Le ministre des Domaines de l’État et des Affaires Foncières Mabrouk Korchid a appelé, mardi 5 décembre, la communauté internationale à aider la Tunisie d’avantage dans ses efforts visant à récupérer ses biens spoliés, compte tenu des résultats médiocres obtenus jusque-là.
En 6 ans, la Tunisie n’a pu récupérer que deux avions, deux yachts, un montant dérisoire de 250 mille dollars ainsi que d’autres montants insignifiants restitués avec l’aide suisse, a-t-il dit, à l’occasion de la conférence internationale sur la restitution de l’argent spolié qui se tient à Washington du 4 au 6 décembre courant. Il a également déclaré que la Tunisie n’a pu obtenir les jugements finaux, sachant que les accusés ont pris la fuite et n’ont pas été confrontés à la justice tunisienne, malgré les garanties d’un procès équitable.
La Tunisie, a-t-il affirmé, a présenté plusieurs demandes à l’administration et la justice pour la restitution de l’argent spolié, indiquant que la Suisse a également aidé, avec le consentement de la partie concernée par la confiscation, à la restitution de trois millions de dollars de l’argent de l’un des beaux frères de l’ancien président ainsi que d’une autre somme de 28 millions de dinars du Liban, laquelle était détenue par la femme de l’ex-président et avait été confisquée.
Il a souligné que la Tunisie qui a besoin de tous les avoirs spoliés en vue d’un développement durable et de la promotion des zones défavorisées, a crée, à cet effet, un compte spécial dans lequel serait déposé l’argent spolié, l’objectif étant de l’utiliser pour le développement et sachant, toutefois, que ce compte demeure limité.
Korchid a passé en revue les mesures et mécanismes décidés pour le retour de ces avoirs, rappelant, à ce propos, la création de la commission nationale de confiscation qui a permis le retour à la Trésorerie générale du pays de milliers de millions de dollars.
Cette commission oeuvre, selon ses dires, à activer au parachèvement de sa mission dans le cadre de la loi et avec toutes les garanties, sachant que la Tunisie aspire à faire de la confiscation un moyen alternatif pour protéger le peuple des crimes liés aux gains illicites.
Le ministre a émis l’espoir de voir la rencontre parvenir à l’élaboration d’une décision qui protège les droits des individus et aide à sauvegarder ceux de la communauté nationale, ajoutant que la Tunisie bénéficie du soutien des pays participants à cette manifestation, un soutien obtenu grâce, dit-il, à l’exemple de démocratie que la Tunisie est arrivée à instaurer.
“Récupérer cet argent n’est pas seulement notre droit, mais aussi un défi pour la Tunisie et son peuple. Cela favorisera sa confiance en son gouvernement, et dissuadera quiconque d’essayer de mettre la main sur l’argent public” a-t-il estimé.
Korchid a par ailleurs déclaré que bon nombre d’États ont refusé de coopérer avec la Tunisie pour la restitution de l’argent spolié, soulignant que “ce type d’opération est très souvent difficile et finit parfois par la confiscation de l’argent spolié par le pays hôte”. Sur ce point, Korchid a assuré que le gouvernement tunisien fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre les droits de la Tunisie
Pour rappel, ce conclave est organisé par les États-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne avec le soutien de l’initiative en charge de la restitution des biens spoliés qui constitue un partenariat entre le Groupe de la Banque mondiale (BM), et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avec la participation d’un grand nombre de hauts responsables internationaux.
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