vendredi , 9 juin 2023
Home / Articles principaux / Jeunes et élections municipales: Un désintérêt inquiétant

Jeunes et élections municipales: Un désintérêt inquiétant

L’expérience des délégations spéciales a lamentablement échoué, d’où les craintes d’un boycottage de ces élections par les jeunes qui n’attendent plus rien des rodomontades des politiques et des promesses non tenues des responsables municipaux.

Quelques semaines nous séparent des prochaines élections municipales prévues pour le 6 mai 2018. Ces élections se dérouleront sous l’œil attentif de plusieurs observateurs nationaux et internationaux qui ont déjà commencé le travail de contrôle à distance depuis le lancement ce dimanche 15 avril de la campagne électorale. Le spectre d’un boycottage massif de ces élections n’est pas à écarter et reste le grand défi à relever par la société civile appelée à impliquer les jeunes dans l’exercice de la démocratie locale et participative.

Les observateurs sont déjà à l’exercice
Les membres de l’observatoire Chahed pour le contrôle des élections et le soutien des transitions démocratiques n’ont pas attendu longtemps pour se mettre à l’œuvre et ont entamé leurs activités visant à contrôler le déroulement de la campagne électorale. Armées de patience et bien formées pour cette tâche, des équipes de jeunes observateurs se sont placées à proximité des lieux où se déroulent ces campagnes et guettent la moindre infraction.
De son côté, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) en Tunisie a déployé, depuis ce lundi 16 avril, un premier groupe de 28 observateurs de longue durée dans les 24 gouvernorats du pays et ce à l’invitation de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et du gouvernement tunisien. «Les observateurs de longue durée font le suivi de la campagne et de la phase pré-électorale. Ils observent également le déroulement du scrutin ainsi que la compilation des résultats au niveau local», indique dans un communiqué la MOE UE.
Cette Mission est dirigée par le Chef Observateur Fabio Massimo Castaldo, membre du Parlement européen. Elle est composée d’une équipe cadre de huit experts en matière électorale, de 28 observateurs de longue durée déployés depuis ce lundi, et de 28 observateurs de courte durée qui les rejoindront début mai dans les régions. Pour l’observation du jour du vote, la MOE UE sera renforcée par une délégation du Parlement européen et par des diplomates européens — de la Délégation de l’UE et des États membres — en poste à Tunis.
La Tunisie se classe en tête des pays arabes en termes de démocratie et les élections municipales doivent se tenir conformément au cadre juridique et asseoir les jalons de la gouvernance locale. On espère beaucoup des nouvelles élections et les attentes sont nombreuses tellement le pays a sombré depuis la révolution et surtout en matière de respect de l’environnement.

La réticence des jeunes 
L’expérience des délégations spéciales a lamentablement échoué, d’où les craintes d’un boycottage de ces élections par les jeunes qui n’attendent plus rien des rodomontades des politiques et des promesses non tenues des responsables municipaux. Les sondages sont inquiétants quant à un grand taux d’abstentionnisme lors des prochaines élections municipales selon les sondages. Convaincre les jeunes de revenir sur cette position est un pari bien difficile.
Une campagne de sensibilisation des jeunes et des femmes rurales sur l’importance de la participation aux prochaines élections municipales a été lancée à l’occasion de la tenue de l’Assemblée plénière du programme concerté pluri-acteurs (Soyons actifs/Actives) tenue les 6 et 7 avril 2018 à Tunis. «Participer, changer demain», c’est le slogan choisi pour cette campagne. Mais encore faut-il convaincre les jeunes à participer massivement à ces élections, ce qui n’est pas chose facile.
Les programmes présentés par les partis politiques, dans le cadre des prochaines élections municipales, n’apportent rien de nouveau, toujours les mêmes slogans, les mêmes promesses qui finiront dans les oubliettes. La conviction que ces partis sont bien occupés par l’exécution de leurs agendas politiques ne fait pas l’ombre d’un doute pour les jeunes d’aujourd’hui qui sont pourtant appelés à s’inclure dans la gouvernance locale.
La tranche d’âge comprise entre 15 et 35 ans représente un taux de 30% de la population tunisienne. Ce taux va doubler en 2030 et ces jeunes doivent assurer la relève. Opter pour la politique de la chaise vide ne profite qu’à certains partis qui sont en rupture avec les jeunes d’aujourd’hui et qui ne font que donner le mauvais exemple dans l’hémicycle de l’ARP.
C’est plutôt la société civile qui est appelée à être vigilante quant à l’importance de la réussite des prochaines élections municipales. Son rôle est crucial dans l’implication  des jeunes dans la démocratie locale et participative.

This is only an excerpt. You can read the full article on Lapresse.tn

Check Also

Un hélicoptère perdu à Cap Serrat…deux corps repêchés

Le ministère de la Défense a annoncé, dans un communiqué, qu’il a perdu un hélicoptère …