D’abord, une précision : pour qui souhaiterait avoir une idée de l’évolution de la situation à El Hencha, les citoyens sont la seule source disponible d’information.
Il n’y pas moyen en effet de trouver la moindre information auprès des autorités régionales qu’elles soient sécuritaires ou politiques car l’on se heurte immanquablement à leur mutisme. C’est la raison pour laquelle, nous n’avons d’autre choix que de rapporter la version unilatérale des faits, celle donnée par les citoyens.
Or les témoignages recueillis font état d’une recrudescence de la tension vu la répression policière qualifiée d’excessive, voire même d’intolérable avec son lot de violences physiques, de vexations exercées sans discernement et d’utilisation abusive de bombes lacrymogènes. A titre d’exemple, un médecin raconte qu’il a été intercepté alors qu’il allait se rendre auprès d’une malade, copieusement tabassé et abreuvé d’injures.
Outre les personnes blessées ou incommodées par le gaz lacrymogène, le nombre de personnes déférées devant le procureur de la république aurait atteint les 20 citoyens alors que 39 autres citoyens seraient actuellement en détention dans les locaux de la police. Ce nombre serait appelé à augmenter. En effet, d’après les témoignages recueillis auprès de citoyens, El Hencha connaît une nouvelle vague d’arrestations au cours de l’opération de ratissage commencé, hier en début d’après-midi.
Sur un autre plan, vu la fermeture spontanée ou forcée des magasins, des boutiques et des boulangeries, vu également la perturbation de l’approvisionnement des commerces, on parle d’une pénurie de lait et de pain à El Hencha.
Les interlocuteurs de notre journal pointent un doigt accusateur aux autorités policières et même judiciaires « pour leur partialité et leur soutien manifeste aux citoyens Nahdhaouis ».
Nous apprenons qu’un sit-in de protestation auquel prendraient part les associations de la société civile et les sections régionales de la LTDH, à Sfax, sera organisé lundi prochain devant le siège du gouvernorat.