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Les terroristes, on le sait, excellent dans la manipulation des faux documents, et en particulier les passeports. Alors, gare à la moindre inattention…
D’aucuns ont appris, avec satisfaction, la nouvelle de la fermeture de notre frontière avec la Libye, considérant cette décision comme une autre arme percutante dans la guerre déclarée au terrorisme. Et c’est vrai, dans la mesure où cette frontière, longue de plus de 520 kilomètres, constitue le terrain de prédilection aussi bien des takfiristes que des contrebandiers faisant la navette entre les deux pays.
Or, cette décision paraît incomplète, du moins par rapport à celle prise par l’Algérie qui a arrêté tout trafic, y compris celui des passagers, le long de sa frontière avec la Libye.
En maintenant, le droit de circulation des citoyens venant de Libye, et vice-versa, la Tunisie a-t-elle tiré le bon numéro ? Oui et non. Oui, parce que les considérations sociales et humanitaires ont été ainsi respectées, en pleine conformité avec les droits de l’Homme.
Non, tout simplement parce que cela n’est pas en mesure de résoudre tout le problème, celui du flux des suspects. C’est-à-dire que ce flux pourrait se réduire considérablement, sans se faire totalement contrecarrer.
Et cela à cause d’un vrai casse-tête appelé «faux passeports». Un mauvais jeu qui, on le sait, constitue l’un des principaux atouts de l’internationale intégriste qui excelle dans cette dangereuse pratique.
C’est d’autant plus vrai que des services de renseignements occidentaux et algériens s’accordent à dire que les réseaux terroristes, depuis Ben Laden jusqu’à nos jours, confectionnent, en vue de leur libre circulation, de faux passeports qui peuvent passer au nez et à la barbe des douaniers, y compris en Europe et aux Etats-Unis.
Pire, ce phénomène est devenu plus prospère depuis l’émergence de Daech qui possède, aujourd’hui, une…armée d’experts en la matière et, si l’on peut dire, une…usine de fabrication de faux documents (passeports, permis de conduire, CIN, attestations de travail et de transfert de devises…).
D’où la facilité avec laquelle continuent de circuler les terroristes à travers les pays, y compris dans les aéroports les mieux gardés du monde. N’a-t-on pas enregistré, çà et là, et même en Tunisie, des navettes de jihadistes avant leur «tardive» arrestation ?
A-t-on oublié les transits de terroristes tunisiens dans les aéroports européens, après avoir réussi, «passeport» à la main, à surmonter l’obstacle de l’aéroport de Tunis-Carthage?
Autre exemple non moins frappant, faut-il rappeler qu’un jihadiste somalien, qui ne payait pas de mine, est parvenu, l’année dernière, et grâce à l’inévitable faux passeport, à prendre, tour à tour, trois vols de correspondance en Europe, avant d’être miraculeusement appréhendé au moment où il s’apprêtait à faire exploser un avion à destination des USA ?
L’acquisition récente par la Tunisie d’équipements sophistiqués de détection, de fouille des bagages et d’identification des documents des passagers suffira-t-elle à déjouer leurs macabres complots ?
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