7 personnes ont été condamnées à perpétuité mais de nombreuses questions restent sans réponses.
Dans la nuit du vendredi à samedi, la justice tunisienne a rendu son verdict concernant 51 inculpés dans les attentats terroristes du Bardo et Sousse de 2015.
Après plus d’un an de procès, le tribunal de première instance de Tunis a rendu sa sentence. Si au départ, les deux affaires étaient jugées séparément, le juge a préféré lors de la dernière audience regrouper les deux affaires, les liens entre l’attentat du Bardo et de Sousse étant établit par la justice.
Au total, 27 prévenus ont été acquittés, 7 condamnés à la perpétuité, les autres condamnés à des peines allant de 6 mois à 16 ans de prison, le tout sous la coupe de la loi anti-terroriste votée en 2015 a indiqué le porte-parole du parquet Sofien Sliti à l’AFP.
Retransmission en direct à Paris et Bruxelles
Cette dernière audience a été retransmise en direct à Paris -comme les deux précédentes- et à Bruxelles sur demande des avocats des victimes françaises et belges de ces attentats.
En effet, l’attentat du Bardo avait fait 4 morts et 6 blessés côtés français et un mort côté belge, tandis que celui de Sousse a entrainé la mort d’un citoyen belge et la blessure de trois autres.
Le parquet fait appel
À la suite du prononcé du jugement, le parquet a fait appel de certaines sentences, notamment pour les personnes acquittées.
Selon Mathieu Galtier, journaliste à Libération, des avocats de la Défense ont dénoncé des actes de tortures contre leurs clients remettant en doute la véracité de leurs aveux. Ils ont également déplorés que “des pages entières ont été copiées/collées entre les procès du Bardo et de Sousse” dans le dossier d’accusation indique Libération.
Des questions toujours en suspens
Selon France Tv Info, “la soudaineté du verdict a surpris les avocats des victimes européennes” regrettant que le procès ait plus porté sur des “questions de forme que de fond” et déplorant des “réponses incomplètes sur les responsabilités”.
“Le procès a été expédié dans des conditions invraisemblables”. “Il ne nous a à aucun moment permis de comprendre la solidité de l’accusation, le mobile des personnes jugées et de façon réelle, qui avait fait quoi” a expliqué un des avocats français M. Chemla à France Tv info, regrettant le flou qui entoure encore ces affaires.
De son côté, rescapée de l’attentat de Sousse au cours duquel elle a perdu son amie, Anita Zordannella a affirmé à la chaine belge RTL Info, que “ce procès est une farce” déplorant la victimisation des accusés et les faibles sentences prononcées.
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