Lundi , 11 décembre 2023
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Equilibres géopolitiques : où se place la Tunisie ?

Les récents événements politiques dans le monde, que ce soit aux Etats-Unis après la victoire de Trump, la montée du Front national en France, le Brexit,  le grand réveil de la Russie et de la Chine marquent une nouvelle réalité, à savoir un nouveau monde qui se dessine.

De ce fait, on assiste de nos jours à une nouvelle reconfiguration du monde. Quelle est la vision prospective des équilibres géopolitiques? Tel est le débat qu’a organisé le parti Afek Tounes, en collaboration avec la fondation Friederich Nauman pour la liberté.

On ne peut s’empêcher de nous poser la question suivante : qui domine le monde aujourd’hui ? Quelles sont les nouvelles puissances qui émergent ? Mais plus encore, où se place la Tunisie ? Ce sont autant de questions soulevées lors du débat organisé par Afek Tounes qui ouvrent des pistes de réflexion qui interpellent  plusieurs experts en la matière et des politologues.

Le président du parti Afek Tounes, Yassine Brahim, a souligné que la Tunisie a toujours eu des relations diplomatiques importantes depuis des années, voire des siècles.  Mais aujourd’hui, elle doit suivre sa propre voie diplomatique et sauvegarder ses intérêts, en précisant: “ Il faut que nos relations avec les autres pays soient des relations d’amitié et non des relations de négociations. Et c’est bien à travers cette voie que nous réussirons à nous imposer”.   Il ajoute « Or il est de plus en plus difficile de se positionner quand le monde est en train de sombrer dans le chaos : la guerre en Syrie, la crise en Libye, la guerre du pétrole sans parler des anomalies telles l’existence d’organisations terroristes comme Daech. Il est d’autant plus clair que les rapports de force ont secoué certains pays. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Connaîtra-t-on la fin de Daech par exemple ? ».

Riadh Sidaoui, politologue et directeur du Centre arabe de recherche et d’analyse politique (CARAPS) abonde dans le même sens. Il précise: “Le  projet de Daech a pris fin et je pense que d’ici la fin 2017 il sera éliminé totalement de Moussoul et  Rekka. Car ceux qui l’ont créé n’ont  plus besoin de lui, puisqu’il n’a pas rempli son rôle et qu’il faut passer à autre chose. C’est-à-dire, aujourd’hui on est face à un nouveau monde qui est en train de se dessiner grâce au réveil des Russes mais aussi du dragon chinois.

Il précise: “ J’ai expliqué pourquoi les Chinois ont utilisé le droit de veto en même temps que les Russes sur la question de la guerre en Syrie, alors qu’un seul vote aurait suffi. Et c’est justement pour dire aux Français, aux Américains et aux Britanniques que le monde a changé et qu’on n’accepte plus les changements des cartes géopolitiques soumis à la politique des deux poids, deux mesures. Autrement dit, pourquoi  intervient-on en Libye, en Irak au nom de la démocratie, et non pas en Arabie Saoudite, ou au Bahrein, ou encore au Qatar ?”.

La lecture géopolitique est bien claire d’après lui, car le monde est régi par les intérêts économiques et non pas par les valeurs morales. M. Sidaoui souligne: « Les chars militaires ne sont pas mobilisés pour la démocratie, les valeurs morales ou les libertés mais seulement pour des intérêts économiques » Et de poursuivre: “C’est à nous de défendre nos intérêts sans sentiment car on ne fait pas de sentiment dans les relations internationales”.

D’autres pensent qu’il faut un nouveau plan pour pouvoir garantir la paix, affirme de son côté Mokhtar Ben Nasr, ancien colonel à la retraite, évoquant le cas de la Libye, où la Tunisie a joué un rôle de médiation pour arriver à un dialogue ouvert avec les différentes parties libyennes, pour une stabilité dans la région. Alors que la solution ne peut être que libyenne.

Une affirmation que rejoint l’ancien chef du gouvernement de transition libyen, Mahmoud Gebril, qui lui aussi  déclare : “Il est évident que la solution ne peut être que libyenne. C’est aux Libyens de dialoguer entre eux. Lorsque les Libyens se livreront à un dialogue de fond et se confronteront à la réalité, ils vont  découvrir que la vraie cause de l’échec du dialogue est due, en partie, aux interventions étrangères qui ont voulu imposer leur théorie “ Diviser pour mieux régner”. Et tant que les libyens n’auront pas compris cela, la situation restera chaotique”, assène-t-il.

Présent lors du débat, Mongi Hamdi, ancien ministre des Affaires étrangères, déclare : « Nous  devons nous retrouver partout mais avant tout, nous devons résoudre nos problèmes et nous avons la possibilité de le faire ».

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