Un jeune chômeur de la ville Kasserine se suicide face au siège du gouvernorat par électrocution, le 18 janvier, afin de protester contre son exclusion d’une liste de bénéficiaires d’emplois de la fonction publique dans la région. De fortes présomptions de corruption pèsent sur les autorités locales dans leur choix de la liste des bénéficiaires. Cette mort sera à l’origine d’importantes manifestations à Kasserine, pour s’étendre peu à peu aux autres villes du gouvernorat (Thala, Feriana, etc). La grogne sociale et les protestations gagnent peu à peu toutes les régions de l’intérieur du pays avant d’atteindre les quartiers populaires d’Intilaka et Etthadamen à Tunis. Ces manifestations de chômeurs, pacifiques à leurs débuts, virent à l’affrontement avec les forces de l’ordre et au saccage de plusieurs postes de police. Des pillards en profitent pour attaquer des édifices publics et des commerces de particuliers à la tombée de la nuit. Un policier est tué à Fériana dans le gouvernorat de Kasserine et des centaines de personnes sont blessées au cours de ces affrontements dans différentes régions du pays. Les autorités instaurent un couvre-feu à Kasserine, pour l’étendre ensuite à tout le pays, surtout après des tentatives d’infiltration d’éléments terroristes depuis la frontière libyenne et à Gafsa à la frontière algérienne. Le gouvernement tunisien tente d’apaiser les tensions en annonçant un ensemble de mesures au profit des protestataires de Kasserine. Ces mesures sont : -Aide recrutement de 5000 chômeurs et 1400 autres dans le cadre du mécanisme 16 ; -Le financement de 500 petits projets, allant jusqu’à 6 millions de dinars ; -La création d’une commission d’investigation concernant les cas de corruption ; -La transformation des terrains communs en terrains privés. Ces mesures gouvernementales sont prises par un Conseil ministériel présidé par le ministre des Finances, Silm Chaker, en l’absence du Chef du gouvernement Habib Essid, en déplacement à Davos.
