut être suffisante tenant compte de la gravité des crimes pouvant être commis à travers les réseaux sociaux. Elle doit s’accompagner par une mise à jour et une mise à niveau des textes de lois régissant la cybercriminalité et la protection des données à caractères personnel.
En tout état de cause, les réseaux sociaux sont devenus une partie intégrante de la vie des Tunisiens. Moyen de communication, source d’informations et support marketing, leur vocation s’est généralisée. Ils ont même un impact très important sur la vie politique et sociale dans le pays. Leur mauvaise utilisation, notamment, à des fins criminelles et douteuses, doit être soumises à un contrôle strict et efficace. L’Etat doit prendre les choses en main et superviser ce qui se passe au sein de cet espace virtuel pour se préserver et préserver les citoyens.
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